Dans son allocution devant le Commonwealth Business Forum, l’Ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun, son Excellence Mrs. Janet E. Garvey a une fois de plus appelé les Camerounais à dire non a la corruption.
voici le texte dans son intégralité, traduit en Francais par les services de l’Ambassade des Etats-Unis au Cameroun.
Discours Ambassadeur Garvey
Allocution de l’Ambassadeur Janet E. Garvey
Commonwealth Business Forum
16 juin 2009
Monsieur le Vice Premier Ministre, Ministre de la Justice, Garde des Sceaux,
Chers Membres du Commonwealth Busines Council,
Chers Amis,
Bon après-midi. Soyez remerciés de m’avoir invitée à prendre la parole devant votre illustre groupe cet après-midi. Je suis particulièrement honorée d’être votre hôte parce que, bien que mon propre gouvernement ne soit pas membre du Commonwealth, les Etats-Unis et les membres du Commonwealth partagent des expériences mutuellement enrichissantes, en définissant les principes et les aspirations pour l’avenir. Ainsi je suis confiante d’être parmi des amis.
La semaine dernière, à Douala, j’ai eu l’honneur de m’adresser à l’American Chamber of Commerce (Chambre de Commerce américaine, en abrégé AMCHAM), qui a été formée il y a peu, pour marquer l’intérêt significatif et croissant que les entreprises américaines ont pour le Cameroun et la région de l’Afrique centrale. Dans mon propos, j’ai souligné l’appel lancé par le Président Obama pour une «nouvelle ère de responsabilité» en Amérique. J’ai dit à la Chambre de Commerce américaine que leur responsabilité nécessitait l’engagement de prendre des mesures concrètes pour aider à bâtir un Cameroun plus prospère. Vous verrez certainement ladite Chambre jouer un rôle de leader plus accru et faire preuve de plus d’engagement au cours des prochains mois et des prochaines années.
Je note avec plaisir que depuis plusieurs années, le Commonwealth Business Council prend au sérieux ses responsabilités. Le thème du forum d’aujourd’hui, « Entreprises et Lutte contre la Corruption », est indicateur. Le thème n’est pas « Entreprises se plaignant de la corruption » ou « Entreprises espérant que quelqu’un d’autre fera quelque chose au sujet de la corruption ! », mais plutôt « Entreprises et Lutte contre la Corruption. »
Je crois fermement que s’il doit être gagné, le combat contre la corruption nécessite de nous une action conjuguée. Le gouvernement, naturellement, joue un rôle central, mais l’Assemblée nationale, les médias, les milieux d’affaires, les églises et les mosquées, les universités et d’autres acteurs de la société camerounaise doivent aussi s’impliquer. La communauté internationale a aussi un rôle à jouer. Permettez-moi de m’attarder un peu sur ce que fait le gouvernement des États-Unis pour assumer sa responsabilité en prenant ses propres mesures de lutte contre la corruption.
Notre unique et plus importante mesure est en fait une vieille loi: la Foreign Corrupt Practices Act (Loi sur la corruption d’agents publics étrangers). Depuis plus de trente ans, le versement de pots-de-vin par un citoyen américain ou une compagnie américaine à un agent public étranger constitue un acte illégal. Nous sommes les premiers à avoir pris une aussi importante mesure pour réduire la demande de la corruption, et il n’y a dans le monde aucun pays dans lequel est en vigueur une législation semblable, avec le même niveau d’agressivité.
Par exemple, en février cette année, Kellog, Brown and Root, une ancienne filiale de Halliburton, a plaidé coupable pour avoir versé des pots-de-vin à des fonctionnaires au Nigeria, et a accepté de payer 400 millions de dollars d’amende. Les dirigeants de cette société sont entrain de purger de lourdes peines d’emprisonnement pour leurs crimes. Le gouvernement des États-Unis est très rigoureux pour ce qui est de s’assurer que les citoyens américains et les compagnies américaines ne s’engagent pas dans la corruption. Dès qu’il arrive que quelqu’un ait la preuve d’un tel crime, le gouvernement des États-Unis mène des investigations et engage des poursuites judiciaires en appliquant la loi avec la dernière énergie.
Ces dernières années, nous avons pris d’autres mesures pour confirmer notre responsabilité et remplir notre devoir pour soutenir la lutte contre la corruption au Cameroun et à travers le monde.
En 2004, le Président Bush a publié la proclamation présidentielle 7750 qui donne au Département d’Etat le pouvoir de refuser des visas aux ressortissants étrangers et aux fonctionnaires qui se sont rendus coupables de corruption. Au cours des dernières années, nous avons appliqué cette proclamation à l’encontre de fonctionnaires corrompus en Afrique, y compris au Cameroun. Je crois que la proclamation présidentielle 7750 est une indication importante que nous ne laisserons pas nos plages devenir des terres d’asile pour les fonctionnaires corrompus. Si nous savons que quelqu’un est corrompu, nous ne pouvons pas permettre l’argent mal acquis par lui soit blanchi à travers notre économie, nos banques et nos biens immobiliers.
En 2006, nous avons ratifié la Convention des Nations Unies contre la corruption (UNCAC). Cette convention nous engage à améliorer notre propre gouvernance et à aider les pays comme le Cameroun à faire de même. L’UNCAC prévoit des dispositions sur l’assistance judiciaire mutuelle pour des cas de corruption, y compris la corruption politique. L’UNCAC est un outil qui permet aux autorités judiciaires camerounaises et américaines et à celles chargées de l’application de la loi de coopérer dans des affaires de corruption.
Dans le cadre de l’assistance judiciaire mutuelle, nous avons accueilli avec satisfaction les fonctionnaires camerounais qui ont visité Washington ces dernières années pour rencontrer leurs confrères de nos Départements du Trésor, de la Justice et de la Sécurité Intérieure, pour voir ce que nous pouvons faire pour aider le Cameroun à retrouver et recouvrer les capitaux volés cachés à l’étranger.
Au moment où je vous parle, des experts camerounais se concertent avec leurs homologues américains dans le cadre d’une conférence organisée par le gouvernement américain afin d’aider le gouvernement camerounais, aussi bien que d’autres gouvernements qui ont fait preuve de leur volonté de lutter contre les crimes financiers, y compris la corruption. Cette conférence n’est qu’un exemple de la volonté affichée par mon gouvernement d’accompagner le gouvernement camerounais dans ses efforts visant à recouvrer les biens mal acquis qui se trouvent, s’imagine-t-on, dans les banques à l’étranger, y compris aux États-Unis.
Rappelons-nous, néanmoins, qu’il ne suffit pas de recouvrer des capitaux cachés dans des banques, remettre les biens au trésor pour se féliciter d’une réussite.
Le recouvrement des avoirs est important et prioritaire pour le gouvernement américain. Cependant, à mon avis, cela n’est pas le plus important pour le bien-être du Cameroun. Etant donné que l’on ne peut pas remplir une nouvelle fois un sceau qui s’est vidé à cause de nombreux trous qu’il comporte, quel serait l‘intérêt pour le Cameroun de faire revenir les fonds sans qu’on ait réformé le système qui avait permis qu’ils s’échappent au départ?
Chaque année, le gouvernement américain envoie aux Etats-Unis bon nombre de fonctionnaires, d’activistes de la société civile, de journalistes et de parlementaires pour suivre des programmes de formation sur la responsabilité, la transparence et la bonne gouvernance.
Notre objectif est de vous aider à aider votre gouvernement et votre pays. En outre, nous organisons des programmes en faisant venir au Cameroun des experts américains ou par vidéo conférence, pour partager avec les Camerounais l’expérience de ces experts et promouvoir la bonne gouvernance. L’an passé, l’Ambassade des Etats-Unis a organisé un séminaire de formation à la bonne gouvernance à l’intention des agents de la police, des personnels militaires, des journalistes, des procureurs et des responsables chargés de la lutte contre les crimes financiers.
you can read the english version here
http://yaounde.usembassy.gov/sp_061609.html
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