Bataille: Marafa Hamidou Yaya désavoue Mila Assouté

Rodrigue N. TONGUE| Lundi 5 juillet 2010 | Le Messager|

L’information est contenue dans un courrier daté du 14 mai 2010 et adressé à Derek Tangwa Dzeka, connu du public comme le secrétaire exécutif national du Rassemblement pour la modernité du Cameroun (RDMC). Cette note d’information fait suite à un procès-verbal d’Assemblée générale de ce parti tenue fin octobre 2009 à Santchou dans le département de la Menoua , région de l’Ouest, dans la foulée des obsèques de la mère de Chief Mila Assouté. Derek Tangwa qui a adressée copie au ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation (MINATD), le 1er novembre 2009 tenait l’Administration au courant des modifications survenues à la tête du RDMC. Notamment du changement de l’organigramme et de l’entrée de nouvelles personnalités au sein des instances dirigeantes. Le fait marquant noté dans ce procès verbal était celui qui faisait de Mila Assouté le président du parti et par là même, premier responsable de la formation politique. Une position qui revenait jusqu’alors à Derek Tangwa, secrétaire exécutif national. Ce dernier vient d’être notifié, sous exploit d’huissier, de la réponse du gouvernement.

Dans la notification, le MINATD informe son interlocuteur « qu’en dépit d’un examen bienveillant et attentif (du) dossier, il ne (lui) a pas été possible de prendre acte de la composition du nouveau bureau du » RDMC. En cause, l’absence de l’identité complète, la profession et le domicile de ceux qui sont chargés de la direction du parti, l’absence des bulletins n°3 du casier judiciaire des personnes sus citées et surtout la résidence du président, élu Mila Assouté à l’étranger. En somme, un ensemble de vices de forme qui sert à Marafat Hamidou Yaya de prétexte pour discréditer son ancien camarade du RDPC, Chief Mila Assouté, présenté comme dissident au sein du sérail politique. Lequel ploie déjà sous le poids de guerres intestines à l’intérieur de sa formation politique.

En effet, en septembre 2009 une tendance du RDMC conduite par Joseph Raoul Makondo et Baniaken Machia contestait la qualité de président du Rdmc à Pierre Mila Assouté. Pour s’en défendre le chef de la tribu Mbo de Santchou dénonçait la main invisible de Jacques Fame Ndongo, le ministre de l’enseignement supérieur et non moins secrétaire national à la communication du RDPC au pouvoir. Le débat avait glissé à ce moment là vers la dénomination réelle du parti. La tendance Mila Assouté – Derek Tangwa criait à tue tête qu’il s’agit de Rassemblement pour la modernité alors que l’autre aile, tenue par Joseph Raoul Makondo et autre Baniaken Machia clamait partout qu’il s’agit de Rassemblement des modernistes. Alors que l’opinion s’attendait à un arbitrage du MINATD sur le sujet, arrive plutôt cette lettre d’information au relents de règlement de compte politique. Si après Jacques Fame Ndongo, Marafat Hamidou Yaya y met du sien – quoique s’appuyant sur des bases juridiques- pour enfoncer Mila Assouté, il est à parier que la machine est en marche pour l’écarter de la direction d’un parti qui profite pourtant de son aura politique.