En séjour dans la région de l’Ouest, le délégué général de la Sureté nationale a annoncé qu’il se débarrassera de tous les policiers qui gangrènent le corps.
Dans la journée d’hier, jeudi 14 octobre 2010, Martin Mbarga Nguelé, délégué général à la sûreté nationale, était dans la région de l’Ouest dans le cadre d’une tournée de prise de contact. Ce passage dans le chef-lieu de la région de l’Ouest, Bafoussam, a été marqué par de nombreuses plaintes formulées par les populations à l’encontre de certains de ses collaborateurs. On peut citer les contrôles routiers intempestifs, suivi des acharnements contre les véhicules qui assurent le transport des produits agricoles des plantations vers les centres urbains, l’immobilisation « apocalyptique » des véhicules, l’abus d’autorité, l’arnaque des populations et très souvent la non assistance à ces dernières en cas d’appel d’urgence. Ces plaintes ont été portées à la connaissance du délégué général à la sûreté nationale (Dgsn) par Jeannette Matchinda, adjoint au maire de la commune de Bafoussam 1er qui représentait le délégué du gouvernement. A en croire Jeannette Matchinda, pendant que les éléments de la police se livrent à des activités peu orthodoxes, «les malfaiteurs dans les quartiers menacent, braquent et tuent…».
Le Dgsn a dit avoir noté avec une attention particulière les préoccupations énumérées qui rejoignent les leurs. «Les multiples cas de cambriolages avec parfois des complicités bien connues, le vol à main armée favorisé par la prolifération des armes modernes et de fabrication artisanale, la cybercriminalité, les enlèvements suivis des demandes de rançons…, le phénomène des coupeurs de route qui commence à se manifester ici, la culture, la pratique et la consommation des stupéfiants» sont des pratiques répréhensibles sur lesquelles Martin Mbarga Nguelé a bien voulu marquer un temps d’arrêt. Ce qui l’a amené à rappeler à ses collaborateurs quelques-unes de leurs missions régaliennes. Assurer la protection des institutions, des personnes et des biens, ainsi que des libertés publiques, le maintien de l’ordre public et de la paix sociale, assister les autorités administratives et judiciaires, lutter contre la grande criminalité nationale et internationale. Pour y arriver, le patron de la police a recommandé un engagement sans faille au travail, une discipline exemplaire, le respect de l’éthique policière, de la déontologie professionnelle et des valeurs cardinales. Une mention spéciale a été attribuée aux Equipes spéciales d’interventions rapides (Esir), du commandant Olivier Aotaska, pour le travail abattu jusqu’à présent dans la ville de Bafoussam dans le cadre de la lutte contre le grand banditisme. «S’il est encourageant de mentionner que la majorité des policiers accomplissent leurs missions avec loyalisme et dévouement, il n’en demeure pas moins que certains, que l’on qualifie souvent de brebis galeuses, s’illustrent par des comportements dégradants», constate le Dgsn.
A ce sujet, il a rassuré récompenser d’une part les fonctionnaires les plus méritants, et d’autre part « sanctionner sévèrement les indisciplinés et les dévoyés. Car il est important de se débarrasser de tous ceux qui gangrènent le corps de la sûreté nationale». Le tour du propriétaire lui a permis de toucher du doigt les problèmes auxquels font face les commissaires de police et leurs éléments. Il s’agit en particulier de l’étroitesse ou de la vétusté des locaux, l’insuffisance ou l’absence des éléments et véhicules de secours dans certains arrondissements; ce qui est à l’origine par exemple de l’isolement des villages Bapi et Badeng, à Bafoussam 3e, qui sont sans unité de police. Au moment où Martin Mbarga Nguelé foulait le sol de Bafoussam, certains policiers, et leurs patrons, étaient à couteaux tirés au sujet du nouveau site qui va désormais abriter les bureaux du Groupement mobile d’intervention (Gmi no 3), à l’hôpital de police au quartier Ndiangdam. Les policiers qui occupent les bâtiments du site destiné au Gmi no 3, et dont ils sont invités à libérer, estiment qu’ils ont dépensé de l’argent pour les travaux de réfection et ne pourront rentrer dans leurs fonds que dans une période d’au moins 12 mois. Sur le terrain, les travaux ont été lancés avec la fabrication des parpaings. Un problème auquel le Dgsn devrait trouver une solution qui arrange les différentes parties qui ont failli en venir aux coups de feu il y a quelques jours, a-t-on appris. C’est par une séance de travail avec les forces vives de la Mifi que le délégué général à la sûreté nationale a pris congé, hier soir, de la région de l’Ouest.
Écrit par Blaise Nzupiap Nwafo | 15 Octobre 2010| La Nouvelle Expression|
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