ARNAQUE SUR LE NET: 22 Camerounais coffrés par Interpol

Un rapport très récent de la police internationale révèle qu`une vingtaine de nos compatriotes, liés aux multiples arnaques qui ont cours sur Internet, vient d`être neutralisé.

La nouvelle a d’abord été publie par nos confrères du journal de langue anglaise Eden Newspaper. Une information qui ,depuis sa publication lundi 26 juillet dernier ,circule sur Internet. Ces jeunes, apprend-on, sont basés au Cameroun où des villes telles que Douala, Yaoundé, Bamenda, Buéa, Limbé les abrite et même dans la diaspora camerounaise à l’étranger, notamment à Kuala Lumpur en Malaisie, Ukraine, Londres, Berlin, Allemagne, Côte d`Ivoire, Nigéria et le Bénin, pour ne citer que ces endroits phares. Le rapport révèle en effet que les jeunes camerounais utilisent généralement des sites web à l`exemple de “facebook“, “Hi5” et autres sites de rencontres amoureuses comme “drague.net” pour dépouiller leurs victimes. Selon les experts d`Interpol, nos génies de la technologie de l`information et de la communication se servent des pseudonymes pour rentrer dans le profil de leurs cibles sur “face book” et autres sites de dialogues ou “chat”. Une fois installés dans la boîte privée de la victime, ils les attirent dans un piège qui n`est autre qu`une fausse promesse amoureuse, laquelle se termine le plus souvent par de grosses transactions financières doublée de la disparition de l`arnaqueur après le succès du grand coup. L`histoire est narrée par une jeune fille de nationalité américaine qui a récemment créé son profil sur “facebook” aux fins d`échapper au lourd poids de la solitude provoqué par une rupture douloureuse avec son “copain”. Ayant une parenté camerounaise, cette dernière s`est mise à y ajouter des profils des gens du Cameroun. Malgré le fait qu`elle n`avait jamais connu le pays d`origine de l`un de ses parents. Et c`est ainsi qu`elle a, en moins de deux mois, nouer une relation amicale avec un Camerounais basé à Kuala Lumpur en Malaisie, à partir de son profil. La jeune demoiselle, assoiffée d`amour, s`est très vite éprise d`amour pour ce spécialiste de l`arnaque sur Internet. Elle est tombée pour un “mec” aux paroles mielleuses. Sur la demande de ce mythomane, la très riche et brillante étudiante accepte de financer l`entrée de ce compatriote aux Etats-Unis et de l`aider à intégrer la même Université où elle a pris les engagements de financer totalement les études de ce citoyen camerounais. Et pour montrer son dévouement à ce dernier, la jeune américaine ira même jusqu`à prendre l`avion pour aller passer des congés chez son “chaud” en Malaisie. Mais c`était sans compter le danger qui la guettait. Naïve comme elle est, elle remettra sa carte de crédit à ce “Scammer” ou arnaquer du net pour qu`il effectue des retraits d`argents à la banque pour la réservation d`une suite à l`hôtel et la location d`une voiture pour son séjour en Malaisie. La fille réalisera plus tard qu`une énorme somme d`argent a été prélevée de son compte bancaire par son “compagnon” qui reste introuvable.

Cas récurrents au Cameroun

Des cas comme ceux-là arrivent tous les jours au Cameroun où surfer sur Internet est devenu très dangereux. A Buéa et Douala, les “feymen” qui , autrefois, se pavanaient dans nos villes avec de grosses cylindrées broient aujourd`hui du noir tandis que de jeunes étudiants roulent carrosse. Beaucoup, approchés par la presse, ont affirmé tirer leur fortune subite des sites Internet où ils inondent les boîtes email de messages alléchants relatifs à la loterie américaine ou aux jeux du hasard, la vente des propriétés, des lingots d`or, ou même des aventures amoureuses. C`est ainsi que dans la ville où est basée l`Université de Buéa, nombre d`étudiants en fin de formation passent le clair de leur temps en ligne dialoguant et envoyant des messages à des inconnus à l`autre bout du monde. Et le lendemain, dès que l`opération marche on court vite vers les établissements de micro finance retirer de l`argent envoyé par “les blancs”. Celui-ci s`évalue, parfois, en termes de millions de francs Cfa. Récemment à Bamenda, un jeune homme d`une vingtaine d`années avait été condamné par l`administration judiciaire du Nord-Ouest pour avoir extorqué près de 70 millions à des occidentaux. Dans un pays où la pauvreté (près de 5 millions de pauvres) et le chômage a pris des proportions incontrôlables pour le gouvernement, les jeunes diplômés qui sortent des écoles n`ont pour seule issue que Internet. Le 11 janvier 2010, 2800 étudiants titulaires des Licences, Masters et Phd ont obtenus leur parchemin des mains des autorités camerounaises qui leur avaient prescrit l`auto-emploi. Sans toutefois dire comment on crée des emplois ou micro entreprises. Aujourd`hui, il semble que les jeunes ont eu l`ingénieuse idée de créer leur propre emploi qui n`est autre que l`arnaque sur Internet.

Joseph Roland Djotie|28 juillet 2010|Camerounlink.net|