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Comment Lapiro de Mbanga a été broyé

Posted by Admin on Apr 23rd, 2010 and filed under Featured, Politique. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

Par robert.ngono.ebode | Vendredi 23 avril 2010 | Le Messager|

Du fond de sa prison à New-Bell à Douala, Lapiro de Mbanga, condamné à 3 ans de prison ferme et au paiement des dommages et intérêts de 280 millions de F Cfa, respectivement 200 millions à la Spm, la société des plantations de Mbanga, et 80 millions au ministère des Finances, croise les doigts contre la Justice camerounaise, surtout ses agents en service dans les juridictions du ressort du département du Moungo.

De par les notes d’audience du 9 juillet 2008 concernant cette affaire et le jugement qui a été rendu le 24 septembre 2008, en passant par les déclarations du condamné, il y a plusieurs choses qui méritent d’attirer l’attention et de se demander quels sont les réels mobiles de la condamnation de Lapiro. Pour ce dernier, tout est clair que c’est une « Justice aux ordres qui essaye d’assouvir les intérêts égoïstes de certaines personnes tapies dans l’ombre et qui veulent lui régler des comptes ». Et pour l’étayer, il pointe du doigt les changements de déclaration du témoin à charge du ministère public, Eyambe de Mbelle, par le président du tribunal de grande instance du Moungo, Ntyame Ntyame Michel. « Le 27 février 2008 à 11h me trouvant à la sous-préfecture, les assaillants ont mis une moto dans l’immeuble qui abrite les impôts, après avoir cassé la porte. Ils y ont mis du feu pour incendier le bâtiment. Les policiers les ont chassés.

Quelques temps après, ils sont revenus cette fois avec des herbes sèches et aussitôt M. Lapiro est arrivé sur une moto avec deux bidons de carburant qu’il a remis aux enfants qui se sont mis à l’ovationner, président, président. Immédiatement après, ces enfants ont définitivement mis le feu dans l’immeuble des impôts qui a été consumé. Je jure que j’ai bien vu et ce que je dis, ce n’est que ce que j’ai vu », déclare le témoin Eyambe de Mbelle dans les notes d’audience. Et dans le jugement rendu le 24 septembre 2008, il est dit à propos que « en ce qui concerne Eyambe de Mbelle, celui-ci a révélé que le 27 février 2008 vers 11h, étant perché à la sous-préfecture de Mbanga, il a vu les assaillants déposer une moto dans l’immeuble qui abrite le centre divisionnaire des impôts de Mbanga, immeuble dont ils ont au préalable cassé la porte. Qu’en voulant y mettre du feu, ils ont été chassés par des policiers. Que quelques temps après, ils sont revenus à la charge cette fois-là avec des herbes sèches et aussitôt, Lambo Sandjo (Lapiro, Ndlr) est arrivé sur une moto avec deux bidons de carburant qu’il a remis aux manifestants qui se sont mis à l’ovationner président, président. Qu’immédiatement, ces jeunes ont refait irruption dans ledit immeuble, y ont mis du feu, et tout a été consumé ». Ce qui, de l’avis de Lapiro, constitue le délit de faux dans un acte de Justice. Et lui de s’expliquer. « Je ne suis pas sorti de mon domicile le 27 février 2008.

Témoignage contradictoire lors de la confrontation entre Eyambe et Mukete Njoh au sujet de Tigana (un moto taximan de Mbanga Ndlr). Comment comprendre que ces policiers dont on fait mention ne soient plus sur les lieux alors que les assaillants ont été chassés par eux alors qu’ils voulaient brûler le bâtiment ? Le centre divisionnaire des impôts de Mbanga est situé en face de la sous-préfecture et à 100 m du bureau du procureur et de la brigade des recherches de la gendarmerie. Ce jour cité était un mercredi, donc un jour ouvrable. Comment se fait-il que personne d’autre que Eyambe de Mbelle n’ait vu la scène ? » Il continue son plaidoyer en indexant le refus de la Justice de prendre en considération le témoignage de tous ceux qui l’innocentaient dans cette affaire. « Le lundi matin, 25 février 2008, je me trouvais en plantation à la Spm où je travaille pour sécuriser les infrastructures. J’y ai été intercepté par les manifestants qui m’ont obligé à garer… Par la suite, j’ai retrouvé le sous-préfet et son Etat major. Je leur ai dit que la situation était grave en plantation, qu’on y parte. .. Nous avons fait un tour et nous sommes rentrés en ville. Y étant, on nous a informés que la plantation venait d’être incendiée. Nous sommes revenus pour la seconde fois. Les casseurs ont pris la fuite. Et M.Lambo que nous avons trouvés sur les lieux cette deuxième fois nous a approchés. Il parlait aux casseurs par de grands gestes de mains comme notre patron nous a dit qu’il l’avait pris de calmer les gars », témoigne Robert Ebombou.

« Les portes du centre divisionnaire des impôts de Mbanga ont été retrouvées dans un domicile privé à Mbanga. J’ai porté plainte avec constitution de partie civile. Le tribunal de Mbanga n’a pas encore trouvé le temps de solutionner cette plainte depuis avril 2009. J’ai porté plainte pour faux témoignage contre Eyambe de Mbelle depuis décembre en citation directe. Non seulement l’affaire piétine, mais le ministère public à Mbanga refuse de m’établir l’ordre d’extraction pour me permettre d’assister à l’audience. Toutes choses qui m’ont amené à dessaisir ce tribunal de toutes mes affaires », conclut Lapiro.

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