Présidentielle 2011 : les candidatures annoncées

Vendredi, 09 Avril 2010 | Le Jour |

A la veille de l’élection présidentielle prévue en principe en 2011, quelques Camerounais se positionnent déjà. Si certains ont officiellement annoncé leur candidature, d’autres posent des actes qui ne laissent pas beaucoup de doutes sur leurs intentions.

Paul Biya : L’appelé du peuple Rdpc

Les motions de soutien se multiplient à travers les médias publics.

Le deuxième tome de «L’Appel du peuple », un recueil de motions de soutien à Paul Biya publié par la Sopecam, vient d’être dédicacé. A quelques mois de l’élection présidentielle, on ne sait pas encore qui sera le candidat du Rdpc. Mais, quelques personnalités issues des rangs du parti au pouvoir, s’exprimant au nom du « peuple camerounais », ont désigné leur candidat : Paul Biya. En 2004 déjà, en déposant sa candidature aux élections présidentielles, le chef de l’Etat avait déclaré qu’il ne faisait que répondre aux nombreuses sollicitations du peuple.

L’intéressé s’est exprimé sur la question le 30 octobre 2007. Paul Biya a accordé une interview à la chaîne de télévision française France 24, dans le cadre de l’émission « Le Talk de Paris », présentée par M. Ulysse Gosset. A la question de savoir s’il sera candidat à sa propre succession en 2011, posée par Louis Kemayou, il répond : « (…). A l’heure actuelle, nous avons d’autres priorités et la Constitution telle qu’elle est aujourd’hui ne me permet pas de briguer un autre mandat ». Quelques jours après cette déclaration, des motions de soutien, plus précisément des « appels à la non limitation des mandats présidentiels » ont commencé à être publié dans les journaux.

Dans l’édition N° 8975/5174 du 13 novembre 2007 du quotidien Cameroon Tribune, on peut par exemple lire une motion de soutien «des responsables politiques, les élites intérieures et extérieures, les chefs traditionnels et les forces vives de la section Rdpc de Dja et Lobo III Meyomessala réunis ce 7 novembre 2007… ». Ils écrivent notamment : « Préconisons de commun accord avec tous les Camerounais, que soit initié dans les actes une modification de la Constitution du 18 janvier 1996, dans le respect des dispositions de celles-ci, aux fins de la suppression de la limitation des mandats pour l’exercice des fonctions de président de la République du Cameroun ».

La Constitution a finalement été modifiée malgré les vives protestations des partis politiques d’opposition et d’une partie de la société civile. Elle permet désormais à l’homme du 6 novembre 1982, de briguer un autre mandat. Les motions de soutien, les appels à candidature, les réunions de remobilisation du Rdpc et les descentes des délégations du Comité central de ce parti sur le terrain qui se multiplient. On n’attend plus que le « Je vous ai compris » habituel.