Menoua : Les résultats du recensement contestés

Le Jour|1 Juillet 2010|Le Jour|

Estimation de la diversité ethnique du Cameroun en 2005.

Des leaders politiques saisissent le président de la République pour déplorer le « recul de la natalité » dans leur département.

A l’initiative de Paul Tsogny Panka, pharmacien et ancien maire Rdpc de la commune de Dschang, une vingtaine de responsables des partis politiques légalisés, d’anciens maires, d’anciens députés, de chefs traditionnels et de personnalités de la société civile, se sont réunis à Dschang le 17 mai dernier, pour se pencher sur les résultats du recensement général de la population et de l’habitat, publié en mars par le Premier Ministre. « Le Bucrep, qui a conduit ce recensement semble avoir fait fi des travaux antérieurs menés par des experts bien connus de la direction générale de la statistique et de la comptabilité nationale, cela de manière bien calculée », affirment-ils. En comparant les chiffres, ajoutent-ils, les données du Bucrep « soulèvent plutôt des tensions dans les cœurs ». « Les chiffres avancés sont inexacts », peut-on lire dans les « doléances » adressées au Président et cosignées par Maurice Tadonkeng, ancien député Sdf.

En les comparant avec ceux de l’Annuaire statistique du Cameroun, ils font remarquer que « de 1987 à 1999, en 12 ans, (il y a) une augmentation de la population de 99.994 habitants (alors que) de 1999 à 2005, en 6 ans, (on assiste) à une diminution de la population de 65.846 habitants ». Conclusion selon eux : « l’analyse montre dans la logique du Bucrep qu’en 2011la population de la Menoua aura diminué de 65 846 ¥ 2 soit 131 692 habitants ». Les résultats du recensement charrient en effet ici de grands calculs électoraux. Car, avec les chiffres récemment publiés, beaucoup se demandent comment ce département fera pour conserver ses 5 sièges de député, loin devant d’autres, plus peuplés. Les pétitionnaires, parmi lesquels Momo Kenfack, président de la section Rdpc Menoua centre et adjoint actuel au maire de Dschang, relèvent que rien ne peut justifier une baisse de la population, puisque la Menoua n’a connu « ni catastrophe de type tsunami ni épidémie sévère ». Au contraire, avec l’ouverture de l’université, il y a eu « un flux d’étudiants dont le nombre aujourd’hui atteint 21 000 âmes, sans prendre en compte des milliers d’agents, de professeurs et leurs familles ».

Etienne Sonkin, ancien maire Sdf, qui prenait part aux travaux, « comme invité », insiste-t-il, regrette cet état de fait. « C’est un aveu par le Rdpc de sa propre forfaiture. Le cas de la Menoua n’est que l’arbre qui cache la forêt. Ce sont les résultats pour l’ensemble du pays qui sont ainsi travestis pour les besoins de la cause, à savoir la présidentielle de 2011, les législatives et municipales de l’année suivante, les sénatoriales, les régionales, la répartition du gâteau national dans les régions et la fixation des quotas aux concours officiels… ». Paul Tsogny Panka n’a pas reçu l’aval de nombreux camarades du parti au pouvoir. « Nous dénonçons. Si le Président ne fait rien, l’histoire appréciera », tranche le patriarche, qui regrette le fait que « les gens de chez moi ont trop peur. Parfois pour rien ».

Quelques personnalités ayant pris part à la rencontre

1-Dr Paul Tsobgny Panka, ancien maire de Dschang
A titre d’invités
2-Mme Tonang, ancien député, présidente départementale Undp
3- Tadonkeng Maurice, ancien député Sdf, ancien secrétaire général adjoint du Sdf
4-Sonkin Etienne, ancien maire Sdf de la commune urbaine de Dschang, ancien président provincial du Sdf
5-Momo Kenfac, président de la section Rdpc Menoua centre, 4ème adjoint au maire de Dschang
6-M. Guimatsia, ancioen adjoint au maire Sdf de Dschang
7-M. Zambou Tapondjou, Dg de la Caplame
8- Tazanou Gabriel, président département Udc
9-Kenfack Robert, magistrat à la retraite
10-M. Kentia, conseiller municipal Rdpc, commune de Dschang
11-Temfack Maurice, conseiller municipal Rdpc, commune de Dschang
12-Nafack Sylvestre, opérateur économique, conseiller municipal Rdpc