Georges Alain Boyomo | 27 Octobre 2009 | Mutations |
Il gagne 20 places dans le hit parade de Reporters sans frontières.
Le baromètre de la liberté de la presse dans le monde a livré son verdict le 20 octobre dernier. Le Cameroun figure au 109e rang soit 20 places de gagné par rapport au classement de l’année 2008. Une année durant laquelle les médias ont souffert de la météo politique, marquée par une révision constitutionnelle. Equinoxe radio et tv et Magic Fm avaient été scellés. En 2009, l’étau s’est quelque peu desserré.
La fermeture de Sky one et de Dementi Fm n’étant pas à traiter sous l’angle des atteintes à la liberté de la presse. Des pays africains à l’instar de l’Erythrée pourraient envier le Cameroun. Cet Etat de la Corne de l’Afrique décroche la palme d’or en matière de violation de la liberté de la presse dans le monde. Aucun média indépendant n’est toléré dans ce pays. Plus grave, 30 journalistes sont emprisonnés. Quant à la Somalie (164e), elle se vide progressivement de ses journalistes et fait office de pays le plus meurtrier du monde pour la presse, avec six professionnels des médias tués entre le 1er janvier et le 4 juillet dernier.
Sur le continent africain, Rsf constate que les crises politiques et l’instabilité ont porté un coup dur sur le travail des journalistes et des médias en 2009. A Madagascar (134e), qui perd 40 places, les médias ont été pris au piège de l’affrontement entre le président déchu, Marc Ravalomanana, et le président de la Haute autorité de transition, Andry Rajoelina. Censures, saccages et désinformation ont mis le feu aux poudres. Un journaliste couvrant une manifestation populaire sera ainsi tué dans cette île. Si en Guinée (100e) la situation a été relativement calme au cours de l’année, les événements tragiques du 28 septembre dernier et les menaces explicites adressées actuellement aux journalistes par les militaires préoccupent Rsf.
L’effet Obama
En Afrique, le peloton de tête reste le même qu’en 2008, avec le Ghana (27e), le Mali (30e), l’Afrique du Sud (33e), la Namibie (35e) ou encore le Cap-Vert (44e) parmi les cinquante premiers pays les plus respectueux de la liberté de la presse. Grâce à une alternance démocratique réussie avec l’élection, en janvier 2009, de John Atta-Mills, successeur de John Kufuor, le Ghana ravi la vedette à la Namibie, où une journaliste sud-africaine a dû passer une nuit en garde à vue avant d’être relâchée contre le paiement de deux cautions.
Liens Pertinents
Longtemps exemplaires en matière de respect de la liberté de la presse, plusieurs pays européens reculent très nettement. Même si les treize premières places restent occupées par des Etats européens, d’autres tels que la France (43e), la Slovaquie (44e) ou l’Italie (49e), continuent leur descente, perdant respectivement huit, 37 et cinq places. Ils se font distancer par de jeunes démocraties africaines (Mali, Afrique du Sud, Ghana) ou latino-américaines (Uruguay, Trinidad et Tobago). En un an, les Etats-Unis sont remontés de 16 places, passant du 36e au 20e rang. L’arrivée de Barack Obama et son attitude moins belliqueuse que celle de son prédécesseur vis-à-vis de la presse y serait pour beaucoup.
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