Cavaye interdit à ses députés de sortir de la ville

Par Jean Francis Belibi| Lundi, 22 Mars 2010 | Mutations |

Au terme de la plénière de vendredi dernier, le président de l’Assemblée nationale a instruit les élus du Rdpc de ne pas quitter Yaoundé pour les festivités du parti au pouvoir durant le séjour du président du Sénat chinois.

En plus de l’audience avec le président de la République mercredi et la signature d’accords de coopération, M. Jia Qinglin prononcera un discours devant les députés.

Cavaye Yeguié Djibril s’est voulu très ferme vendredi dernier à la clôture de la séance plénière de questions orales des députés aux membres du gouvernement ce jour là : tous les députés (Rdpc notamment) désignés dans les délégations du Comité central du Rdpc dans le cadre des manifestations marquant les 25 ans du parti au pouvoir après demain mercredi, doivent se faire remplacer au sein desdites délégations, au besoin par leurs suppléants. Le président de la Chambre voudrait en effet voir tous ses collègues répondre présents lors de la visite de la délégation du Comité National de la Conférence Consultative Politique du Peuple Chinois (Ccppc), l’équivalent du Sénat dans les pays qui en sont pourvus, qui commence demain.

Tous les députés devraient en effet, selon Cavaye Yeguié Djibril, assister aux différentes phases de cette visite, notamment lors du passage de la délégation chinoise demain après midi à l’Assemblée nationale où le président de cette institution, Jia Qinglin, va prendre la parole. Au rang des autres articulations du séjour de la délégation chinoise à Yaoundé, selon le programme communiqué par le président de l’Assemblée nationale vendredi dernier, une audience avec le chef de l’Etat mercredi 24 mars dès 11 heures au palais de l’Unité, audience suivie de la signature d’un ensemble d’accords entre la Chine et le Cameroun (dans la délégation, l’on retrouve notamment MM Zhai Jun et Fu Ziying, respectivement Vice ministre des Affaires étrangères et Vice ministre du Commerce ), puis un déjeuner offert par Paul Biya à ses hôtes. Des visiteurs qui prendront également le temps de faire le tour de l’un des fleurons de la coopération entre la Chine et le Cameroun, à savoir le palais polyvalent des Sports de Yaoundé, inauguré en juin 2009 par le président camerounais.

Il faut dire que cette séance de questions orales des députés au gouvernement avait quelque peu démarré sous une fausse note. Interpellé par Joseph Mbah Ndam du Sdf, le Premier ministre Philémon Yang, qui n’avait pas encore regagné Yaoundé après avoir procédé dans la matinée à Kribi à la pose de la première pierre de la Centrale à gaz de la cité balnéaire, s’est fait représenté à l’Assemblée nationale par le ministre des Relations extérieures, Henri Eyebe Ayissi. Refus de l’élu du Social democratic front, qui a indiqué que sa question était destinée “au Premier ministre et non au gouvernement”. Appliquant les dispositions du règlement intérieur de l’Assemblée nationale en la matière, Cavaye Yeguié Djibril va accéder à la doléance de son collègue, en indiquant que le chef du gouvernement allait sacrifier au rituel dès que possible. L’on était donc loin de la sortie du maître des lieux en novembre 2008, quand il s’était vertement plaint des absences répétées de l’ancien chef du gouvernement Ephraïm Inoni face aux interpellations des députés. La séance s’est donc poursuivie vendredi dernier, avec Amadou Ali, le Vice premier ministre en charge de la Justice, interpellé une fois de plus par l’élu Sdf du Wouri Est, Edward Nkembeng.

Cette fois, il s’est inquiété des problèmes que rencontre la profession de notaire au Cameroun. Des problèmes qui ont pour noms, la non organisation du concours depuis 1994, le non départ à la retraite de certains notaires atteint par la limite d’âge alors que certains clercs y vont sans avoir jamais exercer pleinement, l’organisation de cette profession par un décret du président de la République et non une loi. Le Garde des Sceaux va d’abord indiquer que contrairement aux autres professions judiciaires, la profession de notaire n’est pas une profession libérale ” La charge de notaire est la propriété de l’Etat qui la délègue à un particulier… “, indiquera-t-il conformément aux dispositions de l’article 2 du décret n° 95/034/ du 24 février 1995 organisant cette profession.

Répondant aux préoccupations liées à la non organisation du concours, il s’agit ici selon lui de contraintes budgétaires qui empêchent l’organisation de cet examen depuis 1994, tandis que l’on apprendra que si les notaires vont à la retraite à 60 ans, ils peuvent également bénéficier de prorogation (1 à 2 ans renouvelable) de la part du président de la République. Des députés qui rejoignaient l’hémicycle après y avoir pris part la veille à une rencontre organisée par le réseau parlementaire pour la promotion des investissements et des contrats de partenariat (Repicop) sur le thème ” Partenariat public privé et développement des infrastructures, quel rôle pour le parlementaire ? “. Une rencontre organisée avec l’appui technique du Conseil d’appui à la réalisation des contrats de partenariat (Carpa), mise sur pied par les pouvoirs publics en janvier 2008 par décret du président de la République.