Posted by Le Jour| 21 Juin 2010| Le Jour|
Le président national de la Révolution camerounaise du peuple uni (Rcpu), Abba Aboubakar, qui avait saisi au mois de mars dernier la Cour suprême du Cameroun pour violation des lois par le président de la République, est placé en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui depuis vendredi dernier. Il aura auparavant passé une semaine de garde à vue à la division régionale de la Police judiciaire du Centre. Contactée au téléphone par Le Jour, son épouse indique qu’elle lui a rendu visite à la prison de Kondengui hier, dimanche 20 juin 2010. D’après nos informations, le 10 juin dernier, Abba Aboubacar s’est rendu à la Drpj du Centre pour répondre à une convocation. Le même jour, il a été placé en garde à vue.
Tout est parti d’une plainte déposée contre lui pour «abus de confiance ». L’auteur de la plainte est greffier au tribunal de grande instance du Mfoundi. Un proche de M. Abba remonte aux origines de cette affaire : « En juillet 2009, les établissements Ekassi et frères, entreprise de M. Abba Aboubacar, ont soumissionné et obtenu un marché pour la construction d’un bloc sanitaire au lycée de Soa. La dame qui lui porte plainte a financé la réalisation dudit marché. Le paiement a été fait plus tard par virement bancaire dans le compte des établissements Ekassi et frères. M. Abba aurait décidé de ne verser à la dame que 3,6 millions Fcfa sur une somme de six millions Fcfa perçue. Estimant que le reliquat doit être versé dans les caisses de l’Etat au titre de diverses taxes et impôts. La plaignante exige donc ce reliquat. »
Les déboires de Abba Aboubacar surviennent après une lettre qu’il a adressée au chef de l’Etat pour dénoncer l’immixtion des fonctionnaires dans les marchés publics. Mais surtout, après le recours qu’il a introduit devant la Cour suprême le 1er mars dernier contre le chef de l’Etat. Il demandait à cette instance judiciaire, de «constater et prononcer» la violation de la loi n°91-20 du 16 décembre 1991, fixant les conditions d’élection des députés à l’Assemblée nationale, modifiée et complétée par la loi n°97-13 du 19 mars 1997 et celle n°2006/009 du 29 décembre 2006 en son article 10 qui précise que lorsqu’il se produit une ou plusieurs vacances définitives par suite de décès, démission du titulaire ou de suppléant ou par toute autre cause dans une circonscription électorale, il est procédé à des élections partielles dans les douze mois qui suivent la vacance. Depuis août 2007, date du décès du premier député de la législature en cours, six députés ont déjà rendu l’âme. Abba Aboubacar a fait observer que le chef de l’Etat n’a pas convoqué les électeurs dans les délais que lui prescrit la loi.
Avant le dépôt de son recours à la cour suprême, il avait saisi par courrier ordinaire le président de la République et le président de la Cour suprême, respectivement le 27 et le 28 octobre 2009 pour les informer de la situation.
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Monsieur Abba Aboubakar a des problèmes avec une autre citoyenne qui l’accuse d’abus de confiance : « En juillet 2009, les établissements Ekassi et frères, entreprise de M. Abba Aboubacar, ont soumissionné et obtenu un marché pour la construction d’un bloc sanitaire au lycée de Soa. La dame qui lui porte plainte a financé la réalisation dudit marché. Le paiement a été fait plus tard par virement bancaire dans le compte des établissements Ekassi et frères. M. Abba aurait décidé de ne verser à la dame que 3,6 millions Fcfa sur une somme de six millions Fcfa perçue… ». Alors, qu’est-ce que les autorités camerounaises ont à avoir là-dedans? La justice s’en prend à Mr Aboubakar, l’homme d’affaires et non Mr Aboubakar, l’homme politique. Il faut vraiment éviter de tout amalguer. C’est malhonnête de dire que c’est à cause de sa plainte contre le chef de l’État qu’il est incarcéré. C’est en tant que citoyen qu’il a des problèmes avec la justice et non en tant qu’opposant politique.