Charles Etoundi : Ma part de vérité

Écrit par Jean Francis Belibi | Lundi 19 Avril 2010 | Mutations|

L’ancien ministre d’Etat se dit victime d’une tentative d’escroquerie et conteste la propriété des lieux à Adolphe Mbassi.

Le calme plat qui règne en ce dimanche à l’Hôpital général de Yaoundé est troublé de temps en temps par des bruits de civières dans les longs couloirs de l’établissement hospitalier. Au troisième étage de l’un des pavillons, est interné un patient forcément pas comme les autres. Charles Borromée Etoundi, ancien ministre d’Etat en charge de l’Education nationale, et actuellement président du Conseil d’administration de cette institution hospitalière, forcément l’une des plus réputées de la capitale. Dans l’appartement qu’il occupe et où il reçoit le reporter, un fauteuil roulant est disposé dans un coin. ” Je l’utilise quand je peux me déplacer “, nous explique celui qui indique entamer sa troisième semaine d’hospitalisation ici. Il n’est d’ailleurs pas très surpris par l’objet de notre visite, qui intervient longtemps avant les heures réglementaires. Sur le différend qui l’oppose à Adolphe Mbele Mbassi, c’est d’une voix posée qu’il indique “J’occupe la première villa en 2007. Puis l’année d’après, je propose à M. Mbassi de racheter les deux maisons qui ne sont séparées que par un mur.

C’est la raison pour laquelle je n’ai jamais signé de contrat de bail avec lui, parce qu’il n’a jamais été question à mon avis d’une location, mais d’un achat. A l’époque, M. Mbassi m’a demandé de m’occuper de l’expulsion de la personne qui occupait la seconde villa, parce que prétendait-il, elle ne payait pas le loyer “. Si Charles Etoundi indique n’avoir pas pris en compte la requête du bâilleur, il reconnaît néanmoins que “Jusque là, tout se passait sans problème entre nous “. Sur l’option de l’achat des deux villas voisines, l’ancien ministre d’Etat indique que le prix proposé à l’époque par le bailleur était de 120 millions de francs CFA. ” Il arrivait que M. Mbassi me contacte pour me soumettre un ensemble de problèmes. Il s’agissait parfois de la scolarité de ses enfants à l’étranger, ou d’autres problèmes personnels que je devais me charger de régler “. Naïveté ou excès de confiance envers son interlocuteur, Charles Etoundi indique avoir déjà versé une importante somme d’argent à M. Mbassi, sans reçu ” J’ai noté toutes les dépenses et le montant intégral des sommes versées peut être trouvé très facilement “, relève-t-il.

Si Adolphe Mbassi finit par expulser sa précédente locataire de la seconde villa, Charles Etoundi situe l’origine de la brouille actuelle lorsqu’il saisit un notaire pour la finalisation du processus de vente. ” M. Mbassi est saisi par le notaire qui lui demande de lui faire parvenir les titres de propriétés pour faire aboutir la vente. Il a indiqué au notaire qu’il transmettrait les documents, mais ne l’a jamais fait à ce jour “. Second hic selon l’ancien ministre d’Etat, c’est lorsque le bailleur vient lui annoncer qu’il vient de rencontrer à Douala une dame qui voudrait acheter la villa à 80 millions de francs ” J’ai senti qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Je lui ai demandé si je pouvais rencontrer la dame. Il m’a dit qu’elle ne le voulait pas et qu’elle était en train de quitter le Cameroun parce qu’elle regagnait les Etats-Unis où elle travaille. Mais néanmoins, il m’a fait savoir que la dame a confié la gestion du dossier à l’une de ses sœurs, qui curieusement, refusait aussi de me rencontrer. J’ai donc décidé de faire valoir mon droit de préemption “. Le troisième, c’est lorsqu’il demande à voir le titre foncier ” Le bailleur m’a dit que le titre foncier est au nom de ses enfants issus de son premier mariage avec un haut cadre de la police et qu’il éprouve des difficultés à le récupérer. Ce que j’ai trouvé curieux “.

Entre temps, il apprend que le véritable propriétaire des lieux (immeuble urbain sis Yaoundé, au lieu dit Ngousso, d’une superficie de 704 m2, objet du titre foncier n°12475 du Mfoundi) n’est autre qu’un certain Samuel Nansi, transitaire retraité et qui, par une procuration spéciale par devant Me Emmanuel Epée Ndolo, notaire en date du 17 mars 2005 et pour une période d’un mois, autorise le Crédit coopératif du Cameroun, représenté par Adolphe Mbele Mbassi ” à détenir le titre foncier en gage pour la période sus évoquée “. ” Je suis disposé à régler tout ce qui reste de la vente, mais je n’ai plus l’intention de donner un seul sou à M. Mbassi “.

Sur les derniers développements de l’affaire, il indique avoir pris des dispositions pour sécuriser ses effets dans la maison, où Charles Etoundi indique avoir entrepris d’importants travaux d’aménagements, dès lors qu’il a appris de son lieu d’hospitalisation que Adolphe Mbassi a décidé de venir occuper la maison ” A l’heure actuelle, l’on m’indique que plusieurs effets importants ont disparu de la maison “. Des incartades ont lieu sur le site hier. Ce qui a nécessité la descente sur les lieux du substitut du procureur de la République près le Tribunal de première instance de Yaoundé-Ekounou. Affaire à suivre donc…