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Filouterie : Donatien Koagne est mort, vive le “tchoucka”

Posted by Admin on May 7th, 2010 and filed under Economie, Lifestyle. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

Lazare Kolyang| Vendredi 7 Mai 2010| Mutations|

Dans son roman intitulé “Le Triangle”, Eric Mendi dévoile l’une des pratiques d’arnaque via Internet développée ces derniers temps au Cameroun.

Les techniques ont donc évolué dans le monde de la ” feymania “. Il ne s’agit plus, seulement, des bouts de papiers que l’on transforme en billets de banque. Les regards sont aujourd’hui tournés vers certains objets rares à qui on donne une certaine valeur. Dans d’autres situations, il s’agit de graines d’une variété végétale rare, très recherchée dans certains pays pour ses soit disant multiples vertus.
Mais ici, ce sont des statuettes qui datent d’un certain âge et qui non seulement du fait de cette ancienneté, mais surtout par leur pouvoir supposé magique, lui procure de l’importance. Et le scénario qui conduit à la capture d’une “proie” à une autre est presque identique : un “Américain” qui se trouve en voyage au Cameroun, tombe sur un guide camerounais qui l’amène au festival Bamoun, le “Ngoun” et là il découvre sur le lieu des expositions des statuettes atypiques qu’il souhaite plus tard acquérir à un prix fort. Dans ce roman de 50 pages sorti en septembre 2009 aux éditions “Le Club des muses”, l’auteur souligne que tout commence donc par un message électronique, le ” moronto “.

” C’est le premier mail que le tchoucka envoie au mougoh. Il doit être perspicace, convaincant. Ce n’est pas toujours facile de convaincre le mougoh. Ça peut prendre des mois et parfois ça ne mord pas “, explique Eric Mendi, dans un style simple. Un mélange de narration et de dialogue. C’est après cet appât que le long processus d’arnaque se met en branle et apparaît le triangle. Il y a donc au départ le ” tchoucka “. C’est celui qui déclenche l’opération, après avoir identifié le ” mougoh “. L’adresse de ce dernier est obtenue souvent par le biais de ses amis. En de fins psychologues, il jour sur le côté sentimental de leur proie qui devrait jouer le jeu pour ne pas fâcher son ” beau frère “. Pour le cas d’espèce, c’est la naïve Patricia, employée dans un grand magasin à Bonapriso (Douala) qui va ” livrer ” sans le savoir son ” blanc “, un certain Bernard, architecte qui vient de toucher une importante somme d’argent.

Il y a, pour compléter le tableau peint pendant les émeutes de février 2008 au Cameroun, l’Américain.
L’imaginaire touriste très intéressé par les statuettes. A travers des messages électroniques, il donne les assurances de son existence. Les pages de son passeport sont même envoyées à Bernard. Des avances sur le paiement sont effectuées. Alors qu’il se trouve à Nice, en France, il reçoit à son domicile le représentant de l’Américain venu lui remettre un chèque représentant l’avance pour les objets. La démarche est tellement bien montée qu’elle n’attire apparemment aucune méfiance. Sur place au Cameroun, le guide met la pression sur Bernard, l’acheteur, en lui faisant miroiter le bénéficie qu’ils vont se faire en revendant ces objets à ” l’Américain”. Il brandit, pour accélérer le processus, l’impatience des villageois, qui veulent à un moment donné changer d’avis.

Comment donc refuser une telle opportunité, c’est-à-dire acheter à vil prix ces statuettes pour les revendre à de centaines de milliers de dollars ? Après réflexion, et sur conseils de son avocat, il envoie finalement de l’argent au Cameroun. Les objets sont livrés. Ils reflètent bel et bien les images qu’il a reçues quelques jours auparavant. C’est là que survient le coup de théâtre. Alors qu’il attendait le paiement, il apprend à travers un message reçu dans sa boite électronique, le décès de l’Américain. Le fait est accompli. S’ouvre alors une autre phase d’enquête. Interpol s’y mêle. Bernard apprend qu’il vient de se faire arnaquer. Le soit disant Américain a bel et bien existé. Après sa mort, son passeport a été récupéré par ces malfaiteurs qui écument actuellement le monde. A Douala, il en existerait plus de six triangles. Plusieurs noms sont entre les mains de la police.

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1 Response for “Filouterie : Donatien Koagne est mort, vive le “tchoucka””

  1. Dora Ekedi says:

    Article paru dans le journal Aurore Plus n°1203 du 12 mars 2010

    Le Triangle d’Eric Mendi

    Voyage au pays de l’escroquerie

    Une nouvelle création fait son entrée dans l’univers littéraire camerounais. LE Triangle est un roman documentaire d’Eric Mendi. Dans cet ouvrage, l’auteur met en relief des moeurs bien d’ici. L’aventure porte principalement sur un phenomène bien connu: la feymania dans le jargon camerounais désigne une pratique malsaine dont les tenants sont des escrocs professionnels organisés en bande et qui sèment la terreur en gagnant leur vie sur le dos des victimes à qui ils extirpent de colossales sommes d’argent sous le couvert de scénarios de séduction savammenet orchestrés. Ce récit qui est sous la forme d’une trilogie relate concomittament des faits sociaux récents qui ont marqué le pays: il s’agit des émeutes de février 2008 qui ont embrasé pendant une semaine les principales villes du Cameroun faisant plusieurs victimes et de nombreux dégâts matériels. Les faits sont relatés sous forme de débat critique entre les personnages principaux, une présentation à connotation politique. Ici le texte relève des conflits d’intérêts politiques dont le petit peuple est la véritable victime, la dictature du marché qui provoque le courroux des populations. Le dernier élément de cette trilogie est la double aventure amoureuse de Patricia l’un des personnages principaux, d’abord avec son fiancé camerounais Youssouf, une ydille, véritable coup de foudre dont le ton fantastique rappelle les grandes romances sur fond de sensualité mais dont le dénouement tragique sert de transition à une nouvelle vie, celle qui verra Patricia épouser un Français avec qui elle va vivre hors du pays. Les thèmes remarquables de l’ouvrage sont logiquement: le matérialisme caractérisé par l’appât du gain et du goût de la vie facile; la violence, l’amour-passion. Cette thématique est d’actualité dans le sens où le tableau peint dans ce livre reflète des réalités sociologiques de chez nous. Les personnages qui s’identifient essentiellement à la jeunesse, incarnent pour la plupart une population marginale de jeunes qui, face aux difficultés du quotidien, ont opté pour des pratiques déviantes comme piste d’épanouissement: arnaque, débauche, snobisme. Toutefois, l’on peut noter des manquements. Et de fait, l’examen des paratextes révèle des défaillances: il n’y a aucune mention biographique ou bibliographique de l’auteur. L’ouvrage ne présente pas non plus de préface. L’on relève également d’importantes maladresses de l’écriture qui sont certainement des erreurs de frappe; une abondante utilisation du langage familier tant par les personnages que par le narrateur. Au niveau du fond, les différents thèmes ne sont pas homogènes. En plus, le lecteur aura du mal à identifier un héros. L’intérêt du livre est culturel, car relatant des faits historisques et des moeurs de la société camerounaise actuelle. L’on ne peut pas manquer d’être sensible aux talents narratifs de l’auteur: l’histoire est tellement captivante que le lecteur ne peut s’arrêter qu’à la fin du récit.

    Jean Tsanga

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