Face à la presse Affaire Bibi Ngota : Ndam Njoya réclame la vérité

Par jean.francois.channon | Mardi 29 juin 2010 | Le Messager|

Adamou Ndam Njoya réclame la vérite sur l'affaire Bibi Ngota

Une fois de plus la tradition a été respectée au sein de l’Union démocratique du Cameroun. A chaque session parlementaire, le président de ce parti, le Dr Adamou Ndam Njoya va à la rencontre de la presse nationale pour s’exprimer sur les sujets de l’actualité nationale et internationale. La rencontre a comme d’habitude eu lieu au siège national de l’UDC, sis au lieu dit Montée Âne rouge à Yaoundé. Dans son propos liminaire, Adamou Ndam Njoya a commencé par parler des récentes festivités du Cinquantenaire de l’indépendance du Cameroun, notamment la Conférence internationale Africa 21. En y relevant des « aspects pertinents ». « En ce qui nous concerne, cela aura été l’occasion de prendre conscience quant à nos lacunes en ce qui concerne les réflexions, les recherches dont les produits à venir pour nourrir les activités qui doivent être développées dans les secteurs de la vie nationale, et, aussi, des actions à mener pour la construction de la sous région de l’Afrique centrale comme entité composante de la région Afrique, de l’Union africaine ». Le président de l’UDC y tire donc une première conclusion, celle liée à la nécessité de produire des cadres et des réflexions d’un certain niveau, de même que des actions autour des questions concrètes de la vie quotidienne des populations. « Nous pensons à la grande question de la monnaie africaine qui, bien qu’ayant été l’une des grandes préoccupations de l’OUA et fait l’objet des études et des propositions dans le cadre du Plan d’action de Lagos est mise aux oubliettes. Nous pensons aux questions touchant à la circulation des personnes et des biens. »

Poursuivant son propos, le Dr Adamou Ndam Njoya s’est intéressé à l’activité parlementaire en cours à l’Assemblée nationale du Cameroun. Notamment sur le discours d’ouverture du président de l’Auguste Chambre qui parlé des acquis du Cinquantenaire qui sont d’après lui la paix, la stabilité, la bonne gouvernance. Pour Adamou Njoya, le vécu quotidien des Camerounais est différent. « Le manque de réflexion sur des sujets importants dans notre société a l’utilisation de la force comme forme de gouvernance politique. Et cela est bien dommage. L’utilisation de la force en politique est un échec à la réflexion », a tranché le président de l’UDC. Il a aussi parlé de la situation des retraités de la fonction publique qui continuent d’occuper des postes et percevoir des traitements, du traitement par l’Etat des incendies dans les marchés, de la stagnation de l’extension du chemin de fer au Cameroun, des clarifications nécessaires à apporter dans l’affaire du décès du journaliste Bibi Ngota, des problèmes liés aux prestations des sociétés en charge de l’eau et de l’électricité. Tout comme le Dr Adamou Ndam Njoya va s’intéresser à la criminalité montante, la place de l’Assemblée nationale dans les médias, et la question du non respect des principes démocratiques, notamment à travers le rejet de la proposition du Social democratic front (SDF) sur la création de la Cour des comptes et le contrôle du budget de la présidence de la République.

Dans le jeu des questions réponses avec les journalistes, le président de l’UDC a interpellé sur les négociations qui auraient lieu en ce moment avec le régime en place pour son entrée au gouvernement et le poste qu’il y occuperait. Adamou Ndam Njoya s’est voulu véhément : « Ce qui nous préoccupe ce n’est pas d’entrer au gouvernement. Mais c’est quoi faire au gouvernement et avec qui ? Il faut savoir que ce n’est pas parce qu’on est ministre qu’on est quelque chose dans la société. Il y a des gens dans notre société qui ne sont pas ministres mais qui font des choses importantes. Je pense aux artistes, aux intellectuels. La société progresse avec les intellectuels et les artistes ; il ne faut pas simplement attendre qu’il y ait des évènements pour les faire venir d’Europe. Il faut créer une vie artistique ici sur place. Et puis, il faut savoir que la politique n’est pas une porte d’entrée à la fortune ». Parlant de l’Offre Orange de la plate forme de la société civile, le président de l’UDC a déclaré que « c’est certainement un parti politique qui est entrain de naître. Il faut attendre de voir… »

Au final, Adamou Ndam Njoya est resté à la fois modéré, tempéré mais ferme dans ses convictions sur la nécessité de démocratiser le Cameroun. Des principes qu’il entend continuer à défendre aussi longtemps qu’il restera en politique.