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Affaire Bibi Ngota : les suites du décès du journaliste survenu en prison

Posted by Admin on May 3rd, 2010 and filed under Politique. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

Écrit par Le Jour | Lundi, 03 Mai 2010| Le Jour|

Colette Angèle Ngota* :  « Mes enfants n’arrivent plus à jouer,  parce que leur père avait le Sida »

Samedi dernier, au cours de l’émission ‘’ Dans la ligne de mire’’, diffusée sur les ondes de Tbc, une radio fm  émettant à Yaoundé, l’épouse de Bibi Ngota raconte par le menu  l’interpellation de son mari, et apporte un démenti aux  propos de Issa Tchiroma, le ministre de la Communication, qui soutient  que Bibi Ngota  était  infecté par le Vih-Sida. Entretien avec Bosco Tchoubet , le directeur de Tbc, par ailleurs beau-frère du journaliste décédé à la prison de Kondengui le 21 avril dernier.

Je vais donner la parole à son épouse qui va se présenter elle même. Elle qui dormait avec Bibi Ngota lorsque la Dgre arrive pour la première fois  si tu veux tu t’exprimes en bulu, si tu veux tu t’exprimes en français.  Exprime-toi dans la langue où tu vas le mieux t’exprimer. Lorsque la Dgre arrive pour la première fois chez vous qu’est ce qui se passe concrètement ?

Merci.  Quand la Dgre est arrivé pour la première fois, c’était un jeudi le 05. Il était malade mercredi et nous sommes allés à la clinique. On lui avait demandé de dormir à la clinique. Nous avons dit que c’était difficile, puisqu’il avait beaucoup de choses à faire. On lui a prescrit des remèdes. On a demandé aux gens de la clinique s’ils pouvaient venir faire les traitements à  la maison même s’il faut qu’on paye de l’argent.  Les infirmiers ont dit qu’il n’y a pas de problèmes. Ainsi, on devait s’entendre. Quand les gens de la Dgre sont arrivés jeudi, ils ont trouvé la perfusion sur sa main. Dès que Mynthia est entré, il est allé dans notre chambre. Les gens là se sont assis. Je ne savais pas que c’était des gens de la Dgre. Car ils étaient en civil. Je croyais que c’était ses camarades, ses collègues. Je ne connaissais qu’une seule personne : Mynthia. J’ai demandé à Mynthia qui étaient les gens qui l’accompagnaient ? C’est là où Mynthia me dit que ça ne me concerne pas. Je suis donc allé dire à Bibi que : « Des gens sont là. Je ne sais pas si ce sont ses gens, je ne sais pas ».   Il m’a dit que «  va  leur demander de se présenter, qu’ils te donnent leurs noms et tu viens me dire ».  Je suis parti. Ils m’ont répondu :  «  Madame,  fichez nous le camp. L’affaire là ne vous concerne pas, nous ne sommes pas là pour toi ».

J’ai dit à Mynthia s’il  peut me dire s’il y a un problème parce je vois que les gars là sont très nerveux.  Mynthia lui dit qu’il n’y a pas de problèmes. Mynthia lui rappelle qu’ils avaient  un rendez vous, il  dit qu’il  attend que la perfusion finisse. Bibi lui a dit que : « Je suis très fatigué,  Je ne peux pas me lever. Puisque depuis hier  je suis sous perfusion. Je ne peux pas me lever». C’est là où Mynthia lui dit : «  On va aller chez moi, tu vas boire l’huile de palmiste, après, je vais te masser ». Je dis à Mynthia que moi-même je pars je vais aller boire cette huile de palmiste et le masser. Mynthia dit : « Non ». Mynthia dit que « si quelqu’un te donne le remède, lui-même doit aussi te masser ». J’ai donc dit OK.  Je n’étais même pas d’accord. Mynthia a insisté que l’huile de palmiste baisse la tension. La tension était à 22 quand nous étions à la clinique et quand nous sommes revenus.  Bibi a refusé de partir. La perfusion est finie. J‘ai appelé l’infirmière, elle est venue   enlever la perfusion. Et Mynthia a dit qu’il part. Quand Bibi se lève qu’il va accompagner Mynthia  à la porte,  les gens là sont arrivés,  Ils l’ont porté par le haut et sont partis avec lui. Je suis entré dans la voiture.  Il y avait quatre bourreaux.  L’un d’eux m’a cogné au bas ventre.  J’étais enceinte d’un mois et demi. C’était le jour là que j’avais eu mon avortement. Quand j’ai commencé à m’enrouler, l’un d’eux est venu me porter et m’a jeté dans la  rigole. Il lança  « Madame si vous êtes très forte retrouvez nous au lac ». J’ai commencé à appeler les gens. Quand je suis entré à la maison, le sang sortait de mon ventre en jet. J’ai appelé l’infirmière, elle est venue me faire la perfusion. La tête me faisait mal.  Je pleurais quand ils sont partis avec bibi, j’ai commencé à appeller au téléphone. C’était pour la première fois que je voyais ce genre d’affaire. Quand ils sont partis, j’appelais Bibi au téléphone, d’autres personnes de la Dgre me repondaient, «  Madame faites encore l’erreur d‘appeler à ce numéro, on va venir vous arrêter  chez vous et on va même venir  vous bruler.

Faites l’effort de ne plus l’appeler à ce numéro parce que ça ne l’appartient plus». Quand moi même j’ai suivi ça j’ai seulement dit seigneur.  Il m’a envoyé un message à 03 heures 30 : « je suis déjà en train d’arriver ». Je suis venu l’attendre dehors. Ils sont venus le raccompagner à la maison.  Un s’est mis devant, un derrière, l’un au milieu et l’autre est resté dans la voiture. Ils m’ont dit, « Nous savons que ton beau frère  a une chaîne de radio parce qu’on a tout ton A1. Nous savons que tu  es journaliste. Si un seul instant on apprend ce que nous sommes partis te faire la bas à la Dgre, tu sais ce qu’on t’a fait à la Dgre, si un seul instant on  apprend  que ton beau frère et tes confrères ont parlé de ça,  premièrement on va aller brûler sa chaîne de radio ».  Ses pieds étaient déjà enflés, gonflés. Quand ils ont fini de parler, Ils l’ont bousculé, il est tombé. Il a peut être fait plus d’une heure là, parce que le matin nous a trouvé là dehors. Il était dans le coma. J’ai appelé les gens : Mr Tchoubet et sa femme. Ils sont venus. L’infirmière est revenue replacer les  perfusions. Deux jours après, Mynthia revient. Mynthia faisait que, quand ils viennent avec la voiture, ils vont garer ça  loin. Mynthia arrive d’abord. Le sang sortait sur moi en jet. J’avais mon pagne attaché autour de la poitrine. J’ai fermé la porte. Quand ils sont arrivés  à  Ils m’ont trouvé là. Ils  m’ont demandé Bibi Ngota est où ? Ils m’ont dit « ouvre la porte. J’ai dit je n’ouvre pas. On va casser la porte. J’ai dit je vais appeler les gens pour dire que vous êtes venus braquer chez moi.  On est capable de faire de lui ce qu’on veut. Ouvrez la porte-ci. Madame ouvrez la porte,  vous n’avez pas la force, Sa vie est déjà entre nos mains on est capable de faire de lui ce qu’on veut. Ouvrez la porte ». Je leur ait dit je n’ouvre pas.  Et pendant ce temps, le sang coulait sur moi parce que je n’avais ni garniture, ni rien. J’avais seulement mon pagne. Dès que un monsieur est  entré, il était trop grand, trop galant.

Il m’a arrêté. J’ai laissé mon pagne. Il s’est détaché. Le sang a commencé à jallir, c’est la alors qu’ils m’ont laissé, ils sont partis. La troisième fois, ils sont encore revenus, toujours les mêmes. Ils sont venus avec la voiture, ils sont partis garer. « Où est ton mari », je dis qu’il n’est pas là. Ce jour là effectivement, il n’était pas à la maison. « Il est où ? Je dis que je ne connais pas, je ne sais pas. Ils ont commencé à me menacer. Je dis que je ne connais pas. On dit que prends le téléphone.   Mynthia lui-même connait son numéro, vous même lancez l’appel. Je suis fatigué de ça. C’est de  là donc qu’ils sont sortis. Après Mynthia me dit que ce n’est même pas pour lui faire du mal. J’ai dit à Mynthia que je ne sais pas ou il est. Encore plus il est malade. Il est parti à la pharmacie. C’est de là donc qu’ils me demandent : «  dans quelle pharmacie ? ».   Je leur dit que je ne sais pas. Ils ont démarré la voiture. Ils sont d’abord partis au restaurant en route où  on partait souvent manger. Ils ne l’ont pas trouvé là bas.  Ils ont fouillé  tous les carrefours et les bars de notre quartier, ils ne l’ont pas trouvé. Ils sont partis en ville, ils ont fouillé tous les bars, avec l’aide de Mynthia. C’est  la bas en ville que l’un de ses confrères m’appelle, et me dit « est ce que ton mari est la bas à la maison, on est en train de le fouiller ici partout dans les bars ». Je lui réponds qu’il n’est pas là il est à la pharmacie. Certainement on l’a retenu là bas. Avec l’aide de Mynthia. Ils ont fouillé partout  jusqu’à  ils ne l’ont pas trouvé.  Quand il est donc rentré, je lui ait dit papa, le problème là me dépasse déjà, je ne connais pas comment faire pour faire des problèmes. Je n’ai personne. Je lui ai dit que : « papa, je vois que l’affaire si on doit fuir, fuions ». Il  dit «  je ne peux pas fuir puisque je ne connais rien dans toute cette affaire que tu vois là, je ne connais rien mama laisse moi ». La nuit est arrivé on est parti se coucher.  Il a commencé à faire des cauchemars. «  wooh Wooh le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien, si je meurd, écris le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien ».

Il a répété comme ça cinq fois. J’ai commencé à dire que Bibi, bébé bébé c’est comment ?  Il ne faisait que raconter. « Wooh on a arrêté ma gorge. Laurent Esso a dit qu’il va me tuer, wooh il va me tuer »r. Il s’est réveillé. Il a commencé à me raconter ce qu’il avait eu dans ses cauchemars. « Je ne peux pas fuir s’ils veulent ils me tuent. Les gens sont en train de me poursuivre, c’est Laurent Esso qui envoit ces gens ». J’ai donc dit que « papa je n’ai pas de force, fuions ». Il m’a  dit « mama je ne peux même pas fuir, s’ils veulent ils me tuent ».  Le vendredi matin on nous attendait à Mbalmayo à 08heures ;   La quatrième fois donc c’était ce vendredi où  on était venu l’arrêter. On toque à la porte, c’est la police judiciaire. J’ai commencé à greloter. Comme lui même il venait de prendre les comprimés. La tension tout ca, il venait de prendre les remèdes. Il passait toute la nuit sans dormir. Ses pieds gonflaient. J’étais en train de faire la prière.   « C’est la police judiciaire ». La police judiciaire ca veut dire quoi. J’ai hésité, je suis allé ouvrir la porte. « Nous sommes venus arrêter ton mari ». J’ai pris les babouches, j’ai mis les habits sur mon mari, il m’a demandé si j’avais quelque chose là, j’ai pris deux milles, je lui ai donné. Je leur ai demandé que maintenant là vous partez où : ils disent que « madame suit nous à Elig Essono si vous êtes  très braves ».

Le matin là, je n’avais pas le temps de brosser, les enfants . J’ai seulement pris le taxi. J’ai appelé madame Tchoubet. Je suis parti à Elig-Essono. J’ai marché dans tous les bureaux d’Elig Essono. C’est là bas donc quand je suis partis, javais déjà acheté les jus et les gâteaux. Il me dit : « le commissaire qui m’avait interrogé m’a acheter de l’eau tangui, des remèdes et des yaourts ». Maintenant j’ai déjà mangé. Avec la hernie, la tension, la hernie était parti l’étrangler à la pharmacie, c’est pourquoi il avait duré à la pharmacie. Après la PJ,  on a marché marché, marché, marché. Tous les jours j’étais là. A midi  je suis là.je marchais à pieds, parce que je n’avais plus d’argent.
Bosco Tchoubet :
Merci, vous allez maintenant réagir à l’annonce qui a été faite sur les ondes de la radio nationale et de la télévision nationale sur les causes du décès de Bibi Ngota, on dit qu’il avait le VIH

Vraiment,  je suis dépassé. Puisque le 10, le jour de son arrestation, le 11 qui suivait ce jour là, quand  je suis parti à Kondengui. Il me dit que « mama, on nous a soumis au test du VIH SIDA ici là ».  Je lui demande si les résultats étaient déjà sortis, il me dit que oui. Je lui dis que je ne peux pas accepter ça de ta bouche. Viens me montrer le carnet. Il est parti lui-même de ses propres pieds avec le carnet. Me montrant les tests auxquels il avait été soumis. Tous les tests étaient négatifs sauf la tension et la hernie, moi-même j’ai vu, signé du Dr Ndi. Après donc, après le 11 là,  le 12, on a prescrit l’ordonnance, la famille avait acheté. Le samedi, le vendredi, Une semaine la veille de sa mort, j’étais là bas vendredi, j’étais d’abord là bas jeudi, une semaine avant sa mort. J’étais là bas les jours des visites, même le jour des non visites. Je suis parti avec la nourriture : les boîtes de lait, les œufs,  le foléré, puisqu’il aimait voir le foléré. Le vendredi suis reparti. On me dit que madame vous êtes ici tous les jours.  Il me dit «  comme j’ai rendez vous demain samedi avec le Dr Ndi, ca va allé je suis sûr que la semaines prochaines on va m’enlever du Kossovo, parce que le vrai problème c’est le Kossovo ».

Samedi je ne suis pas parti là bas.  On me dit madame vous êtes ici tous les jours. Comme jai rendez vous demain samedi avec le Dr Ndi. C’est dimanche que je constate que ses yeux sont devenus jaunes.  Dimanche même il ne marchait plus. C’est les autres prisonniers qui arrêtaient ses bras.  J’ai dit « e Kye , à l’heure si tu ne manges même plus ? Alors que hier là, j’étais ici tu as tu as porté ta nourriture, tu es revenu me donner le panier. Maintenant tu ne marches pas, en l’espace d’un jour, qu’est ce qui t’arrive ? ». Il me dit que non « c’es peut être l’injection qui me fatigue comme  tu me voies là ». Je lui ai dit que c’est l’injection qui jaunit tes yeux,  Ouvre ta bouche. Il a ouvert sa bouche. Sa bouche était jaune. J’ai ouvert sa pomme de main, sa pomme de main était jaune. J’avais enlevé les babouches  ses plantes de pieds étaient jaunes. Qu’il avait j’ai dit que papa l’injection est trop forte, il me dit que   « c’est peut être par rapport à ca que mon corps est jaune ».

Avec l’aide de Dieu, ca va allé. Le lundi même de la semaine de sa mort, j’étais la bas. Jusqu’à ce que Les gardiens de prison m’ont dit que madame à l’heure si là vous n’entrez pas parce que tous les jours vous êtes ici . J’avais payé trois taxis, cinq, cinq, cinq cent. Parce que tous les jours vous êtes ici.  Pour dire que la famille ne l’avait pas assisté. Je suis dépassé. Ce n’est pas le cadavre d’un chien.  Je suis dépassé.

Je remercie tous ceux qui ont dit que mon mari avait le Sida. Parmi tous les gens qu’on enterre aujourd’hui là combien sont morts de Sida ? je remercie.  Mes enfants n’arrivent plus à jouer parce que leur père avait le Sida. Merci.

(*) Epouse Bibi Ngota
Propos retranscrits et traduits du Bulu
par Boris Bertolt ( stagiaire)

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