Discret retour de Paul Biya à Yaoundé

Par Jean Francis Belibi| |Mutations|

Le chef de l’Etat a rejoint la capitale qu’il avait quitté dans des conditions peu ordinaires une semaine au paravant.
Il accueille dès ce jour ses invités en vue des festivités du 20 mai prochain.

C’est le dispositif habituel qui a été déployé vendredi dernier en début d’après midi à Yaoundé comme lors de chaque déplacement du chef de l’Etat : éléments de la garde présidentielle et de la police le long de l’itinéraire du palais de l’Unité jusqu’à l’aéroport international de Nsimalen, officiels à l’aéroport jusqu’au Premier ministre chef du Gouvernement, escorte présidentielle prenant le chemin de l’aéroport de Yaoundé Nsimalen, routes barrées … Puis au retour, un cortège qui va traverser la ville à toute vitesse dans les environs de 16 heures pour regagner le palais de l’Unité. Silence total sur les ondes nationales sur ce retour du chef de l’Etat Paul Biya à Yaoundé. Si à son départ une semaine auparavant, les Camerounais avaient eu droit à la lecture du communiqué signé du directeur du Cabinet civil de la présidence de la République, cette fois il n’en a rien été du tout. Tant sur les antennes de la télévision nationale que sur les ondes de la radio d’Etat.

Le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune avait pour sa part observé la plus totale discrétion sur ce déplacement présidentiel. Idem pour les deux sites internet de la présidence de la République. Le chef de l’Etat a donc regagné Yaoundé, tout aussi discrètement qu’il l’avait quitté pour ” un bref séjour privé en Europe “, sans doute au grand bonheur des membres du Comité d’organisation des festivités des Cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification du Cameroun, dont le clou sera probablement le défilé civil et militaire prévu au boulevard du 20 mai jeudi prochain. Un défilé auquel est par ailleurs prévu, la présence d’un peu plus d’une dizaine de chefs d’Etat et de gouvernement africains, et des représentants du gouvernement français.
Ainsi donc comme à son départ, les Camerounais n’ont pas eu droit aux habituelles images du couple présidentiel à l’aéroport de Yaoundé. Nous indiquions déjà dans notre édition de lundi 10 mai dernier que c’était de façon quelque peu précipité que le couple présidentiel avait quitté le Cameroun, le vendredi 7 mai 2010. Un départ précipité qui n’avait pas permis à l’ensemble des habituels accompagnateurs du président de la République d’embarquer dans le même avion que lui.

Fort de cela, Joseph Le, le directeur adjoint du Cabinet civil (officiant cette fois en lieu et place de Martin Belinga Eboutou engagé dans les préparatifs du Cinquantenaire), Paul Atanga Nji, le ministre chargé de missions à la présidence de la République et quelques autres, avaient rejoint le chef de l’Etat le dimanche suivant par un vol régulier d’une compagnie aérienne étrangère. Comme nous l’indiquions dans notre édition de lundi dernier, le séjour présidentiel en Europe a donc été de courte durée, en raison du début des manifestations liées aux cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification qui ont été officiellement lancées le mardi 11 mai 2010. Outre les chefs d’Etat attendus pour la circonstance, le Cameroun devrait d’ailleurs accueillir d’importants hôtes de marque, à l’instar des anciens secrétaires généraux de l’Onu, Boutros Boutros Ghali et Kofi Annan.

Mais aussi Donald Kaberuka, le président de la Banque africaine de développement (Bad), Abdoulaye Bio-Tchané, le président de la Banque ouest africaine de développement (Boad), Jacques Diouf, le directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), Jean Ping, le président de la Commission de l’Union africaine, le constitutionnaliste français Olivier Duhamel. Ces personnalités et bien d’autres prendront part dès demain à la Conférence internationale de Yaoundé “Africa 21 “. Le chef de l’Etat devrait être de retour sur le ” Vieux Continent ” avant la fin du mois en cours pour prendre part du 31 mai au 1er juin 2010 à Nice en France au sommet Afrique France, à l’invitation de son homologue français Nicolas Sarkozy…