Message : Les parlementaires interpellés sur l’atteinte des objectifs du millénaire

Jean Francis Belibi | Vendredi 11 Juin 2010 | Mutations|

Ban Ki moon les a indiqué l’importance pour l’Afrique d’atteindre ces défis que s’est imposée l’Onu.

L’ombre de Ferdinand Léopold Oyono aura également plané dans l’hémicycle de Ngoa Ekellé où le secrétaire général des Nations Unies s’adressait aux députés camerounais hier soir. Ban Ki moon a tenu à rendre hommage au célèbre écrivain et diplomate, mais surtout ancien représentant permanent du Cameroun auprès de l’Organisation des Nations Unies (Onu) qui s’est éteint hier dans la capitale.

Celui qui était ambassadeur itinérant auprès de la présidence de la République depuis le 30 juin 2009, a été en 1960, membre de la délégation camerounaise à la 15ème session de l’Assemblée générale des Nations unies qui a vu l’admission de notre pays au sein de l’Onu. Ban Ki moon a ensuite dit son engagement de s’adresser aux représentations des peuples, chaque fois qu’il lui est désormais donné l’occasion d’effectuer une sortie en dehors du siège des Nations unies.

Comme nous le disions déjà dans notre édition d’hier, l’atteinte des huit (08) Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) fixé par l’Organisation des Nations Unies aura été l’une des principales préoccupations durant son séjour de 48 heures en terre camerounaise. Des OMD qui, comme il l’a lui-même rappelé était déjà au centre de l’entretien qu’il a eu en mi journée au palais de l’Unité avec le président de la République, Paul Biya.
Pour le secrétaire général des Nations unies, le second de ces 8 défis «Assurer l’éducation primaire pour tous» à réaliser par les 189 Etats membres de l’Organisation qu’il dirige apparaît jusqu’à à l’horizon 2015, comme l’un des principaux challenges des pays du continent.

Conseil de sécurité

Ban Ki moon a dit l’obligation qui est celle de l’Afrique de réussir dans ce défi que s’est imposé l’Onu. Cette Afrique où une femme meure chaque minute, et où deux enfants meurent chaque minute en raison des différents fléaux qui minent le continent. « C’est inacceptable », a martelé le secrétaire général des Nations unies avant de rappeler aux parlementaires camerounais que, comme à tous leurs collègues du monde entier, ils ont une responsabilité énorme dans l’atteinte des OMD.

«Nous ne pouvons pas accepter la manipulation des lois pour la préservation des avantages de ceux qui détiennent le pouvoir», a-t-il par la suite lancé avant de dénoncer pèle mêle, le népotisme, la corruption et la mauvaise gouvernance ambiante.

Le secrétaire général de l’Onu en a également profité pour magnifier les cinquante années de relations entre l’organisation dont il est le 8ème secrétaire général et le Cameroun, avant de saluer le rôle que joue notre pays dans les différentes opérations de maintien de la paix de l’Onu à travers le monde (Cambodge, au Kosovo, en RCA, en RDC, à Haïti, en Côte d’Ivoire et au Darfour), et surtout du rôle de terre d’accueil pour tous ceux qui choisissent de fuir la guerre dans leurs pays «Le Cameroun accueille 100 000 réfugiés dont beaucoup viennent de la République Centrafricaine», a-t-il tenu à indiquer avant de saluer la leçon de paix donnée au monde entier par les dirigeants camerounais et nigérians, dans le cadre de la résolution du différend frontalier de Bakassi qui a opposé les deux pays, et qui a trouvé son épilogue devant la Cour internationale de Justice de La Haye, avant de voir les Nations Unies conduire le processus de règlement définitif de ce différend.

Avant son intervention, c’est Cavaye Yeguié Djibril qui a dit la joie des parlementaires camerounais d’accueillir le premier fonctionnaire international. «Une première dans l’histoire du parlement camerounais», a dit le président de l’Assemblée nationale, non sans rappeler au passage que « Le Cameroun est la pupille des Nations unies », en raison sans doute du rôle joué par cette organisation dans l’accession de notre pays à la souveraineté internationale et de se féliciter de ce que «l’Assemblée nationale salue en vous, l’ami du Cameroun, l’ami de l’Afrique, le diplomate chevronné…».

En fin de matinée, c’est le président de la République qui avait déjà souligné l’importance des Nations unies dans le maintien de la paix à travers le monde «A nos yeux, les Nations Unies sont investies de la plus haute mission qui soit : le maintien de la paix dans le monde». Et d’ajouter que «Le Cameroun n’a pas d’ambition plus forte que d’y contribuer dans toute la mesure de ses moyens. Tout au long des dernières décennies, il n’a cessé de l’affirmer haut et fort». Et Paul Biya de plaider une fois de plus pour plus de représentativité pour l’Afrique «Nous comptons sur vous, Monsieur le secrétaire général pour défendre cette cause et faire avancer le problème vers une solution» Ban Ki moon et son épouse ont quitté Yaoundé hier soir en direction de l’Afrique du Sud.