Bir : Pleurs et honneurs pour le colonel Avi Sirvan

Un des cinq occupants de l’hélicoptère militaire qui s’est écrasé lundi matin a survécu au drame.

Les éléments du Bataillon d’intervention rapide (Bir) de l’armée camerounaise sont inconsolables. La disparition du colonel à la retraite, Avi Abraham Sirvan qui en était l’initiateur et le principal instructeur, est un coup dur pour le déploiement et la maturation de cette unité d’élite, maillon essentiel du dispositif sécuritaire en vigueur actuellement au Cameroun.

A Douala où le colonel Sirvan était très apprécié de ses troupes, il règne une ambiance de deuil. Un élément qui a régulièrement monté la garde chez l’ex commandant, se réjouit tout de même de ce qui a tout d’un miracle. En effet, le chauffeur du colonel à la retraite, a survécu au crash. D’ailleurs, ce dernier reste le seul espoir, pouvant permettre aux autorités militaires en charge de l’enquête, de comprendre ce qui s’est passé lors du voyage meurtrier du 22 novembre 2010. Les enquêteurs suivent son état de près, a-t-on appris.

Hier matin, le ministre de la Défense, Alain Edgar Mebe Ngo’o, a été reçu en audience par le président Biya, à en croire une source proche de l’état-major des armées. Le Jour n’a glané aucune confidence, sur l’audience en question. Tout juste a-t-on appris que lors des différentes réunions de sécurité qui se sont tenues le jour du drame, et hier mardi, la haute hiérarchie militaire a analysé, « de fond en comble », les deux événements ayant marqué tristement les forces armées nationales, en l’espace de quelques jours seulement. Il s’agit notamment de l’attaque armée dirigée contre un navire dans la presqu’île de Bakassi le 16 novembre dernier, qui s’est soldée par la mort de trois soldats du Bir, et le crash de l’hélicoptère ayant à son bord, le colonel Sirvan. « Les deux événements ne sont pas directement liés », reconnaît notre source. « Mais la coïncidence est triste et malheureuse », conclut-elle, avant de préciser que l’enquête ouverte pourra éventuellement élucider le crash.

Dans la même journée d’hier, une délégation est venue tout spécialement d’Israël pour chercher la dépouille du colonel Sirvan qui se trouvait déjà dans un avion spécial, autour de 18 heures. Dans le groupe, on notait la présence d’un certain, Meyoyas, fils du général israélien Mayer. C’est ce dernier, ancien conseiller militaire du maréchal Mobutu au Zaïre, qui a par la suite travaillé aux côtés du président Biya, qui a introduit Avi Sirvan auprès du chef de l’Etat camerounais.

Le colonel israélien trouve la mort au moment où il rêvait, à en croire des officiers supérieurs proches de lui, de bâtir le Bir à la taille d’un « vrai corps d’élite », et aider Paul Biya à redorer le blason de son armée en général.

Denis Nkwebo | Mercredi 24 Novembre 2010| Le Jour|