C’est sur la pointe des pieds que le secrétaire général de l’Upc, Augustin Fréderic Kodock, a quitté le palais des congrès de Bamenda au moment même où le représentant du chef de l’Etat, Paul Atanga Nji, s’apprêtait a

décorer, à titre posthume, le défunt président du premier bureau exécutif de l’Upc. C’est que, avant les obsèques, le Sg avait essayé en vain de prendre la parole, au nom du parti, pour prononcer l’oraison funèbre. Pourtant, dès l’annonce du décès de Ndeh Ntumazah, Augustin Fréderic Kodock était le premier à passer à la télévision nationale (Crtv) pour rendre hommage au disparu pour le combat qu’il a mené pour la liberté du Cameroun.

Dans le même sillage, c’est encore le même Sg qui a signé le communiqué de presse acheminé dans les différentes salles de rédaction. Le rapprochement entre le disparu et l’actuel Sg de l’Upc s’est davantage renforcé au lendemain du congrès unitaire de septembre 1996 tenu à Yaoundé. Au lendemain des élections législatives et présidentielles boycottées par le parti et auxquelles avaient pris part Kodock et ses partisans, Ndeh Ntumazah va les rejoindre au courant de l’année 2000 dans une alliance qui ne dure malheureusement pas longtemps. Trois années après, Ndeh Ntumazah s’allie à la fraction Henri Hogbe Nlend que d’aucuns accusent d’avoir «vendu» l’Upc.

Le motif de la censure dont Augustin Fréderic Kodock a fait l’objet samedi dernier partirait du fait que «depuis l’évacuation sanitaire de Ndeh Ntumazah en 2005, Augustin Fréderic Kodock, en tant que secrétaire général du parti, n’a jamais appelé pour avoir de ses nouvelles. Je lui avais passé les numéros de téléphone de tous ses enfants qui s’occupaient de lui à l’étranger, mais il ne les a jamais appelés. Même les quelques fois qu’il est venu ici au Cameroun et a même été hospitalisé, Kodock n’a pas cherché à lui rendre visite et encore moins avoir de ses nouvelles. Nous ne savons pas au nom de quoi il devait prendre la parole lors de ses obsèques.», conte, courroucée, Elisabeth Fotchou, ex-épouse du défunt et militante de l’Upc. Une déclaration soutenue par certains enfants, membres de la famille du défunt et responsables dudit parti lors de notre recoupement. Tout compte fait, Augustin Fréderic Kodock et ses partisans ne se sont pas rendus dans la concession familiale où tous les militants étaient attendus pour la collation.

Quand le Sg de l’Upc quittait la salle du palais des congrès de Bamenda pour rejoindre son véhicule, nous l’avons pourtant approché pour savoir pourquoi il n’avait pas pris la parole pendant les témoignages. «Je suis fatigué ! Retrouvez-moi dans mon hôtel», a-t-il rétorqué au terme de la courte conversation. Après l’inhumation, le reporter de La Nouvelle Expression et deux autres confrères basés à Bamenda ont fait le déplacement de l’hôtel Ayaba comme convenu. «Il est actuellement dans sa chambre en train de se reposer. C’est lui qui m’a envoyé faire une commission. Je pense que ce n’est pas possible de le voir présentement», a confié l’un de ses proches quand nous avons décliné notre identité. Adolphe Papy Ndoumbé, l’un des communicateurs de l’Upc que nous avons rencontré au hall de l’hôtel, n’a pas non plus daigné se soustraire à notre préoccupation. Après nous avoir demandé de lui accorder quelques secondes, il a par la suite jugé bon de changer de position, pour aller au restaurant de l’hôtel. Dans les rangs de l’Upc, ils sont nombreux ceux des militants qui prédisent la mort politique de Augustin Fréderic Kodock après cette censure intervenue au cours des obsèques  de leur président.