Jean Francis Belibi à Sangmélima| 7/12/2009| Mutations

Succès pour le secrétaire général du Rdpc, les plans proposés par les institutions financières ont plutôt conduit à un pilotage à vue de l’Economie selon le Minepat.

Les organisateurs de la rencontre de samedi dernier dans le chef lieu du département de Dja et Lobo avaient de quoi se frotter les mains au terme de ce meeting. Ce fut un réel succès populaire. Tant sur la plan de la quantité, on a vu des militants venus des 7 sections Rdpc que compte ce département, des élites venant des autres départements de la région du Sud, et même des autres régions du Cameroun, que sur le plan de la qualité. Toute l’élite se côtoyait au cours de ce meeting baptisé «Le serment de Sangmelima». On pouvait ainsi voir côte à côte Michel Meva’a M’Eboutou, Remy Zé Meka, Edouard Akame Mfoumou, Edgard Alain Mebe Ngo’o (qui ont pour les trois premiers la particularité d’avoir été ministre de la Défense alors que le quatrième est en fonction), Gervais Mendo Zé (ancien Dg de la Crtv), Martin Belinga Eboutou (directeur du Cabinet civil), David Nkoto Emane (Dg de Camtel), Jean Louis Beh Mengue (Dg Art), Louis Paul Motazé (ministre de l’Economie), Samson Ename Ename (ancien secrétaire général de l’Assemblée nationale), Olivier Noël Mekoulou Mvondo Akame (Dg de la Cnps), Jean Jacques Ndoudoumou (Dg Armp), Sébastien Foumane (Sg Minrex) pour ne citer que les plus connus aux côtés desquels l’on retrouvait les élus de ce département à l’Assemblée nationale, et les responsables locaux du parti au pouvoir. Un meeting au cours duquel l’une des principales «vedettes» aura incontestablement été Gervais Mendo Zé avec sa chorale «La voix du Cénacle» qui a composé «l’hymne spécial» de la circonstance à travers lequel le Dja et Lobo lançait un message à Paul Biya «Accepte encore d’être candidat en 2011», non sans indiquer que «la force du coup de pied lui vient de la hanche». Signification: «le coup de pied de Paul Biya a pour hanche, le Dja et Lobo».

Mécanismes
Pourtant, il y a eu de nombreuses allocutions samedi dernier à Sangmelima. Une dizaine au total. Toutes avaient pour tonalité principale, l’invitation à une nouvelle candidature de Paul Biya à la prochaine élection présidentielle. On remarquera néanmoins cette sortie du représentant des confessions religieuses lorsqu’il a lancé cet appel, dans une atmosphère à couper au couteau : «Messieurs les ministres, directeurs généraux, secrétaires généraux… nous vous prions de respecter vos aînés, les anciens ministres qui ont été comme vous. Respectez les hommes d’Eglise, respectez les chefs traditionnels…».

On a ensuite entendu, quelqu’un n’a pas manqué d’ajouter «et enfin», le Dja et Lobo, par la voix du représentant de l’élite, le ministre Louis Paul Motazé dénoncer toutes ces campagnes de dénigrement dont a été victime le chef de l’Etat. C’est ensuite en ministre de l’Economie qu’il est monté au créneau pour tenir un discours qui ira en totale contradiction avec celui du secrétaire général du comité central du Rdpc.

Parlant à cet effet des nouveaux mécanismes mis en place pour la relance économique, Louis Paul Motazé va déclarer : «Je le dis en toute connaissance de cause, car au moment où il me nomme ministre de l’Economie, le président Biya m’a clairement exprimé ses attentes fortes, quant à la nécessité de repenser le développement du pays en tournant le dos au pilotage à vue, imposé par l’ajustement structurel, mais critiqué et décrié par tous les penseurs en ceci qu’il ne permettait pas d’avoir une visibilité et une lisibilité claire du devenir de notre nation. Cette attente forte, cette interpellation du chef de l’Etat… a conduit le gouvernement à reprendre le processus de planification».

Il indiquera plus loin : «C’est donc dire qu’après avoir eu à assurer patiemment la stabilisation nécessaire de notre économie, le président Biya souhaiterait que l’on passe à autre chose de plus ambitieux, de plus réfléchi qui soit davantage le fruit de nos propres réflexions et qui soit la matérialisation de la réponse à la question qu’il a posée, qu’il s’est posée, qu’il nous a posée, à savoir : quel Cameroun voulons-nous pour nos enfants ?»

Une position qui ne sera pas du tout de l’avis de René Emmanuel Sadi pour qui «Le président de la République a su faire preuve de courage, de lucidité et de détermination pour prendre, face à la crise économique, les mesures indispensables qui s’imposaient. Le programme de redressement de notre économie, mené pendant près de 20 ans avec persévérance, en relation avec les institutions financières internationales a été, quoiqu’en disent nos détracteurs impénitents, couronné de succès. Les bases d’une économie viable, saine sont là…».
Un René Sadi qui s’en est ensuite pris à «ceux qui, ayant volontairement choisi de s’exiler, croient pouvoir divertir et mystifier les Camerounais en distillant en boucle, sur Internet ou par d’autres canaux, notamment ceux qu’on dit aujourd’hui numériques des contre vérités sur le Cameroun et ses dirigeants.» Avant de s’interroger «Ces gens-là ont-ils le don d’ubiquité ? Si l’on veut servir son pays, est-ce de l’étranger que l’on peut mieux le faire ? Est-ce à l’étranger que l’on trouvera meilleure tribune pour ce faire ? Ou est-ce à l’étranger que l’on doit aller chercher l’onction nécessaire ?»

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