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Joshua Osih: « Personne n’est au-dessus du SDF, pas même Fru Ndi »

Posted by Admin on May 27th, 2010 and filed under Featured, Politique. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

Par frederic.boungou | Jeudi 27 mai 2010 | Le Messager|
Bonjour Monsieur Joshua Osih, vous êtes vice-président du SDF qui fête aujourd’hui [hier, mercredi 26 mai 2010] ses vingt ans d’existence, quel bilan tirez-vous de votre présence dans le paysage politique camerounais?
Il s’agit de vingt années de jeunesse et non de vieillesse. Le parti est encore très jeune, mais je crois qu’on a réalisé une bonne partie des objectifs que nous nous sommes fixés en 1990. On sait très bien que beaucoup reste à faire, car malheureusement, les normes reculent au niveau de la démocratie au Cameroun. Et ce point reste notre plus grande bataille.
Parmi vos objectifs figure entre autres, la conquête du pouvoir. Or, depuis vingt ans le SDF est à la peine. N’est-ce pas la conséquence de la politique de la chaise vide que vous avez longtemps adoptée ? Finalement est-que vous n’avez pas essayé pas jouer à qui perd gagne ?
Je ne pense pas, il faut savoir qu’à chaque fois que nous avons décidé de ne pas participer aux élections, il y avait une raison valable. Je pense qu’il est trop facile de dire vingt ans plus tard qu’on joue à la politique de la chaise vide. Ce sont ces choix stratégiques qui font en sorte que le SDF reste toujours la première proposition politique et la première proposition d’alternance au Cameroun à ce jour. On voit bien où ils sont aujourd’hui, ceux qui sont partis volontiers aux élections que vous évoquez. Il y en a qui auraient pu avoir une majorité au parlement et obliger le RDPC à une sorte de cohabitation… Je pense que le SDF est confortable dans sa position, et reste fidèle à ses idéaux, qu’il a respectés jusqu’à présent sans faille.
Parlant justement de majorité, en 1992, on se souvient que le SDF avait plutôt une bonne carte à jouer. Pourquoi n’a-t-il pas réussi à fédérer les autres partis autour de son projet politique ?
Si une autre formation politique s’identifie à notre projet de société, à nos idéaux, à notre déclaration de principes, nous ne fermons pas la porte en tant que parti politique. Malheureusement, les motivations de certains hommes politiques sont très souvent pécuniaires et non politiques ou idéologiques. Mais si un parti avec un agenda social démocratique veut nous rejoindre, les portes sont largement ouvertes. J’aimerai juste rappeler que le SDF est le parti qui a le plus fusionné avec les autres partis au Cameroun. Et tous ceux qui sont venus ne le regrettent pas…
Vous dites : « Ceux qui veulent rejoindre le SDF …». Est-ce qu’au fond, ce n’est pas ça le problème du SDF qui ne veut pas faire l’effort de fédérer les autres « petits » politiques autour de son idéal politique?
Ecoutez, fédérer différentes opinions, c’est une chose et réunir des partis qui pensent de la même façon, en est une autre. Par exemple, nous avons pu fédérer le débat portant sur la question d’Elecam. Néanmoins, les fusions que le parti a réalisées avec d’autres formations politiques qui nous ont rejoints se sont plutôt bien passées. Le meilleur exemple dans ce cadre est celui de l’honorable Jean Michel Nintcheu qui a fusionné son parti avec le SDF, aujourd’hui il est l’un des leaders incontestés du parti. Il n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Il est clair que nous ne faisons pas de fusions sur du papier, tout se joue dans le champ politique.
Pour se rapprocher des autres partis politiques, il faut qu’on ait un socle fédérateur autour duquel s’opère la fusion. D’ailleurs, pour l’instant, je ne vois qu’ELECAM comme dénominateur commun, d’autres pourront peut-être survenir. Mais si le SDF doit faire des concessions, il ne peut ne pas tenir compte de son leadership, tout simplement parce qu’il faut fédérer, il s’agit là d’une donnée politique importante à ne pas oublier.
Président, la promotion de la démocratie, l’un de vos objectifs de départ, semble en contradiction flagrante avec vos pratiques internes dans la mesure où l’on assiste à une volonté d’une classe dirigeante à se maintenir au pouvoir à tout prix et par tous les moyens…
Les tensions, oppositions de voix et de points de vue, sont la preuve du dynamisme à l’intérieur du parti. Cela dit, il est important de noter que pendant les vingt dernières années, la majorité a toujours eu raison. Mais malheureusement, plusieurs rentrent en politique pour des raisons plus ou moins égoïstes : faire carrière et fortune. Des raisons qui ont tendance à primer sur l’idéologie politique même. Voyant qu’il est difficile de se frayer ce genre de raccourcis au SDF, plusieurs n’ont pas pu supporter et sont partis. Personne au SDF n’est au-dessus du parti, pas même le chairman (Ni John Fru Ndi, Ndlr], et ceux qui ne l’acceptent pas se retrouvent à l’étroit et sont obligés de partir au bout d’un certain moment.
Pour préciser davantage, nous sommes un parti politique, l’adhésion est libre et le quitter l’est tout aussi. Nous sommes obligés de créer une émulation, fédérer les adhérents autour de nos principes, de nos idéaux. Quand il y en a qui ne sont plus d’accord avec nous, ils sont libres de partir…
Vous voulez sans doute parler de ces nombreux déchirements internes qu’a connus le SDF et qui se sontsoldés par le départ en masse des intellectuels et militants qui sont partis, contribuant à diminuer au passage la base sociale du SDF ?
Certains ont pensé, à tort, que c’est l’élite intellectuelle qui devait diriger le SDF, mais la majorité dans le parti ne leur a pas donné raison. Ces intellectuels ont refusé le diktat populaire et dans un parti démocratique comme le nôtre, toute personne qui ne se plie pas à cette exigence, est obligée de prendre le large et ne peut faire partie d’une formation politique démocratique. Il peut faire valoir son know how dans la société civile ou ailleurs mais pas dans un parti politique qui est régi par une discipline.
Tout le monde doit respecter les décisions prises par la majorité. Il arrive quelques fois que personnellement, je sois amené à implémenter et à respecter des décisions prises par le Nec (comité national exécutif, Ndlr), même quand celles-ci n’ont pas reçu mon adhésion au départ. Plus ce principe progresse, plus on a de véritables hommes politiques. Au départ, il y a eu pas mal d’opportunistes mais je crois qu’actuellement, la famille qui est en place obéit aux principes démocratiques.
Notre rêve après vingt ans, c’est que toutes les générations de jeunes et des femmes viennent renforcer notre parti tant du niveau interne qu’à l’extérieur. Comme plusieurs Camerounais débattent de la politique sans être membres de partis politiques, c’est le moment de lancer un appel à ceux qui hésitent encore de gagner nos rangs. Il faudrait que cette jeunesse et les femmes s’approprient les idéaux de ce parti qui est une composante de l’International socialiste. Elles ne le regretteront pas.
On remarque quand même qu’à l’épreuve de la gestion, le SDF éprouve quelques difficultés. C’est notamment le cas à Douala Vè. Ces lacunes dans la gestion ne pourraient-elles pas amenuiser un peu plus encore l’électorat du parti qui se régionalise de plus en plus ?
Nous avons toujours eu des élus partout. Les résultats électoraux ne reflètent pas la volonté réelle des Camerounais mais plutôt la fraude électorale. L’abstentionnisme observé à Douala est équivalent à celui qu’on rencontre à Yokadouma et même dans les communes où nous n’avons pas de représentants pour une raison ou pour une autre. Et dans nos communes, en dehors des bâtons que nos adversaires politiques ne cessent de nous mettre dans les roues, je ne pense pas qu’on ait des problèmes différents des autres communes gérées par d’autres partis politiques.
Au contraire, les communes gérées par le SDF ont souvent montré une autre image de la gestion des communes et le ministère de tutelle s’est souvent approprié des démarches qui émanent des mairies contrôlées par le SDF. Pour prendre son cas, la commune de Douala 4e n’est pas responsable du développement de Bonabéri. Cette responsabilité incombe à la Communauté urbaine. Vous ne pouvez pas élire les gestionnaires de la cité et le lendemain, le président de la République nomme des délégués du gouvernement pour faire le travail de celui que le peuple a élu. C’est la situation dans laquelle se retrouve la mairie de Douala 4e, elle est aussi simple et aussi explicite que ça. Dans le rôle qu’on lui a confié, le maire Kumase fait du bon travail. Certes, il y a des tensions qui sont inhérentes à toute structure organisée. Mais Bonabéri reste un exemple de gestion de commune comparé à d’autres dans le département du Wouri. Donc, la gestion n’est pas un problème au sein du SDF, nous sommes le seul parti qui prend du temps dans la formation de ses cadres. Nous bénéficions à cet effet du soutien de l’International socialiste, de la fondation Fredrich Hebert, du Westminster foundation…
Nous sommes le seul parti au Cameroun qui a exclu des maires pour mauvaise gestion, le seul qui sanctionne les maires ou les députés qui ne travaillent pas dans l’intérêt des populations ou de leur communauté. Le SDF est le seul parti qui a risqué de perdre l’exécutif des communes bien qu’y étant majoritaire à cause de notre intransigeance sur la qualité de la gestion. Il ne faut pas juste regarder les épiphénomènes.
Revenons-en à la conquête du pouvoir, nous avons un scrutin à un seul tour. Selon le rapport des forces actuelles, seule une coalition de l’opposition pourrait plus ou moins assurer une alternance au sommet de l’Etat. Quelle est la position du SDF par rapport à la candidature unique de l’opposition ?
Si on regarde la dernière élection présidentielle, votre thèse n’est valable que s’il s’agit d’une élection à deux tours. Mais comme on ne veut pas d’alternance, on persiste avec un scrutin à un tour pour avoir des présidents élus avec 20%. C’est malheureusement le cas du Cameroun à ce jour. Si vous regardez les résultats des dernières élections, le SDF avec tous les autres partis d’opposition se retrouvent avec quelque 21% dont 17% au seul SDF. Il est donc tout à fait logique que le parti ait conscience de son poids. Il appartient à celui qui représente 2% des suffrages de venir en disant : « Voici mes propositions, est-ce que je peux les joindre à votre projet de société ? ».
Est-ce que ces petites querelles ne font pas le jeu du pouvoir ?
Mais là n’est pas la préoccupation centrale ! Celle-ci se situe sur l’effectivité du décompte des voix des Camerounais. Chaque voix est-elle prise en compte ? Le problème est donc le trucage. D’où notre cheval de bataille : la mise sur pied d’une véritable commission électorale indépendante même s’il faut proroger la date des élections. Nous voulons d’un ELECAM neutre et indépendant. Le problème de l’Afrique est la mauvaise gouvernance où nous avons des hommes au-dessus des institutions. Des hommes au service du prince et non à la solde du peuple. Voilà tout le défi.

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