Comment intégrer l’Afrique dans les affaires du monde ?

ESSAMA ESSOMBA| 19/05/2010| Cameroun Tribune|

Ouverte hier par le président Paul Biya, la Conférence internationale de Yaoundé clôture ses débats aujourd’hui.

Après les souhaits de bienvenue et de séjour agréable du délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé, les participants à la Conférence internationale « Africa 21 » sont entrés dans le vif du sujet. Dans la plus grande salle du palais des Congrès, en présence des présidents Blaise Compaoré du Burkina Faso, Ali Bongo Oudimba du Gabon et Fradique de Menezes de Sao Tomé et Principe ainsi que d’éminentes personnalités, le discours du président Paul Biya a servi d’introduction. A la tribune, pour l’écouter, Mme Chantal Compaoré et Mme Chantal Biya. Le rapide coup d’œil sur les grandeurs et la décadence de l’Afrique, des grands empires et brillantes civilisations de la haute Vallée du Nil à l’esclavage, la colonisation puis l’indépendance, a permis à l’orateur de camper le thème : « Afrique, une chance pour le monde. Réalités et défis ». En déclinant son allocution, le président Paul Biya a indiqué, pour l’essentiel, des pistes de réflexion, parfois en esquissant des explications en guise de réponses ou solutions à quelques questions importantes.

Qu’ont fait les pays africains de l’indépendance acquise, conquise ou octroyée il y a 50 ans ? Pour le président Biya, les Africains ont construit de grands Etats. Il fallait tout faire dès le départ : mettre en place une administration, former des cadres, constituer une armée et des forces de police, mener une diplomatie, mettre en place un système scolaire et un système santé là où tout était embryonnaire, apprendre à créer et gérer des entreprises avec l’inexpérience, les erreurs, les pressions extérieures… etc. Les crises économiques et leurs conséquences, la mondialisation, la chute des prix des matières premières, les relations inéquitables mais inchangées avec les pays riches : rien n’a été épargné à l’Afrique. L’espoir renaît cependant avec les pays émergents, la Chine, le Brésil etc. Des atouts sont reconnus aujourd’hui à l’Afrique.

Alors, comment tirer profit de ces atouts ? Il faut trouver des financements. Pour lui, il faudrait examiner des solutions praticables dans le cadre de partenariats avantageux. Les chances de réussir sont conditionnées par la bonne gestion, la lutte contre la corruption, les lenteurs administratives, l’insécurité judiciaire.

Que faire contre l’insécurité dont de nouvelles formes (terrorisme, coupeurs de route…) hypothèquent les efforts de développement ? Il faut, indique-t-il trouver des solutions aux niveaux régional et continental.

Et la place de l’Afrique dans le monde ? Le continent mérite au moins une place permanente au conseil de sécurité de l’ONU. L’Afrique mérite d’être mieux présente au sein d’autres instances, comme le G20. « Après tout, en 50 ans, nous sommes majeurs » a-t il conclu sous les applaudissements.

Six orateurs ont pris la parole après le chef de l’Etat camerounais : le président Ali Bongo du Gabon, M. Ali Triki, président de l’assemblée générale des Nations-Unies, Mme Asha-Rose Migiro, vice secrétaire général de l’ONU, M. Kamalesh Sharma, secrétaire général du Commonwealth, M. Mohamed El Baradai, prix Nobel de la paix et M. Jean Ping, président de la commission de l’Union Africaine dans le cadre de la cérémonie spéciale de la flamme de la paix. CT donne ci-dessous l’essentiel de leurs interventions en français ou en anglais.