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Education : Le Minesec retire deux livres du programme

Posted by Admin on Jan 12th, 2010 and filed under Politique. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

Eugène Dipanda et Aristide Ekambi (stagiaire) | 12 Janvier 2010 | Mutations

Mr. Bapes Bapes - Courtesy Mutations

En Première et Terminale, «Callicools» et «Le secrétaire intime» seront remplacés par des œuvres récemment bannies.

Certains enseignants des lycées et collèges de Douala ont découvert la note lundi, 04 janvier 2010 dernier, lors des réunions des personnels d’établissements scolaires relatives à la reprise des cours. Signée en décembre dernier et rendue publique seulement depuis la rentrée du second trimestre, la lettre circulaire du ministre des Enseignements secondaires est claire. Adressée aux membres de la communauté éducative du Cameroun, elle indique que «l’inscription de «Callicools» attribué à Guillaume Apollinaire et «Le secrétaire intime» de Georges Sand sur la liste officielle des manuels scolaires au titre de l’année 2009/2010, a suscité de nombreuses et sérieuses réserves formulées tout à la fois par le personnel enseignant et par le personnel d’encadrement et de suivi pédagogique».

«Pour cette raison, les deux œuvres sont retirées de la liste officielle des manuels scolaires 2009/2010», décide le ministre Louis Bapès Bapès. Lequel précise plus loin que, «En attendant que de nouvelles œuvres répondant aux exigences des programmes en vigueur soient retenues par le Conseil national d’agrément des manuels scolaires et des matériels didactiques pour le compte de l’année 2010/2011, le roman français du XIXe siècle d’une part et la poésie française du XXe siècle d’autre part, seront respectivement illustrés par «Madame Bovary» de Flaubert et par «Paroles» de J. Prévert…». Une résurrection, en fait, pour ces deux œuvres, qui étaient déjà inscrites au programme des élèves des classes de Premières et Terminales au cours de l’année 2008/2009 ; et qui avaient été retirées du circuit sans qu’aucune raison officielle ne soit avancée.

Selon toute vraisemblance cependant, la récente décision du ministère des Enseignements secondaires (Minesec) n’est pas le fait du hasard. Elle résulterait, soutiennent des sources introduites, des pressions multiformes que certains Inspecteurs pédagogiques, notamment ceux de la délégation régionale des Enseignements secondaires du Littoral, auraient exercées sur le ministre Louis Bapès Bapès depuis le début de l’année scolaire en cours, après avoir procédé, disent-ils, à une «analyse des œuvres intégrales» au programme des classes de Premières et Terminales. Pour ce qui est des classes de Premières, les observations faites par les Inspecteurs pédagogiques laissaient en effet entendre que «Le secrétaire intime», qui est l’une des œuvres les moins connues de George Sand, est «inadaptée au contexte socioculturel camerounais et n’est pas d’un grand apport pour la formation de notre jeunesse» ; malgré les «qualités esthétiques certaines» qu’ils reconnaissent malgré tout à l’œuvre.

Mafia
Pour les candidats au Baccalauréat cependant, les Inspecteurs pédagogiques estimaient que «Callicools» que l’on attribue à Guillaume Apollinaire, a non seulement un «titre équivoque» ; mais en plus, «pose une multitude de problèmes». Ces derniers citent notamment le non-respect du programme, étant entendu, écrivent-ils, que «celui-ci prescrit une œuvre poétique française du XXe siècle, alors que «Callicools» est un mélange de trois recueils de poèmes : «Alcools», «Calligrammes» et «Poèmes à Lou» ». Il y a, par ailleurs, certaines «considérations intellectuelles» qui ont été mises à l’index par les Inspecteurs pédagogiques. Selon ces derniers, en effet, «Guillaume Apollinaire n’a jamais écrit «Callicools»». «Ce titre façonné par un éditeur camerounais, Masseu, égare à la fois les enseignants et les élèves, qui ne le trouvent nulle part dans la bibliographie du poète», révèlent les Inspecteurs pédagogiques.

A travers sa cellule de communication, le Minesec confirme par téléphone le retrait à compter du deuxième trimestre, des deux ouvrages du programme scolaire de l’année en cours. Mais ici, on essaye de faire croire que ces livres ont été retirés simplement parce qu’ils étaient rares sur le marché du livre. Si le Minesec rassure que les élèves de Premières et Terminales ne seront pas évalués sur les deux œuvres ainsi retirées, un enseignant de français rencontré à Douala soutient cependant que «sur le plan matériel, ce n’est pas faisable». «Le premier trimestre, plus long, a permis d’entamer la moitié des programmes. Nous demander de recommencer est énorme. Je ne voudrais même pas savoir comment vont se comporter les élèves et leurs parents en apprenant la nouvelle», se plaint-il.

Cette situation, en fin de compte, semble poser plusieurs problèmes. D’abord, la dépense additionnelle qu’on impose aux parents, obligés d’acquérir de nouveaux manuels en pleine année scolaire ; et la réorientation des enseignements à quelques mois des examens de fin d’année. Surtout, la décision de Louis Bapès Bapès amène à s’interroger sur le véritable rôle du Conseil national d’agrément des manuels scolaires et des matériels didactiques. Comment en est-on arrivé à opérer les choix aujourd’hui querellés ? A qui a profité le «crime» ? A en croire un chef d’établissement scolaire public de Douala, en effet, il s’agit-là d’une «bavure très grave». Parce que, «Tout est fait comme si notre système éducatif n’est pas pensé à l’avance…», conclut-il sous anonymat.

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