Yaoundé : 600 infirmiers abandonnent l’offre de Famm-Afrik

Écrit par Beaugas-Orain Djoyum|Vendredi, 23 Avril 2010|Le Jour |

Après la révélation du Jour sur le nouveau scandale de l’Ong de Bridget Jeffrey, celle-ci promet toujours le recrutement aux Etats-Unis. A l’entrée de l’immeuble abritant le bâtiment de l’Ong Famm-Afrik à Biyem-Assi au lieu dit Montée Jouvence, deux personnes vous identifient. Vous êtes obligé de laisser votre carte nationale d’identité à la guérite. Après avoir pris connaissance de l’objet de votre visite, elles vous orientent au premier étage de l’immeuble. C’est ici que deux jeunes hommes vont nous recevoir pour nous expliquer le programme de recrutement des infirmiers camerounais par le département du travail des Etats-Unis d’Amérique. « Vous avez certainement entendu parler du programme de l’assurance maladie de Barack Obama…», lance de prime abord l’un des interlocuteurs. « Pour mettre cela en œuvre, il faut des infirmiers et les Etats-Unis ont décidé de recruter partout dans le monde. 125 infirmiers seront recrutés au Cameroun », explique notre interlocuteur. Après la première vague de recrutements que nous avons éffectués, une autre est prévue en juillet prochain, explique-t-il. « Ils partiront d’ici avec un contrat d’embauche », ajoute-t-il.

A la question : « Je voudrais savoir si vous êtes vraiment sérieux, car Matthew Miller, l’attaché de presse de l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun, a vivement déconseillé les Camerounais de souscrire à votre offre dans le journal Le Jour », la tension monte. « Non ! », s’offusque, l’interlocuteur qui jusqu’’ici n’avait pas encore pris la parole. « Vous pensez que si l’ambassade des Etats-Unis veut faire une déclaration importante, elle ira le faire au Jour ? Où sont passé les médias officiels ? Avez-vous lu dans ce journal un communiqué signé de l’ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun ? Pensez-vous qu’on peut se permettre d’arnaquer les Camerounais comme çà, sans être inquiété, dans un Etat où les structures de lutte contre la criminalité financière abondent ? D’ailleurs, après nos vérifications, ce Matthew Miller ne travaille même pas à l’ambassade des Etats-Unis. Il ne faut pas vous fier à ce qu’ils ont raconté dans Le Jour », conseille-t-il.

Son collègue ajoute : « D’ailleurs, dans six semaines, les 30 personnes qui ont souscrit partiront. Continuez à lire les journaux et même Le Jour. Parce que dans six semaines, nous allons médiatiser le départ des 30 personnes qui ont souscrit. Nous allons même inviter la Crtv à l’aéroport. Car il y avait plus de 600 infirmiers qui avaient postulé, après l’article du Jour, ils ont tous abandonné leur dossier. Aujourd’hui, vous constatez que la salle est vide, ce qui n’était pas le cas il y a quelques semaines à cette heure. En tout cas, il serait sage à présent de souscrire pour le mois de juillet, car après le départ de ceux qui ont souscrit, nous serons très sélectifs. Vous allez voir ! », prévient-t-il.

Après des demandes insistantes, il nous donne l’adresse du site web à visiter pour avoir plus d’informations : www.ldept of labour.org (espace compris). Une adresse qui n’existe pas comme Le Jour l’avait indiqué dans son édition du 13 avril dernier. Mais, il conseille surtout d’appeler (703 297 5265 703 297 5265 ) un certain Annan qui s’occupe des recrutements aux Etats-Unis. Le Jour avait déjà tenté de le joindre en vain.

L’Ong demande à tout postulant à ce recrutement la somme de 910 000 francs Cfa (soit 142 000 francs pour les frais d’examens médicaux et 768 000 francs de cotisations sociales pour l’assurance maladie pour une période d’un an aux Etats-Unis). L’ambassade des Etats-Unis au Cameroun déconseille vivement cette offre et « conseille fortement aux Camerounais d’éviter de donner de l’argent à quiconque promet du travail aux Etats-Unis ».