Bamendjou : S.M Sokoudjou reçoit une demande d’explication du gouverneur

Le chef supérieur de ce groupement appelé à donner sa version des faits, suite aux incidents qui ont entraîné l’incendie de quelques maisons.

La réaction de l’administration publique, à la suite des incidents ayant secoué le groupement Bamendjou, se fait sentir depuis le milieu de la semaine dernière. Cela se traduit par une demande d’explication, servie par le gouverneur de la région de l’Ouest, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, à S.M Jean Philippe Rameau Sokoudjou, chef supérieur Bamendjou. Même si les termes de cette demande n’ont pas été dévoilés, S.M Sokoudjou s’est limité juste à dire qu’il y a apporté des éléments de réponse ce lundi, 11 octobre 2010 : «Le gouverneur a le droit d’avoir des explications et il est de mon droit de les lui apporter», a déclaré le Fo’o des Bamendjou, groupement situé à une quinzaine de kilomètres de Bafoussam.

En plus de cette action, le S.M Sokoudjou a porté plainte contre Armand Fonkou Sokoudjou, natif de Bamendjou résidant en Italie, qu’il soupçonne d’être l’instigateur des événements qui ont émaillé la vie à Bamendjou, il y a quelques jours. Une plainte a été déposée respectivement à la brigade de gendarmerie à Bamendjou et à la compagnie de gendarmerie à Baham, qui l’a transféré à la légion de gendarmerie de l’Ouest, à Bafoussam.

Les premières auditions auront lieu lundi prochain. L’objet de la plainte porte sur «séquestration et tentative d’assassinat». Le plaignant justifie son action par le fait que Armand Fonkou Sokoudjou aurait conduit des «gros bras» pour investir un lieu de commerce tenu par le Fo’o, en menaçant de «l’abattre» à l’aide d’une arme à feu : «C’est lui qui a provoqué un incident au marché», ajoute S.M Sokoudjou, joint ce dimanche au téléphone. Il n’a pas été possible d’avoir la version d’Armand Fonkou Sokoudjou. En se limitant à ses propos le lendemain de l’incident, ce dernier soutenait que la parcelle de terre querellée appartient à sa famille, et qu’elle était en droit d’y inhumer un membre.

On se souvient que Bamendjou était à feu dimanche 3 octobre dernier. A l’annonce de l’enterrement de Catherine Djoumkang, décédée à l’âge de 85 ans, le Fo’o avait indiqué qu’elle ne pouvait pas être portée en terre au lieu souhaité, arguant qu’il s’agit d’un domaine de la chefferie traditionnelle Bamendjou. Cependant, les parties sont arrivées à un compromis. La famille endeuillée a signé un acte pour dire qu’elle reconnaît que ledit terrain ne lui appartenait pas, avant de procéder à l’inhumation.
Dans la nuit du 2 au 3, un serviteur du chef a été soupçonné d’avoir interrompu l’énergie électrique au lieu du deuil. Il a été tabassé. Plus tard, Armand Fonkou Sokoudjou et quelques-uns de ses compagnons se sont retrouvés en pleine ville à Bamendjou pour manifester leur courroux à l’endroit de S .M Sokoudjou. Parce que les notables et princes ont appris que le chef a été agressé, ils ont débarqué sur la parcelle en question. Trois maisons y ont été brûlées et la tombe de la défunte profanée.

Michel Ferdinand | 12 octobre 2010 |Mutations|