Cinquantenaire de l’Indépendance – Les incidents du défilé

Écrit par Le Jour | Vendredi, 21 Mai 2010 | Le Jour |

Upc : Des militants sortis des rangs au cours du défilé

Les militants de l'UPC déploient leur banderole lors du Cinquantenaire de l'Indépendance du Cameroun - (photo Le Jour)

Ils déclarent que le premier adjoint préfectoral leur reprochait d’arborer des tenues à l’effigie de d’Um Nyobè.
Il est 13h au quartier Elig-Essono à Yaoundé ce 20 mai 2010. Des militants de l’Union des populations du Cameroun (Upc), réunis non loin du siège de la Police judiciaire avant la fin du défilé, sont vêtus de tee-shirts rouges sur lesquels il est marqué : « Cinquantenaire de l’assassinat de Um Nyobe Issounga Ruben : hommage à notre martyr ». Ils crient leur colère contre les organisateurs du défilé, car ils ont tous été exclus des rangs de l’Upc avant le passage de leur parti au boulevard du 20 mai. Pour eux, la raison de cette exclusion est la teneur des messages floqués sur leurs vêtements. Ils affirment également que face à leur résistance, des policiers sont intervenus pour les obliger à quitter les rangs. Seuls ceux dont les vêtements ne contenaient pas de messages ont été admis à défiler.

« Nous sommes tous tristes que pour un défilé comme celui du cinquantenaire des indépendances de notre pays, nous ne puissions pas célébrer. Surtout qu’au Cameroun, on ne peut pas parler d’indépendance sans parler de Um Nyobe. Que des policiers viennent nous sortir des rangs alors que nous n’avions pas d’armes, c’est une honte. Ils nous ont demandé de laisser tomber notre banderole, alors que tous ceux dont les effigies étaient sur cette banderole sont des enfants de ce pays », regrette André Tchatchoua, qui dit être membre du parti depuis 1952. La banderole incriminée contenait les effigies de Félix Moumié (ancien président de l’Upc), Ndeh Ntumaza, Ossende Afana, Um Nyobe (ancien secrétaire général), Ernest Ouandié(ancien vice-président) et Abel Kingué (ancien vice-président).

« On nous interdit de défiler avec l’effigie de Um Nyobe alors que c’est lui qui a lutté pour l’indépendance qu’on célèbre aujourd’hui, mais on nous permet de passer avec l’effigie de Kodock», soutient André Tchatchoua. Augustin Frédéric Kodock, rencontré à Yaoundé, exprime sa surprise. « Je ne suis pas au courant. Cette interdiction est arbitraire », dit-il. Louis Tjomb III, vice-Président de la section du Mfoundi, lui, pense qu’ « il faut que l’Etat laisse fonctionner l’Upc. Nous avons pris part à toutes les réunions avec Joseph Beti Assomo, le préfet du Mfoundi. Au cours des réunions, il était question que tous les partis défilent avec des banderoles, encore que nous avons toujours défilé avec les effigies de nos martyrs. On ne sait pas pourquoi le premier adjoint au préfet nous a interdit de défiler ».

Ateba Biwolé