Police : 230 élèves policiers exclus du Ciap

Écrit par Irène Gaouda | Lundi 19 Avril 2010 | Le Jour |

Les motifs sont la présentation des faux diplômes et la double identité. 200 élèves policiers gardiens de la paix et 30 élèves inspecteurs de police ont perdu leur sérénité depuis le jeudi 15 avril 2010. Ils ont été exclus du Centre d’instruction et d’application de la police (Ciap) de Mutenguene, situé dans la région du Sud-Ouest.
Motifs de leur exclusion : la présentation de faux diplômes et la double identité. « Après vérification, nous avons constaté que ces jeunes sont entrés frauduleusement à la police avec de faux diplômes. Il y’en a également qui ont une double identité. C’est une situation assez préoccupante », confie une source bien introduite à la Délégation générale à la Sûreté nationale (Dgsn).

Les concernés ont quitté précipitamment Mutenguené jeudi 15 avril dernier pour la capitale. Vendredi 16 avril 2010 Le reporter du Jour se rend à la Dgsn à Yaoundé. Des dizaines de jeunes gens sont postés à l’entrée, l’air grave. Vêtus de T-Shirt, d’un jogging et d’une paire de tennis, ils ont tous le crâne rasé. Certains d’entre eux traînent avec eux des sacs de voyage. D’autres sont assis au pied du mûr de l’enceinte des services du gouverneur, leurs effets à leurs pieds. « Vous voulez qu’on vous dise quoi ? Allez à la porte 418. C’est là-bas que tout se joue », confie l’un des jeunes gens. « Je ne sais quoi dire. Je ne sais pas. Je ne sais rien », laisse entendre un autre.

A la porte 418 au 8ème étage justement, des jeunes gens sont alignés. Ils sont arrivés là de bonne heure. Dans les couloirs, certains sont accroupis. D’autres sont assis à même le sol. D’autres encore sont agrippés aux fenêtres et scrutent l’horizon. Ils ont le regard vague et n’osent pas parler.

Une rumeur selon laquelle ces « élèves policiers » sont exclus parce que «atteints de Vih » s’était répandue. « Faux », rétorque un officiel de la police. « Cet examen médical avait été fait. Et c’est après avoir constaté qu’ils étaient saints qu’on les a admis à la police », dit-il.

Sur les mobiles de leur exclusion, certains se défendent : « Il y a eu une erreur au moment de la confection de ma carte nationale d’identité. On a écrit mon nom de deux façons et c’est de là qu’est venu mon problème ». Un autre confie, sous anonymat : « Ma malchance est due à une erreur de frappe sur mon diplôme. Je n’avais pas prêté attention».

Depuis vendredi dernier, « on étudie les dossiers cas par cas. Nous avons remboursé leur l’argent à plus d’une trentaine de candidats». C’est en mars dernier que ces élèves policiers ont rejoint les rangs de la police, après les examens médicaux et les enquêtes de moralité.