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La mission impossible du toubab Toubon

Posted by Admin on Jul 8th, 2010 and filed under Monde. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

Secrétaire général du Cinquantenaire des indépendances africaines, Jacques Toubon navigue à vue entre l’hostilité plus ou moins feutrée des “partenaires” africains et la pénurie de moyens

Par Vincent Hugeux, publié le 08/07/2010 à 10:30

Jacques Toubon et l'ancien président, à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration, en octobre 2007. AFP

Secrétaire général du Cinquantenaire des indépendances africaines, Jacques Toubon navigue à vue entre l’hostilité plus ou moins feutrée des “partenaires” africains et la pénurie de moyens.

Fâcheux présage. C’est le 1er avril, jour des blagues et des poissons, que Jacques Toubon a présenté à la presse et au corps diplomatique les festivités du jubilé à la française. Chargé voilà un an de “préparer et d’assurer la mise en oeuvre de l’initiative 2010-Année de l’Afrique”, le secrétaire général du Cinquantenaire des indépendances s’évertue depuis lors à déminer une mission ambiguë tout en gérant la disette budgétaire.

Le choix de cet énarque natif de Nice -théâtre du récent Sommet Afrique-France – a laissé pantoise plus d’une éminence du continent. Chiraquien repenti sur le tard, Toubon peut certes se prévaloir de son passé de ministre de la Culture et de la Francophonie d’Edouard Balladur, puis de Garde des Sceaux sous Alain Juppé. Mais il fut aussi, et surtout, secrétaire général – déjà! – du RPR et, jusqu’en mars, patron du très droitier Club 89, cénacle peuplé de vétérans de l’afro-gaullisme plus familiers des pouvoirs en place que des élans de la société civile. A l’évocation d’une autre des raisons sociales de l’ex-député maire du XIIIe arrondissement, président du Conseil d’orientation la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, cet ambassadeur ouest-africain lève les yeux au ciel et émet un soupir navré. Le diplomate sait en outre que le rôle confié par Nicolas Sarkozy à Toubon le toubab – ainsi surnomme-t-on le Blanc entre Sénégal et Mali – s’apparente au lot de consolation octroyé à un cacique fort marri de se voir écarté en juin 2009 de la course au Parlement européen.

Un autre épisode ternit le pedigree subsaharien du “missionnaire”, qui occupe au Quai d’Orsay l’ancien bureau de Rama Yade, Dakaroise de naissance. On l’a croisé au Congo-Brazzaville à l’été 2009, à la veille d’un scrutin présidentiel dûment verrouillé par le sortant Denis Sassou Nguesso. Flanqué du sarko-pasquaïen Patrick Gaubert et d’un tandem de députés UMP, Maître Jacques, dépourvu de tout mandat, vint alors “observer” les prémices de l’élection à l’invitation d’une commission des droits de l’homme inféodée au régime. Une initiative qui avait à l’époque vivement irrité les “Africains” du Quai, ainsi que le délégué de l’Union européenne à Brazza, enclin à dénoncer, entre autres, les travers d’un fichier électoral fantaisiste. Jugé un rien angélique, voire paternaliste, l’entretien accordé peu après à un quotidien burkinabé n’arrangera rien. Toubon s’y était fait l’écho de la thèse selon laquelle les Etats affranchis en 1960 du joug colonial doivent leur indépendance à la bienveillance de la France et de Charles de Gaulle.

Une Année de l’Afrique sans le fric

A l’en croire, le “SG” du Cinquantenaire entend bâtir avec le défunt pré carré une relation “assumée et rénovée”. Il ne s’agit pas, insiste-t-il, de “tourner la page”, mais “d’ouvrir un nouveau livre”. Soit. Reste à savoir ce qu’on y racontera et qui paiera l’encre. En ces temps austères, Toubon s’est vu contraint d’imaginer une Année de l’Afrique sans le fric. Certes, pour financer dans l’Hexagone comme sur le continent noir ses 250 manifestations culturelles, éducatives, sportives, économiques, historiques et militaires, il dispose d’un “budget interministériel” de 16,3 millions d’euros. Pactole en trompe l’oeil : faute de mieux, la mission appose son label sur des événements d’ores et déjà programmés. Mieux, ou pire, on l’invite à solliciter les largesses du secteur privé, voire le concours de nos partenaires africains eux-mêmes… En clair, les caisses sonnent plus creux encore qu’un djembé à peau d’antilope, tambour traditionnel hérité de l’Empire mandingue.

Convenons-en : cette indigence relative invite à la mansuétude, tout comme le souci affiché de privilégier les enjeux concrets, tels la formation professionnelle, les visas, le potentiel des diasporas africaines ou la réévaluation – il serait temps… – des maigres pensions allouées aux tirailleurs rescapés des guerres du XXe siècle. Sur le front militaire, Jacques Toubon commit d’ailleurs le 1er avril un lapsus qui ravirait Abdulaye Yerodia, psychanalyste lacanien et vice-président du Congo-Kinshasa : il avait alors vanté la révision des “accords de défiance” en lieu et place des accords de défense. Le verbe peut-être aussi facétieux que le calendrier…

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