Mbanga : Lapiro retire sa plainte contre le commissaire de police Assoa

Écrit par Théodore Tchopa| 1er Avril 2010 |Le Jour |

L’artiste l’accuse de tentative d’assassinat, mais n’a pas pu obtenir un ordre d’extraction pour se rendre au Tribunal demain. L’artiste musicien Lambo Sandjo Pierre Roger, plus connu sous le nom de Lapiro de Mbanga, a annoncé le retrait de sa plainte contre le commissaire de sécurité publique de Mbanga, Assoa Assoa.
Le chanteur n’a pas pu obtenir l’ordre d’extraction devant lui permettre de se rendre demain au Tribunal de 1ère instance de Mbanga, où sa plainte est pendante contre l’officier de police. Son épouse s’est pourtant présentée au Tpi de Mbanga lundi dernier pour demander l’ordre d’extraction. « L’affaire devrait passer demain jeudi 1er avril 2010. Mais au lieu de me délivrer l’ordre d’extraction, il a été signifié à mon épouse que l’affaire a été reportée au mois de juin», s’est offusqué l’artiste, rencontré hier par le reporter du quotidien Le Jour. Lapiro a saisi le Tpi de Mbanga en novembre 2009, pour tentative d’assassinat. Les faits remontent au mois de mars, au lendemain des émeutes qui ont secoué certaines villes du Cameroun. Lapiro a raconté dans sa plainte qu’il buvait dans un bar au quartier 12 (dont il est chef). C’est alors qu’un inspecteur de police à Mbanga a surgi, et lui a aussitôt demandé de lui offrir un pot. Face au refus de Lapiro, l’inspecteur de police qui accompagnait Assoa Assoa va menacer de l’abattre, en présence du commissaire, d’après le plaignant. L’artiste déclare qu’il doit sa vie sauve à un commissaire divisionnaire en service à la Délégation générale à la sûreté nationale. Sous la menace, il a appelé ce dernier au téléphone.

Ndinga man a initié une autre plainte en citation directe au Tpi de Mbanga avec constitution de partie civile, pour « faux témoignage ». Cette plainte intervient après que les portes du Centre divisionnaire des impôts de Mbanga (Cdi) ont été retrouvées au domicile d’un particulier. Lapiro a été reconnu coupable de l’incendie du Cdi de Mbanga lors des émeutes de février 2008. L’artiste a été condamné à trois ans de prison ferme, et au paiement de 280 millions de francs Cfa (dont 80 millions dus au Cdi). Au sujet de sa plainte, il précise que « la consignation a été payée et l’original de la citation est dans le dossier depuis plusieurs mois et toujours pas de procès », fulmine le plaignant. Actuellement incarcéré à la prison centrale de Douala, Lapiro soupçonne le tribunal de Mbanga de multiplier des « renvois fantaisistes » des deux affaires et d’entretenir délibérément le dilatoire. « Je prends le peuple camerounais à témoin sur les agissements de la justice de ce pays qui est une justice aux ordres », conclue l’artiste.