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Déclaration de l’union des journalistes du Cameroun : « Que la lumière soit faite sur l’ensemble du processus d’acquisition du navire de la Snh »

Posted by Admin on Apr 30th, 2010 and filed under Politique. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

Écrit par Stéphanie Dogmo. et traduits par Irène Gaouda| Vendredi 30 Avril 2010| Le Jour |

L’Union des Journalistes du Cameroun (Ujc) a appris avec stupeur le décès, dans la matinée du jeudi 22 avril 2010 à la prison centrale de Kondengui, de Monsieur Germain Cyrille Ngota Ngota alias Bibi Ngota, Directeur de la publication de l’hebdomadaire «Cameroun Express».

Le défunt avait été interpellé dans le cadre d’une enquête policière qui s’est muée en information judiciaire. En attendant que soient élucidées toutes les circonstances de sa mort, l’Ujc tient à présenter à sa famille ses condoléances les plus émues pour cette disparition troublante.

Des premières investigations que le Conseil exécutif de l’Ujc a effectuées, il ressort les faits suivants :
1/- Sur la base d’un message porté de Monsieur Esso Laurent, Ministre d’Etat – Secrétaire général de la Présidence de la République du Cameroun, adressé au Délégué général à la Sûreté Nationale, pour solliciter l’identification de Monsieur Mintya Robert Harrys, Directeur de la publication de l’hebdomadaire «Le Devoir», auteur d’un protocole d’entretien qui avait initialement été adressé au Ministre d’Etat, la Direction de la Police judiciaire a procédé à l’interpellation de ce dernier, puis à celle de Messieurs Sabouang Serges, Directeur de publication de « La Nation » et Bibi Ngota, le 25 février 2010. M . Hervé Nko’o Mvondo, journaliste de l’hebdomadaire «Bebela», également recherché par la Police dans le cadre de la même affaire, a décidé de se mettre au secret.

2/- Monsieur Laurent ESSO reprochait à Monsieur Mintya Harrys Robert d’être détenteur et de vouloir se servir d’une fausse correspondance portant ses nom et signature puis les armoiries de la République et dans laquelle le Secrétaire général de la Présidence de la République ordonne au Directeur général de la Société Nationale des Hydrocarbures (Snh) de verser aux Directeurs généraux du Port autonome de Douala (Pad), du Chantier Naval et Industriel du Cameroun (Cnic) ainsi qu’à Monsieur Dooh Colins, expert financier, une commission de plus de 1,3 milliards de Francs CFA pour leur implication supposée dans l’acquisition d’un navire pour le compte de la Snh.

3/- Monsieur Bibi Ngota a été interpellé par les éléments de la Direction de la Police judiciaire alors qu’il était alité à l’Hôpital de District de Biyem-Assi et qu’il souffrait, entre autres, d’une hypertension artérielle et d’une hernie dont l’opération avait été repoussée du fait de la gravité de son hypertension. Malgré la dégradation d’un état de santé déjà préoccupant à la Prison centrale de Kondengui où le disparu a été placé en détention provisoire, et en dépit de l’insistance de ses proches, il n’a pas bénéficié des soins adéquats.

4/- Pendant l’enquête de police, les questions des policiers portaient surtout sur l’origine du document détenu par Monsieur Mintya (sa source d’information) et sur ses contacts à l’intérieur de la Snh, ainsi que les contacts de ses co-inculpés. C’est au cours de son interrogatoire que Monsieur Mintya a indiqué aux enquêteurs que le disparu avait pris part à la transaction portant sur le document soupçonné de faux.

5/- Quelques jours avant leur interpellation par la Police judiciaire, le disparu et ses compagnons d’infortune avait déjà séjourné dans les locaux de la Direction générale à la Recherche extérieure (Dgre) sur l’initiative du Ministre d’Etat Laurent Esso où ils ont affirmé avoir subi des traitements inhumains.

Tous ces faits mettent en lumière la pression psychologique et physique insoutenable (interpellations successives et détention provisoire) exercée sur Monsieur Bibi Ngota et ses compagnons d’infortune pour identifier l’origine du document et les informateurs de Monsieur Mintya (violation des sources d’information) ainsi que les traitements inhumains (interpellation d’un malade et absence de soins médicaux notamment) subis qui seraient à l’origine de la fin tragique du Directeur de publication de «Cameroun Express».

Ils traduisent aussi malheureusement la violation notamment par Monsieur Mintya Robert Harrys des devoirs du journaliste entre autres l’article 4 du Code de déontologie qui l’oblige à «garder le secret professionnel et [à] ne le divulguer que dans les conditions prévues par la loi», puisque c’est le Directeur de la publication de l’hebdomadaire «Le Devoir» qui a mis la police sur la piste du disparu.

En conséquence :
- L’Ujc s’indigne et condamne fermement la violation des sources d’information, la détention provisoire des hommes des médias et les traitements inhumains qui leur ont été infligés.
- L’Ujc demande la constitution en urgence d’une commission d’enquête pour (i) élucider l’ensemble des circonstances de la disparition brutale de Monsieur Bibi Ngota, (ii) établir les responsabilités des uns et des autres dans cette affaire, (iii) proposer et faire appliquer des sanctions exemplaires à l’égard des coupables et (iv) réparer l’ensemble du préjudice causé par cette affaire.

- L’Ujc exige, par ailleurs, que pour la bonne information du public et dans le respect des principes de bonne gouvernance publique régulièrement rappelés par le Chef de l’Etat, la lumière soit totalement faite sur l’ensemble du processus d’acquisition du navire de la Snh qui éveille les soupçons des hommes des médias et est à l’origine du drame qui fait la mauvaise publicité du Cameroun sur la scène internationale, notamment au sujet des commissions mirobolantes qui auraient été versées à certaines personnalités.

- Enfin, l’Ujc en appelle au professionnalisme des hommes des médias, leur recommande de veiller au respect strict des règles et principes de l’exercice du métier de journaliste pour éviter de prêter le flanc aux abus de toute sorte par la manipulation intentionnelle des faits.

Ainsi qu’elle l’a rappelé dans le Mémorandum adressé le 21 avril 2010 à Monsieur le Premier ministre, l’Ujc réaffirme que dans les sociétés démocratiques, la protection des sources d’information et la non incrimination pénale des journalistes dans le cadre de leurs activités professionnelles sont des principes inviolables. Par la même occasion, la nécessité d’obtenir «une définition claire du statut du journaliste, une énumération et une définition exhaustives des délits de presse » a aussi été réaffirmée.

Fait à Yaoundé, le 28 avril 2010

Le Président,
Charly Ndi Chia

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