Jean-Francis Belibi 9/30/09 MUTATIONS

Le préfet de cette localité a interdit toute manifestations publiques, mettant ainsi le parti des flammes en hibernation.

Les jours passent et semblent se ressembler à la section Rdpc du Mbam et Inoubou I qui regroupe les arrondissements de Bafia, Kon-Yambetta et Kiiki. La section que dirige depuis les opérations de renouvellement des organes de base du parti au pouvoir en février et mars 2007 Ziem Adamou est de nouveau sur la sellette. Dans une “bataille larvée” entre élites de la localité, avec pour arbitre, Mamadou Bala, le préfet du Mbam et Inoubou. On se rappelle que lors des manifestations commémoratives du 24 anniversaire du parti au pouvoir le 24 mars 2009, le président de la section Rdpc Ziem Adamou avait décidé de la “délocalisation” des manifestations dans la toute nouvelle unité administrative de Kon-Yambetta “Il s’agissait pour nous d’amener les responsables de la nouvelle circonscription à se sentir concernés par les événements qui engagent la vie du parti”, indique-t-il six mois après.
Mais il dû essuyer le refus du délégué du comité central du Rdpc dépêché pour la circonstance. Pascal Anong Adibimé, puisqu’il s’agit de lui imposa la ville de Bafia comme seul centre des manifestations. Face à la résistance opposée par les responsables locaux du parti, il dut recourir au préfet Mamadou Bala pour faire respecter cette décision.

C’est ainsi qu’une escouade de gendarmes fut dépêchée sur Kon-Yambetta pour disperser les “récalcitrants” (Voir Mutations N°2370 du 26 mars 2009).
Aujourd’hui, si les élites locales semblent ne pas évoluer aux avant postes, la nouvelle bataille du Rdpc dans le Mbam et Inoubou I oppose cette fois les responsables locaux du parti au préfet de la localité. Et pour cause, le 24 juin 2009, Mamadou Bala signe un arrêté “Portant interdiction des manifestations et réunions publiques dans les arrondissements de Bafia, de Kiiki et de Kon-Yambetta dans le département du Mbam et Inoubou”, et ce ” jusqu’à nouvel avis pour nécessité du maintien de l’ordre public, de la paix, de la tranquillité et de la cohésion sociale dans ces unités administratives “. Pour motiver son acte, le préfet s’appuie sur deux correspondances : l’une du secrétaire général du Comité central du Rdpc en date du 4 novembre 2008 adressée au président de la section Rdpc du Mbam et Inoubou I. La seconde est un collectif de deux lettres signées par des ” présidents des sous sections Rdpc issues du renouvellement des organes de base du Rdpc en 2007… ”

Hiérarchie
Dans la correspondance suscitée, René Emmanuel Sadi demande aux responsables du Rdpc dans le Mbam et Inoubou de continuer l’animation du parti sur le terrain avec les structures héritées des opérations de renouvellement de 2007. Mais pour les membres de la section Rdpc concernée, la lettre de la hiérarchie du parti n’est pas tout à fait claire. Elle l’est moins que celle adressée en 2002 par Joseph Charles Doumba, alors secrétaire général du parti au pouvoir au président de section de l’époque, Pascal Anong Adibimé. L’ancien patron administratif du parti déclarait en effet “nulle et de nulle effet”, les opérations d’éclatement des structures de base du parti opérées dans le Mbam et Inoubou. Ce qui contribuera à entretenir une certaine tension dans cette structure du parti des flammes, notamment le 6 novembre 2008, date de la célébration du 26ème anniversaire du Renouveau.
La tension est telle que le comité central désigne en décembre 2008, une Commission pour faire la lumière sur la situation sur le terrain. Conduite par Benoît Ndong Soumhet, conseiller au secrétariat du parti, elle descend effectivement sur le terrain et rencontre les militants et les responsables locaux du Rdpc. Rien ne filtre du rapport qui en ressort et qui est adressé à la hiérarchie du parti. Même le chef de mission que nous avons joint hier depuis Paris où il se trouvait encore, indique que c’est au secrétariat général de donner une suite aux propositions qui lui avaient été suggérées pour sortir la section de son imbroglio.

En plus des autorités administratives et du maintien de l’ordre compétentes, la correspondance du préfet est également adressée au secrétaire général du parti au pouvoir. “Et pourquoi pas aux autres formations politiques qui ont pignon sur rue dans le Mbam et Inoubou I” s’interroge Ziem Adamou. Le président de la section Rdpc paraît d’autant plus courroucé que “nous n’avons même pas eu la possibilité de faire entendre la position de nos militants face aux problèmes qu’a connu notre pays ces derniers temps.” Et de citer entre autres “l’affaire dite des biens mal acquis du chef de l’Etat dans laquelle les militants souhaitaient réaffirmer leur soutien à leur président national.” Mamadou Bala que nous avons pu joindre il y a deux jours, indique pour sa part attendre “une réaction du comité central du Rdpc” pour la levée de la suspension.

Une attitude que ne partagent pas les responsables de base du Rdpc dans la localité. Eux qui voient en la décision préfectorale “une mesure discriminatoire ” dans la mesure où selon le président de la section Rdpc, un meeting a été organisé le mois dernier par le maire de Bafia alors que les élites de la localité organisaient le week end dernier, une assemblée générale constitutive pour l’adoption des statuts d’un comité de développement nouvellement crée. Une rencontre qui a reçu l’autorisation du sous préfet de Bafia et s’est déroulée… dans la maison du parti Rdpc, sous la présidence du préfet. Toutes choses qui amène le président de la section Rdpc du Mbam et Inoubou I a mettre fin à l’attentisme jusque là observé en annonçant pour ce week end, le début des réunions préparatoires à la célébration des manifestations du 27 anniversaire du Renouveau, le 6 novembre 2009. Wait and see…

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