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Manuels scolaires : Le Cameroun à la recherche de sa souveraineté

Posted by Admin on Sep 16th, 2010 and filed under Featured. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

L’annonce de la reprise à plein régime des activités du Ceper par son conseil d’administration tenu hier à son siège, relance le débat sur le diktat des multinationales dans le domaine de l’édition scolaire.

Depuis 2000, le Centre d’édition, de production pour l’enseignement et la recherche (Ceper), croule sous le poids du diktat des multinationales du livre scolaire. Malgré le sursaut d’orgueil de la direction actuelle de la maison qui aujourd’hui a réussi à positionner cinq ouvrages au programme de la maternelle et de la première année du primaire, les écueils qui ont empêché le décollage de l’option du retour à l’école ordinaire restent présents.
«On a asphyxié le Ceper sans réussir à l’étrangler ; aujourd’hui, bien que nous soyons conscients de la présence encore forte des blocages et de l’emprise des multinationales sur le système éducatif, on a la conviction que les Camerounais sont plus conscients de l’enjeu que représente l’éducation de leurs enfants», expliquait Mme Etoundi, coordonatrice générale du Ceper au cours du conseil d’administration de cette société tenu hier à son siège à Yaoundé.
Seulement, la question du décollage de cette maison d’édition fondée en 1974 sur l’initiative de l’Unesco, ne réside pas dans la production qualitative des manuels scolaires, mais dans sa politique de marché qui veut rendre le manuel scolaire accessible à toutes les bourses. «Le Ceper est une agence gouvernementale c’est-à-dire une entreprise à qui l’Etat a concédé un service public qui est le manuel scolaire ; parce que c’est un projet social qui vise la production du manuel à moindre coût.

La première année on a fabriqué deux millions de livres», indiquait en mars dernier Charles Etoundi, président du conseil d’administration du Ceper Sa.
Pour Jean-Marc Bikoko, enseignant et syndicaliste l’enjeu n’est pas tant le marché du livre mais, le contrôle du marché de la fourniture des manuels scolaires dans les zones d’éducation prioritaire qui, chaque année, d’après des sources au ministère de l’Education de base, représente environ 12 milliards de Fcfa. Un marché généralement confié selon des sources à l’éditeur français Edicef.
Au-delà ce marché passé de gré à gré, les exportations de manuels scolaires par le Cameroun représentent pour l’année écoulée 45 milliards de Fcfa. Celles-ci pourraient d’après des prévisions dépasser 80 milliards de Fcfa selon des sources au ministère de l’Education de base.

Réalités
«Chaque pays a sa civilisation, son plan de développement et sa vision du monde. Il ne faudrait pas que pour le Cameroun, on continue à acheter des livres à l’extérieur tant que toutes les capacités sont disponibles sur place. En Europe, le manuel scolaire n’est pas vendu et aucun éditeur étranger n’exerce sur le marché français. Pourquoi venir nous imposer des choses qu’ils n’acceptent pas chez eux ici», souligne Amadou Waziri, responsable des projets à l’Organisation internationale de la francophonie (Oif), représentant de l’institution au conseil d’administration.
La question de la souveraineté du pays sur le manuel scolaire relève de la volonté politique selon Jean Kamdem, enseignant et secrétaire général du syndicat national des enseignants (Synes).

«Je crois qu’il est bon que les élèves sachent que Yaoundé est construit sur le Mfoundi, et non que la Seine serpente Paris ; la Sanaga qui coule devant nos portes mérite que les ouvrages inscrits au programme en parle pour qu’on respecte l’environnement et les besoins de formation de nos élèves, et surtout qu’on réponde aux besoins du marché de l’emploi», explique le syndicaliste.
Certains enseignants indiquent que les livres en provenance de l’étranger, en dehors de leur coût inaccessible à toutes les bourses, posent le problème également de l’adéquation avec les réalités camerounaises. Lors du conseil d’administration du Ceper Sa tenu hier, l’Oif qui détient 5000 actions dans le capital de la maison, a indiqué que son organisation se dessaisissait de ses parts dans la maison. Mais l’institution hésite encore entre le Ceper et l’Etat comme bénéficiaire de celles-ci. Pendant ce temps, la bataille pour le contrôle du marché du livre se fait plus âpre au détriment des parents.

Pierre Célestin Atangana|16 Septembre 2010| Mutations|


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