Visite de Déby La presse à capitaux privés tenue à l’écart

Par Alain Noah Awana | Jeudi 29 octobre 2009 |Le Messager |

Idriss Deby - Pdt du Tchad

Couvrir un évènement au Palais de l’Unité, qui plus est la visite d’un chef d’Etat, est un évènement majeur pour beaucoup de journalistes camerounais. A tel point que dans les rédactions, c’est la bagarre lorsque le cabinet civil de la présidence de la République, par exemple, demande aux médias de faire accréditer des reporters. Malheureusement, beaucoup de reporters du Cameroun n’ont pas connu cette « effervescence » hier, 28 octobre 2009. Ils ont en effet été « mis sur la touche », pour reprendre l’expression d’un confrère, lors de l’arrivée du président tchadien Idriss Deby Itno, en visite officielle chez son homologue Paul Biya. Le fait est que plusieurs organes de presse n’ont pas assisté « en direct » aux différentes articulations qui ont ponctué cette visite depuis hier soir. Et pour cause : ils n’ont pas reçu leurs badges d’accréditation à temps. Certains ne sont pas rentrés en possession de ce précieux sésame qui permettait d’accéder à la présidence de la République, pour au moins suivre les déclarations du président tchadien après l’audience d’une heure que lui a accordée Paul Biya.

Le ministère de la Communication (Mincom) avait pourtant donné l’impression que l’on tenait à « associer » toute la presse. Mardi 27 octobre en effet, les collaborateurs d’Issa Tchiroma Bakary ont appelé dans les rédactions pour avoir les noms et prénoms des journalistes pour leur accréditation. Au journal Le Messager qui avait deux « places », l’interlocuteur du Mincom a appelé à plusieurs reprises ce jour-là. Et après avoir enregistré les noms, il a promis de rappeler le lendemain pour « de plus amples informations ». Seulement, l’on oublie parfois que les promesses ne tiennent qu’à ceux qui y croient. A plusieurs reprises, le Mincom a été relancé dans la journée d’hier, notre interlocuteur, répondant aux abonnés absents. C’est finalement à plus de 17 heures que les badges ont été retirés à la porte 015 du ministère. Il était beaucoup trop tard pour « rattraper » quoi que ce soit. Sur la liste qui portait les noms des journalistes accrédités et que nous avons brièvement aperçue, on pouvait remarquer que sur plus de 50 personnes, à peine 15 avaient retiré leurs accréditations. Chez certains confrères d’ailleurs, on ne s’était pas vraiment gêné. « Nous n’étions pas au courant. On va regarder à distance », a expliqué en substance un confrère joint au téléphone.