Médias : Pius Njawé honoré à Bamako

Le défunt Dp du Messager a été récompensé au cours de l’assemblée générale du Forum des rédacteurs en chef d’Afrique qui s’est tenu du 14 au 16 octobre derniers dans la capitale malienne.

Pius Njawé honoré par la presse africaine. Une récompense lui a été attribuée par le Forum des rédacteurs en chef d’Afrique pour son combat pour la promotion de la liberté d’expression en Afrique.

Et c’est Amanda Njawé, la fille aînée du directeur de la publication du quotidien Le Messager, décédé en juillet dernier dans un accident de la circulation aux Etats-Unis, qui a reçu ce prix. C’était au cours d’une cérémonie organisée lors de la 3ème assemblée générale du Forum des rédacteurs en chef d’Afrique qui s’est tenu du 14 au 16 octobre 2010 à Bamako au Mali.

Placée cette année sous le thème: «Les médias et le défi de la paix en Afrique», la conférence a réuni un peu plus de 190 participants venus de 36 pays d’Afrique. Une occasion pour les rédacteurs en chef, éditorialistes et autres patrons de presse de voir comment ils peuvent accompagner l’Union africaine dans le processus de maintien de la paix en Afrique. Tout en se félicitant des efforts consentis jusque-là par l’Union africaine dans le maintien de la paix en Afrique, notamment au Darfour, en Somalie, en Érythrée et en République démocratique du Congo, le Forum a déploré l’absence des officiels de l’Ua, pourtant très attendus aux travaux.

Hommage a également été rendu à des journalistes décédés dans l’exercice de leur fonction, notamment Jean-Léonard Rugambage du Rwanda, Norbert Zongo du Burkina Faso, Deidra Haidara et Chief Manneh de la Gambie. Des dirigeants africains ayant contribué à améliorer le fonctionnement des médias dans leur pays, tels Nelson Mandela, Alpha Konaré, Thabo Mbeki, John Kufuor et Ellen Johnson Sirleaf ont aussi été honorés.

A Bamako, les participants ont planché sur la sécurité des journalistes, fragilisés dans les pays où naissent des conflits sporadiques. On sait par exemple qu’en Somalie, en République démocratique du Congo, en Erythrée ou au Soudan, des journalistes sont victimes d’enlèvements fréquents. Certains sont assassinés pour avoir fait leur travail. Tout en appelant les gouvernants à exercer moins de pression sur les médias, les participants au Forum ont souhaité voir s’améliorer les conditions de travail des journalistes africains et la mise sur pied d’une législation favorable à l’exercice de cette profession.
Par ailleurs, un accent a été mis sur les standards journalistiques. Le Forum des rédacteurs en chef d’Afrique a été l’occasion de rappeler aux uns et aux autres la nécessite d’exercer le métier de journaliste selon les règles de l’art. Il a également souhaité que les médias accordent plus d’importance aux projets de développement afin de donner une meilleure visibilité à l’Afrique.

A l’issue des travaux, le nouveau bureau a été mis sur pied. A cet effet, le Burkinabé Cheriff Sy a été porté à la tête de l’organisation. Il remplace le Sud-Africain Mathatha Tsedu, qui aura passé 7 ans à la tête de ce forum créé en 2003. La conférence s’est achevée par une visite à Tombouctou, un site d’héritage mondial où des manuscrits datant du XVè siècle sont restaurés et conservés au Centre Ahmed Baba, un institut islamique de hautes études et de recherche.

Flore Edimo |Vendredi, 22 Octobre 2010| Le Jour|