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Présidentielle de 2011: Réné Sadi surveille les Bamboutos

Posted by Admin on Feb 15th, 2010 and filed under Featured, Politique. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

Par marlyse.sibatcheu | Lundi 15 février 2010 | Le Messager|

Hier rebelle, aujourd’hui allié. Le département des Bamboutos qui, il y a encore quelques années brillait par son adhésion massive et inconditionnelle à l’opposition et surtout au Front social démocrate (SDF), semble avoir retourné sa veste politique. C’est en tout cas ce que donne à penser le rassemblement du parti au pouvoir samedi 13 février 2010 à Mbouda, chef-lieu du département. L’élite et les leaders locaux du parti des flammes ont voulu faire comme les autres : lancer un vibrant appel de soutien à la candidature de Paul Biya pour la présidentielle de 2011. Un appel couru, en ce qu’il a mobilisé presque tout le gratin politico-administratif de la région de l’Ouest.

Pour l’une des rares fois, le secrétaire général du comité central du RDPC, René Emmanuel Sadi, a fait le déplacement pour un meeting de ce genre, accompagné d’une cour de ministres et pontes du régime. Sadi n’est pas simplement venu accompagner l’initiative d’un ami, Emmanuel Nganou Djoumessi (secrétaire général adjoint des services du Premier ministre) ; il est surtout venu secrètement voir si ce qu’on lui raconte depuis un certain temps – l’adhésion massive des Bamboutos au RDPC – est vrai.

Des signaux qui pourraient renvoyer à une certaine vérité lui ont été en effet présentés : démission d’une figure de proue du SDF  pour travailler désormais aux côtés de membres du gouvernement RDPC (Pierre Mouafo, originaire des Bamboutos, ci-devant secrétaire général adjoint du SDF), participation massive de la population au meeting de Mbouda, renforcement de la présence du RDPC à travers la création de nouveaux démembrements du parti dans le département, début d’inversion des tendances aux consultations politiques locales, etc.

Si sur le vif de l’événement René E. Sadi tout comme d’autres personnalités dont Laurent S. Etoundi Ngoa ont déclaré leur satisfaction, ces hauts dignitaires du parti des flammes restent dans l’expectative parce qu’en politique, les opinions changent assez rapidement. Dans cette perspective, les Bamboutos constituent un terrain d’observation de la progression du RDPC et, surtout, de la pénétration de l’idée d’un consensus national sur une nouvelle candidature de Paul Biya à la présidentielle. Le département reste donc sous surveillance, de même que certaines poches de l’opposition politique dans la région.

La surveillance de l’attitude des Bamboutos se justifie par la prudence du RDPC qui, au moment où Paul Biya s’apprête à continuer son règne à la présidence de la République, ne souhaiterait pas faire face à une quelconque résistance. La présence de Sadi qui fait toujours ce que le président national du parti lui demande est une brûlante attestation de cette option stratégique.

Ce qui se passe à Mbouda est certainement l’expression d’un recul de l’opposition. Pas que le RDPC a donné suite aux revendications des populations – opportunités diverses de développement, meilleure représentation dans les hautes sphères de l’Etat, etc. – mais simplement que le peuple est fatigué d’attendre des promesses de l’opposition. S’il est effectivement réel que le parti des flammes a désormais gagné tout le département, ce serait la « mort » du pluralisme politique et, donc, de la démocratie. Paul Biya, président de la République depuis 1982, serait-il alors fier de régner dans un pays où la démocratie ne respire plus ?

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