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PRESIDENTIELLE 2011: Lettre ouverte à l’opposition politique camerounaise

Posted by Admin on Sep 1st, 2010 and filed under Politique. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

PRESIDENTIELLE 2011
Lettre ouverte à l’opposition politique camerounaise

Messieurs,

L’année 2011 qui s’annonce est d’ores et déjà placée sous le signe d’une nouvelle élection présidentielle, la quatrième depuis l’avènement de l’ère dite de multipartisme au Cameroun, presque deux décennies déjà ! En prélude à cette échéance majeure, la Constitution, notamment dans l’esprit de ses textes portant sur la limitation du mandat présidentiel, a été jugée anti-démocratique et traduite en cour martiale, puis exécutée, et ce, sous le regard plus ou moins bienveillant des partis d’opposition dont l’apathie et l’absence d’une véritable stratégie d’action politique constituent à suffisance de faits accablants, eu égard aux missions que vous vous êtes volontiers assignées dans l’intérêt supérieur, je le suppose, du peuple camerounais. Et le tragique épisode de février 2008, dont on sait les causes exclusivement politiques, et qui aura été sinistrement relégué au rang d’un événement marginal, dit à l’actif d’une faction de jeunes égarés, entache tout également l’image d’une opposition qui n’aura pas su donner voix et encore moins insuffler dynamique citoyenne à une aspiration des plus profondes et légitimes, dans l’esprit et la logique même du rôle de contre-pouvoir qu’elle se doit d’assumer avec conviction idéologique, responsabilité et pertinence de jugement. L’adoption d’une ligne de communication et d’un programme d’action concertés, nets et sans équivoque, était pourtant essentielle. Le peuple qui attendait une certaine posture de leadership, aura surtout eu droit à une posture d’abandon sinon de connivence. L’opposition politique se sera en effet singularisée par sa dissonance habituelle qui noiera la revendication proprement dite, dont le sens habilement détourné par ailleurs, restera finalement consigné dans l’histoire du pays sous l’appellation aseptisée de “émeutes de la faim”. Soit.

L’année 2011 sera donc celle d’une nouvelle élection présidentielle ! Et en guise de garantie quant à la transparence de l’exercice démocratique des élections elles-mêmes, l’Exécutif national a d’ores et déjà présenté au peuple camerounais et à la communauté internationale toujours bienveillante, sa dernière trouvaille de génie, Elecam, sous fond de vos désapprobations hélas encore une fois, en rangs dispersés et fébriles, sans conviction. Point ici question de revenir sur cet organisme dit indépendant chargé de l’organisation des élections nationales, je note cependant que de par même sa composition et sur bien des aspects conditionnant la transparence d’une élection dite démocratique, du stade de la constitution des listes électorales au décompte des bulletins et promulgation des résultats en passant par la tenue des élections proprement dites, il faut nécessairement s’attendre et c’est le moins que l’on puisse en dire, à l’absence d’enthousiasme du personnel d’Elecam à manifester intégrité, rigueur et professionnalisme requis, si tant est qu’il s’agit là de quelques unes des valeurs qui justifient leur statut commun de membres assermentés dudit organisme national.

Ma motivation est ici de vous soumettre ces quelques réflexions sur l’avenir sociopolitique de notre pays commun, le Cameroun, sous l’angle des hautes missions que vous vous êtes assignées de par même vos statuts d’opposants politiques, dans l’espoir d’une remise en question conséquente ; fondant de fait ma démarche sur l’espérance, celle de l’ouverture effective des partis à l’autocritique, leurs capacités à assumer pleinement un tel exercice intellectuel qui conditionne crédibilité et dynamique de l’opposition politique elle-même. Vous avez pour ainsi dire opté pour l’engagement politique et comme tel, représentants patentés de la possibilité d’une alternance [politique] par votre participation à l’existence du pluralisme politique qui est comme vous le savez si bien, l’un des piliers de la démocratie, et si tant est par ailleurs que vos engagements [politiques] relèvent des convictions idéologiques pour lesquelles les causes que vous défendez n’auraient nécessairement d’égales que vos générosités patriotiques et vos sens de sacrifice pour la haute destinée du peuple camerounais dans sa longue et O combien périlleuse marche vers sa dignité et ses accomplissements en termes de progrès social et de développement.

De la brève rétrospective, il ressort que depuis 1992, bien d’élections multipartites ont été tenues sur le territoire national, avec plus ou moins les mêmes résultats ou plutôt, les mêmes échecs. Aux mêmes causes, les mêmes conséquences. Plutôt que d’assumer ses échecs et ses errements, et d’en tirer toutes les leçons qui s’imposent, l’opposition politique s’est toujours attelée à noyer ses défaillances et limites dans les véhémentes et stériles dénonciations de l’irrégularité des élections elles-mêmes. Trivial ! Le minimum de réflexe auquel il faut systématiquement s’attendre face à un régime tropical quelconque qui se sait incertain à l’épreuve de la transparence électorale, n’est-il pas de chercher prioritairement les voies et moyens de biaiser les règles du jeu démocratique ? Et c’est bien là et par implication, équation et défi ainsi dressés à l’opposition politique camerounaise, et dont dépend paradoxalement et surtout ironiquement sa crédibilité et désormais, sa survie démocratique, si tant est qu’elle vit encore ! Bien entendu je parle ici précisément non pas de ces partis que je qualifierais désormais d’hybrides sinon chauves-souris qui, en l’état actuel du paysage politique camerounais, du fait même d’un jeu pour le moins bridé et dénué de véritables fondements démocratiques, minent au gré d’intérêts dérisoires et versatiles, anti-patriotiques, la lisibilité des données en consacrant le caractère pluraliste d’une majorité qui n’en est assurément pas. Le passif de ces partis qui se réclament aussi bien de l’opposition, en est tout autant fort préjudiciable.

Et pourtant ! Indépendamment de la qualité démocratique du système politique camerounais, le rôle que se doit de jouer l’opposition nationale n’en est pas moins équivalent à celui assigné à l’opposition des pays unanimement reconnus comme étant de grande tradition démocratique. Elle se doit de faire valoir un contre-pouvoir effectif, et ne peut donc se satisfaire d’une quelconque position marginale qui la réduirait à une posture de figuration. Elle se doit pour ainsi dire, de représenter véritablement et en toute circonstance, la possibilité d’une alternance politique, et rien de moins. Autant que la majorité présidentielle, les partis politiques de l’opposition ont pour mission d’offrir aux camerounais la voix, le choix et la continuité. Ce qui suppose un fort ancrage dans l’idéologie par laquelle membres et sympathisants s’identifient à leur parti d’adhésion, indépendamment du changement de leadership. Il va sans dire que l’accomplissement d’une telle mission nécessite à tout parti politique digne du nom, un appareil politique épris de professionnalisme et d’un certain sens de stratégie [politique], ce qui implique une équipe qualifiée aux compétences transversales et dépositaire d’un savoir-faire à même d’exprimer avec conviction et clarté, l’idéologie du parti. Et par voie de conséquence, une telle équipe se doit d’être à même de s’adapter au contexte, à l’évolution du temps et aux obstacles auxquels le parti est amené à faire face dans l’exercice de son idéologie fondatrice. A ce titre, et à moins qu’il s’agisse plutôt d’un jeu de connivence masochique, nul doute que les supplices et autres avatars endurés depuis bien des années auprès du parti-Etat, sont autant d’enseignements qui, à force de sens créatif, à force d’imagination et d’une certaine ingéniosité politique, auraient mené au développement de ces vaccins et antidotes qui, à la faveur d’un vrai projet de société fédérateur et d’alliance stratégique responsable, propulserait assurément et définitivement le pays dans la voie du changement auquel, et j’ose supposer tout autant que le peuple camerounais, vous aspirez et prônez.

L’opposition camerounaise assume-t-elle en conséquence son rôle politique ? Certainement pas. Après vingt années de multipartisme, la démocratie reste encore ici un vain mot, expurgée des valeurs qu’elle sous-tend et qui la déterminent indépendamment des considérations sociologiques. Le sombre bilan du Cameroun se veut aussi bien accablant pour le parti-Etat obstiné à la perpétuation de manœuvres et subterfuges anti-démocratiques, que pour l’opposition dont les convictions idéologiques et le sens stratégique du combat politique sont encore à démontrer dans un paysage social où elle semble résolue à se singulariser par des lamentations et autres gesticulations laxistes et populistes qui, à défaut de relever d’une complicité sournoise voire machiavélique, font complaisamment libre cours aux supercheries et mascarades électorales à l’effet direct de plomber toujours plus, année après année, depuis pratiquement vingt ans, l’essor social du pays tout entier. Et c’est probablement là la déception ultime du peuple camerounais.

Bien entendu si la cause républicaine reste malgré tout le souci partagé de vos partis, alors il y a sans doute une face à sauver. Un sursaut, républicain. Et il va sans dire que les partis qui ne peuvent en faire preuve ou qui existeraient pour de motifs autre que l’idéologie et l’engagement politique qu’ils prétendraient avoir, n’ont démocratiquement aucune raison d’infester davantage le paysage [politique] national et d’entretenir perpétuellement et au mépris de l’opinion publique, une imposture politique au demeurant tout autant pernicieuse que la pseudo démocratie elle-même.

Plus qu’une simple alternance politique, le peuple camerounais aspire à un véritable essor démocratique, clé de voûte de la justice sociale et du progrès national. L’opposition politique doit pouvoir le lui apporter. Mais cela implique nécessairement une conception de l’opposition qui appelle avant tout à la quête d’un paradigme susceptible d’annoncer une symphonie dans la démocratie camerounaise. A ce titre, la Présidentielle de 2011 serait un épisode test, grandeur nature.

Dans l’intervalle,

Je vous prie d’agréer, Messieurs, les assurances de ma considération distinguée.

Badiadji Horretowdo
CL-Expert
camerounlink.net
E-mail : [email protected] L´expert
Site web : www.horretowdo.com


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