Communauté urbaine: une motion de soutien divise le grand conseil

Par lemessager | Lundi 5 avril 2010 | Le Messager

Après la session du conseil ordinaire du premier trimestre de la Communauté urbaine de Douala (CUD) consacrée à l’examen et à l’adoption du compte administratif de l’exercice clos le 31 décembre 2009, qui s’est tenu à l’hôtel de ville de Douala jeudi 1er avril 2010, les trente grands conseillers RDPC de la Communauté urbaine ont adressé une motion de soutien à Paul Biya, malgré le fait que le compte administratif n’ait pas été adopté et ait été renvoyé sine die. Dans ladite motion, ils invitent le président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) à se porter candidat à la présidentielle de 2011. Une démarche jugée maladroite par John Ndangle Kumase. Pour le maire SDF de Douala IVè, «Vous (parlant des élus du RDPC) êtes entrain de dépasser les bornes. Dès qu’on est élu, on cesse d’être soumis à un parti et on se consacre au développement de la ville. Douala n’appartient pas seulement au RDPC mais à tout le monde. Il faut que ce soit clair dans les esprits. Ce n’est pas en plein conseil que vous devez faire votre déclaration qui n’engage pas tout le grand conseil. Il faut revoir vos méthodes. C’est comme si le virus qui vous a piqué est très dangereux et c’est comme ça se répand dans tout le pays. Nous ne sommes pas contre cette motion de soutien mais il fallait le faire dans un endroit neutre».

Ou approprié comme la maison du parti de Bonanjo, pensent certains cadres de la CUD restés proches à Edouard Etonde Ekoto, l’ex-délégué du gouvernement interné à la maison d’arrêt de New-Bell dans le cadre de l’Opération Epervier. Propos balayés du revers de la main gauche par Edouard Fochivé, secrétaire général de la section RDPC Wouri II et grand conseiller. «Cette déclaration a été faite après le conseil même si le lieu est resté le même. Rien ne nous interdit d’adresser une motion de soutien à notre président national. Je considère que c’est une démarche logique et rationnelle pour tout militant qui a une grande vision pour son parti politique. Même si on est élu du peuple, on reste attaché à une formation politique. Ce n’est pas une innovation camerounaise mais une donnée mondiale. Les regroupements par affinité, ça existe partout».

Positionnement

Ce que partage le Dr Fritz Ntonè Ntonè, délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala, pointé par certains comme étant le chantre de cette motion de soutien. «C’est le délégué du gouvernement qui a initié cette motion, pense un conseiller SDF. C’est lui le laudateur, le barde et le louangeur de Paul Biya dans le Wouri car il veut être nommé ministre de la Santé publique. Nous sommes au courant de tout », accuse-t-il. «C’est parce que les grands conseillers n’ont pas encore une salle appropriée qu’ils ont fait cette déclaration ici. Je respecte la position du SDF mais je puis vous assurer que nous n’avons voulu blesser personne», répond Ntonè Ntonè. Un autre élu SDF voit dans cette manoeuvre, « un positionnement qui ne sert pas les intérêts du peuple» Dans cette bataille rangée entre les conseillers RDPC (majoritaires) et SDF à propos de la lecture de cette motion de soutien, les conseillers de Douala 1er du Mouvement progressiste (MP) présents dans la salle Rudolph Tokoto, semblent clairement avoir choisi leur camp, qui ont vivement applaudi la démarche des élus du parti au pouvoir.

Etame Kouoh