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Procès Diffamation: Bolloré traîne des Camerounais en justice

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Par robert.ngono.ebode | Lundi 7 décembre 2009 | Le Messager

Vincent Bollore

Vincent Bollore

Le mardi 15 décembre prochain, Pius Njawé et certains de ses compatriotes devront comparaître par devant mesdames et messieurs les présidents et juges composant la 17ème Chambre correctionnelle du tribunal de Grande instance de Paris, siégeant au Palais de justice de ladite ville comme témoins au procès qui oppose Vincent Bolloré et le Groupe Bolloré France Inter, radio française de service public émettant à Paris, et à ne pas confondre avec Radio France Internationale (RFI). Il s’agit notamment de Emmanuel Etoundi Oyono, actuel directeur de la Maetur, Hilaire Kamga, président de l’ONG Nouveaux droits de l’Homme, Edouard Tankoué, secrétaire général du Syndicat national des inscrits maritimes et assimilés du Cameroun, Jean Marc Bikoko, président de la Centrale syndicale du secteur public. Tous sont cités d’avoir tenu des propos diffamatoires au cours du reportage réalisé au Cameroun sur « Cameroun, l’empire noir de Vincent Bolloré », diffusé sur les antennes de ladite radio le 29 mars 2009. C’était dans le cadre de l’émission « Interception » qui a été diffusé de 9h à 13h05. Pour les plaignants qui se sont constitués partie civile, cette émission a « diffusé des propos (…) contenant l’imputant d’un fait précis portant incontestablement atteinte à l’honneur et à la considération de Monsieur Bolloré et de la société Bolloré ».
Condamnation exigée

La citation directe devant le tribunal correctionnel de Paris a été servie à Jean Paul Cluzel, directeur de la publication, Lionel Thompson, Benoît Collombat, tous employés de la radio France Inter et producteurs de l’émission incriminée, et la société nationale de radiodiffusion. C’était à la requête de monsieur Vincent Bolloré, président du conseil d’administration de la société Bolloré, et la société anonyme Bolloré, tous deux ayant pour Avocat Me Olivier Baratelli du Barreau de Paris. Dans cette citation directe où a été jointe le script intégral de l’émission « Interception » comme pièce à conviction, les requérants demandent à la justice de déclarer les mis en cause coupables de délit de diffamation publique envers un particulier, tout en se constituant parties civiles. Ils demandent entre autres de « condamner Jean Cluzel, Lionel Thompson, Benoît Collombat et la Société  nationale de radiodiffusion, en sa qualité de civilement responsable, à verser la somme de 10 000 euros chacun à la société Bolloré et à Vincent Bolloré ; ordonner la publication du jugement à intervenir, par la voie d’un communiqué diffusé sur les ondes de la radio France Inter, ainsi que par la voie de la publication de cette décision dans quatre quotidiens nationaux, au choix des parties civiles et aux frais des prévenus ; condamner Jean Paul Cluzel, Lionel Thompson, Benoît Collombat, et la Société nationale de radiodiffusion, en sa qualité de partie civilement responsable, à verser la somme de 5 000 euros chacun à la société Bolloré et à Vincent Bolloré, en application des dispositions de l’article 475-1 du Code de Procédure pénale ; ordonner l’exécution provisoire du jugement à intervenir, nonobstant appel ; condamner les prévenus aux entiers dépens ».

Si le tribunal venait à statuer en faveur des parties civiles en les suivant dans leur demande, celles-ci recevraient alors des prévenus la rondelette somme de 60 000 euros, un peu plus de 39 millions de Fcfa. Peut-on imaginer le groupe Bolloré et son président du Conseil d’administration à moins de quarante millions de Fcfa près ? Loin de là. Si l’on s’en tient aux propos de Vincent Bolloré depuis un certain temps, il a affirmé sa volonté de répondre à toute attaque dirigée contre sa personne ou son groupe. Une manière aussi de prévenir tous ceux des journalistes qui voudraient s’aventurer à « lorgner » là où il ne faut pas.

Grand déballage

En même temps, près de 40 millions de Fcfa à verser ! Pour la radio France Inter, ce n’est pas casser la baraque. Mais ce procès revêt un caractère symbolique du moment où ce média bien établi en France joue avec sa crédibilité. Il doit défendre son image et garder ce sens de professionnalisme qu’on lui connaît. Aussi, a-t-il fait appel aux intervenants camerounais qui ont des arguments à faire valoir et qui seront versés dans le dossier de la défense. Et lorsqu’on regarde la qualité des personnes citées comme témoins, les employés du groupe Bolloré, les responsables de syndicat, les hommes de médias, les hauts cadres de l’administration camerounaise ayant traité d’une manière ou d’une autre avec le groupe Bolloré, les organisations de défense des droits de l’homme, on peut se dire qu’on aura un procès à rebondissement.

Au moment où certains témoins se préparent pour aller faire leur déposition au tribunal de Paris,   de difficultés se profilent déjà pour la défense ; l’un des témoins, en l’occurrence  Hilaire Kamga, le président de l’ONG Nouveaux droits de l’Homme,   s’est en effet vu refuser la délivrance d’un visa d’entrée en France, alors qu’il est régulièrement convoqué par la justice française, billet d’avion et autres frais de séjour supportés par la partie défenderesse. Que comprendre par-là ? Il n’est peut-être pas encore trop tard pour que le consulat de France se ressaisisse et lui accorde le visa, mais seul le déroulement de ce procès nous fixera sur les tenants et les aboutissants de cette affaire. L’avenir des médias en général se joue également avec ce procès, où nous aurons d’un côté le pouvoir économique, voire politique, et la force de la vérité par le truchement des informations recueillies à bonne source selon les canons du métier.

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