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DGSN contre MINFI: Affairisme autour du passeport CEMAC, Les vraies raisons de la pénurie

Posted by Admin on Apr 1st, 2010 and filed under Economie, Politique. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

Par souley.onoholio | Jeudi 1 avril 2010 | Le Messager|

Ahmadou B., commerçant de son état, a déposé un dossier complet de demande de passeport au commissariat de l’Emi-Emigration de Yaoundé. Après avoir rempli les formalités d’usage, on lui a demandé de revenir retirer son passeport un mois après. Jusqu’à ce jour, le document n’est pas prêt alors qu’il en est à son 12ème rendez-vous pour le retrait. Assamba Dominique, a en ce qui le concerne, choisit la voie de la police des frontières. Naïvement, il a cru aux écrits qui sont affichés sur tous les murs du site et où on peut lire : dossier passeport, délai de retrait : cinq jours. Depuis le 22 février 2010, jour où il a déposé son dossier, il n’est toujours pas en possession du passeport. La date des tests d’examen en vue d’un éventuel recrutement qu’il s’apprêtait à passer en Allemagne est dépassée. Pour une conférence internationale à laquelle il était invité à Bordeaux (France), Essomba A. a cru possible de proroger la date de son passeport en se rendant d’abord à l’Emi-Emigration puis à la police des frontières ; peine perdue. « Il faut faire un autre passeport », lui a-t-on répondu à ces deux endroits. Au regard de la date qui s’approchait, Essomba a voulu se faire « fabriquer » un passeport express ; une fois de plus, il a manqué de chance, du moins, il n’est pas tombé sur un « bon tuyau ». Jusqu’à ce jour, son passeport n’est pas sorti des couloirs de la police. « Il faut aller attendre » lui rétorque-t-on. Mille et un clichés de ce type, pourrissent depuis plusieurs semaines, l’ambiance autour de la délivrance du passeport de la Communauté économique et monétaire (CEMAC). Comme si cela ne suffisait pas, les policiers en charge de la collecte des dossiers, continuent d’en recevoir, sans garantir au demandeur, la date de délivrance du document.

En prévision de la colère contenue qui gronde dans les rangs des demandeurs, et des éventuels mouvements d’humeur de la population, la police des frontières a tenté d’apporter des éclairages à l’opinion en affichant un communiqué sur les murs du commissariat : « Avis au public : la direction de la police des frontières informe le public que pour des raisons techniques liées à la maintenance du centre de production des passeports, les délais de délivrance du passeport ordinaire peuvent subir quelque retard. La direction de la police des frontières s’excuse d’avance pour les désagréments que cette situation est susceptible de causer aux usagers de service. Le retour à la normale est prévu dès la fin des travaux ». Laconique, le message inquiète plus qu’il ne rassure ; il ne comporte pas de date, de même, aucun signataire n’en endosse la responsabilité.

Pénurie des carnets de passeport

Depuis plus d’un mois, les difficultés d’obtention des passeports se sont accrues. Le pire de la situation est que personne ne sait quand aura lieu la « fin des travaux » évoquée par le communiqué cité plus haut. Du coup, une vaste surenchère s’est emparée du système. Une race de rabatteurs et autres marchands d’illusions, qui se recrutent en majorité dans les rangs même de la police, ont organisé la « chasse » aux usagers désormais aux abois ; leur proposant leurs services à concurrence de grosses sommes d’argent, par exemple pour vérifier si le nom de ces derniers est dans le bon bordereau ! Malgré la mise en garde du directeur de la police des frontières qui « informe le public qu’il n’existe pas de « passeports express », ils demandent jusqu’à 200.000 et même 300.000 Fcfa aux usagers les plus naïfs, pour jouer les intercesseurs auprès des responsables de la police des frontières.

Des sources dignes de foi font savoir que contrairement aux affirmations de la direction de la police des frontières qui explique la suspension de la délivrance des passeports par des raisons de maintenance et de panne au centre de production des passeports, le problème qui plombe les usagers en quête du passeport est celui de la carence des carnets de passeports. «Nous avons au moins une centaine de milliers de carnets disponibles. Les machines de production qui déraillent à tout moment sont le problème. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça roule », indique le directeur adjoint de la police de frontières à la presse. Il évacue la question de la pénurie et minimise les dommages. Si de par son influence, le très sympathique commissaire divisionnaire Dili Jacques arrive à aider les cas les plus urgents en leur faisant obtenir de manière gracieuse des passeports, il ne peut le faire pour les centaines de milliers des demandeurs qui frappent aux portes.

« Il y a une véritable bataille autour des centimes et des intérêts générés par le négoce autour du passeport. Le délégué général à la Sûreté nationale et le ministre des Finances ne s’entendent pas sur le contrôle du marché », souffle un policier aux journalistes. Et d’ajouter que depuis le mois de novembre, le DGSN a passé les commandes mais la société basée en Europe, chargée de convoyer les carnets de passeports, exige le versement de l’argent avant la livraison. « C’est absurde de voir le MINFI faire de la spéculation avec l’argent des usagers. Comment comprendre qu’on en vienne à manquer de carnets alors que le fabricant en a à profusion. Il y a urgence à ce que la DGSN et le MINFI accordent leurs violons, en taisant leurs appétits respectifs », conseille un officier de police.

Focal :Une affaire de gros sous…

La délivrance du passeport CEMAC, à en juger par les sommes que cela génère, est une affaire de gros sous que se disputent la police et le ministère des Finances. S’agissant des statistiques, des sources dignes de foi font entendre qu’il y a environ deux cents demandeurs qui se bousculent à la police des frontières et une centaine à l’Emi-Emigration par jour. Une petite arithmétique montre que les entrées financières oscillent entre une dizaine et une quinzaine de millions Fcfa. Un pactole qui aiguise les appétits depuis le démarrage de la production du passeport CEMAC. Malgré les prescriptions présidentielles, dans les commissariats, tout le monde passe à la trappe du passeport biométrique.

Quelles que soient les raisons que l’usager peut invoquer, il est quasi impossible de faire proroger la date de son passeport. « De façon tacite, il est imposé aux usagers de se faire établir un nouveau passeport, en dépensant les mêmes sommes d’argent que l’usager qui est demandeur de son premier passeport. Le comble, c’est que les carnets de passeport en viennent à manquer. Ce qui cause d’énormes désagréments aux usagers. », se plaint un policier. L’autre élément qui alimente la surenchère procède de la centralisation de la procédure à la seule police des frontières. Si hier, les commissariats de l’Emi-Emigration pouvaient délivrer les passeports, ce n’est plus le cas depuis l’introduction du passeport CEMAC. Toutes les données sont centralisées et convoyées à la police des frontières qui parfois, travaille à son rythme, laissant des dossiers s’amonceler.

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1 Response for “DGSN contre MINFI: Affairisme autour du passeport CEMAC, Les vraies raisons de la pénurie”

  1. livo says:

    c’est aussi ça le Cameroun ! berceau de nos ancêtres ……………!

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