L’affaire Bibi Ngota : l’éclairage du Mincom

AN| Lundi 26 Avril 2010 | Cameroun Tribune|

Issa Tchiroma Bakary a donné un point de presse vendredi à Yaoundé, suite au décès, la veille, de ce journaliste détenu à Kondengui.

Le ministre de la Communication a donné un point de presse dans ses services vendredi, suite à la disparition, dans la nuit du 21 au 22 avril, de Germain Cyrille Ngota Ngota, dit Bibi Ngota. Directeur de publication du journal «Cameroun Express», il se trouvait au moment de son décès en détention préventive à la prison centrale de Yaoundé. Après avoir demandé une minute de silence, le Mincom a dit «l’émotion» et «la douleur que cette disparition provoque en chacun de nous », mais précisé que les causes de l’incarcération du susnommé n’étaient «en rien liées à des raisons se rapportant à une quelconque restriction par les pouvoirs publics du droit d’exercer librement la profession de journaliste au Cameroun. »

Poursuivant son propos, au reste plusieurs fois perturbé par des éclats de voix dans la salle et en dehors, Issa Tchiroma a rappelé les articulations de l’affaire qui a conduit trois personnes à la détention préventive, Harris Robert Mintya Meka, directeur de publication du groupe «Le Monde Info/Le Devoir», Serge Sabouang, Dp de «La Nation», ainsi que Bibi Ngota. Un certain Simon Hervé Nko’o Mvondo, également impliqué, est actuellement en fuite, a ajouté l’orateur.

Tout part d’un document attribué au ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence. Une lettre dans laquelle Laurent Esso instruirait l’Adg de la Snh de payer une commission de plus de 1,3 milliard F à trois citoyens, suite à une opération dite «Rio del Rey». Mintya Meka sollicite ensuite, courant janvier 2010 une audience auprès du Sgpr, «arguant de ce qu’il détenait un document compromettant à son endroit, qu’il souhaitait lui présenter». Il n’est pas reçu, et adresse le document «sous pli fermé» à Laurent Esso.

L’affaire atterrira à la justice. Un juge va inculper Mintya Meka, Serge Sabouang et Ngota Ngota pour «les faits de contrefaçon des signatures et timbres, des marques et imprimés, avec mandat de détention provisoire». En prison, révèle le Mincom, Bibi Ngota est examiné puis mis sous traitement de l’hypertension. Il souffrira de fièvre, sera soigné avant une nouvelle poussée, la dernière. Le gouvernement a prescrit l’ouverture d’une enquête judiciaire, « à l’effet de clarifier à la fois les circonstances et les causes de la mort de M. Ngota Ngota Germain Cyrille», ceci «face à l’effervescence notamment médiatique que suscite ce décès».