“If you have something to say, say it here on cameroonwebnews”

Cameroonwebnews| Site d’information et d’opinions sur l’actualité du Cameroun

Actualités, Opinions, Blogs et Videos sur le Cameroun

“Si vous avez quelque chose à dire, dites le sur cameroonwebnews”

Controverse autour de l’action du Contrôle supérieur de l’Etat

Posted by Admin on Dec 10th, 2009 and filed under Featured, Politique. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

Pierre Célestin Atangana| 10 Décembre 2009| Mutations

etame-massoma1

L’assainissement des mœurs publiques engagé par le chef de l’Etat Paul Biya depuis quelques années, qui a abouti à des arrestations spectaculaires est venue redonner au ministère chargé du Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe) une place importante sur la scène administrative camerounaise. Du simple ” gadget ” auquel certains croyaient devoir le confiner, ce département ministériel est dorénavant redoutable et redouté par les gestionnaires de la fortune publique. Cependant, le travail fournit par les inspecteurs d’Etat est diversement apprécié dans l’opinion. Certains le trouvent honnête, d’autres estiment qu’il est enveloppé du halo d’épuration politique qu’on prête à l’Opération Epervier. A travers cette immersion dans le fonctionnement de cette administration, héroïne malgré elle, Mutations présente et les vrais et faux procès intentés au Consupe.

29 octobre 2009, Palais polyvalent des sports de Yaoundé. Des agents du ministère des Sports et de l’Education physique vont et viennent par vagues successives à l’intérieur du bâtiment. La raison de ce balai incessant des cadres de cette administration dans l’enceinte de ce joyau architectural, c’est la présence d’une mission du contrôle supérieur de l’Etat (Consupe), venue enquêter sur la gestion financière d’un certain nombre d’évènements. Les compétitions nationales et internationales comme le Grand prix Chantal Biya, le Tour cycliste international du Cameroun, le combat de boxe de Issa Hamza, les Coupes d’Afrique des nations de football toutes catégories confondues, des championnats continentaux auxquels les clubs camerounais participent, ou encore l’installation de l’entraîneur des Lions indomptables Paul Le Guen, constituaient entre autres dossiers sur lesquels, les inspecteurs d’Etat voulaient lever le mystère. Chaque fois qu’un responsable sortait de la salle, c’est sans conviction qu’il disait son soulagement.

Des missions à l’image de celle-là, le Contrôle supérieur de l’Etat en a multiplié dans les administrations publiques et parapubliques ces dernières années, mois et semaines. Si les résultats ne sont toujours pas les mêmes, il faut cependant relever que depuis 1999, avec l’arrestation de Mounchipou Seidou, ancien ministre des Postes et télécommunications aujourd’hui en prison à Kondengui, les inspecteurs d’Etat font trembler les gestionnaires de la fortune publique. C’est ainsi que suite aux inspections menées par cette administration, l’opération Epervier est née, et les victimes ne se comptent plus. Alphonse Siyam Siewe, Jean-Marie Atangana Mebara, Jean-Baptiste Nguini Effa, Urbain Olanguena Awono, Paul Ngamo Hamani, Jérôme Mendouga, Emmanuel Gérard Ondo Ndong, Gilles Roger Belinga et bien d’autres gestionnaires, sont aujourd’hui en prison, suite aux enquêtes menées par les services du Contrôle supérieur de l’Etat.

Entreprises
Du coup, dès l’annonce d’une mission d’inspecteurs d’Etat dans une administration, la panique gagne les esprits, la presse s’en fait l’écho de ces missions qui en principe, devraient intervenir dans tous les segments de l’administration. Toute cette intense activité n’est que la face visible de cette institution qui, bien que placée sous l’autorité de la présidence de la République, dispose des pouvoirs étendus. Ses enquêtes ne se limitent pas qu’aux entreprises publiques, parapubliques, et aux autres pans de l’Etat. La largeur de son champ d’intervention est si vaste que même le secteur privé n’échappe pas à ses inspections. D’après Garga Haman Adji, ancien ministre de la Fonction publique chargé du contrôle supérieur de l’Etat, lorsqu’une entreprise privée revêt un caractère stratégique, le Consupe peut y mener des investigations pour la préserver de toutes sortes de dérapages.

Toutefois, beaucoup d’usagers dénoncent des incohérences dans les rapports de cette administration,. L’on a par exemple le cas De Paul Ngamo Hamani, qui a été convoqué alors qu’il était déjà écroué à la prison de New Bell une semaine plus tôt. Une qui a mis à mal le travail des inspecteurs d’Etat, et embarrassé le jugement des uns et des autres, c’est Patricia Enam. Cette ancienne directrice des affaires administratives et financières de la Crtv, a, depuis le Canada où elle vit depuis quelques années, accusé les inspecteurs d’Etat de harcèlement. Car, selon ses déclarations, elle avait remis de l’argent à un inspecteur d’Etat, et pour cela, ne se sentait coupable de rien.

Recriminations
D’autres individus à l’instar de Dieudonné Ambassa Zang ou encore Nguini Effa ont relevé des insuffisances dans le travail des inspecteurs d’Etat. L’ancien ministre des Travaux publics indiquait avoir remis un dossier qui comportait une foule d’informations à cette institution, mais que rien n’avait été pris en compte. Pour l’ex-Dg de la Société camerounaise de dépôts pétroliers (Scdp), le travail des inspecteurs avait été bâclé, ce qui a conduit à la complaisance dans les conclusions de son rapport. Seulement, bien que ses pouvoirs lui autorisent un certain nombre de libertés d’action, son déploiement comporte cependant des limites. Il est ainsi rare, voire difficile, de voir les inspecteurs d’Etat mener des investigations dans les armées. ” Dans un passé assez lointain, il y avait eu un incident au cours d’une inspection de nos services dans l’Armée.

Et un haut gradé avait menacé de tirer sur un inspecteur avec son arme lors de cette descente “, souligne un cadre du Consupe, qui indique qu’il appartient au président, de signer le décret autorisant les inspections dans l’Armée. En effet, placé sous l’autorité du chef de l’Etat, le Contrôle supérieur de l’Etat effectue deux types de missions qui sont toutes validées par le président de la République : les missions programmées par la maison, et les missions spéciales qui sont souverainement décidées par le président la République Si pour certains les descentes du Consupe dans les administrations relèvent de ses attributions, il faut dire cependant que partout où il est passé, il y a eu des suites pas souvent favorables aux responsables vérifiés. Egalement, beaucoup estiment que le Consupe ne jouit pas d’une totale indépendance, inféodé qu’il est au pouvoir exécutif, qui l’utilise à sa guise.

Related posts:

  1. Gouvernance : Le Contrôle supérieur de l’Etat enquête à l’Université de Yaoundé II La gestion financière et les procédures de passation des marchés...
  2. Détournements: Controverse autour de la répartition de 44.904.500fcfa Par souley.onoholio | Mercredi 18 novembre 2009 | Le Messager...
  3. Calendrier : Agenda «chargé» pour le chef de l’Etat JFB| Lundi 30 Novembre 2009| Mutations Entre le lancement des...
  4. Loi des finances: L’Etat organise la traque des salariés Par Leopold Chendjou  | Vendredi 23 octobre 2009 | Le...

Related posts brought to you by Yet Another Related Posts Plugin.

Comments are closed

Advertisement