Cameroun-Guinée Equatoriale : La réserve de Campo-Ma’an menacée

Les populations dénoncent des incursions de braconniers équato-guinéens.

La sonnette d’alarme a été tirée depuis l’année dernière par le conservateur du parc national de Campo-Ma’an, Prospère Magloire Seme, qui craint la disparition des espèces fauniques et végétales, suite à la pression que les équatoguinéens civils et militaires exercent sur la réserve.

Le préfet de l’Océan, Emmanuel Patrice Ngollè III, a tenu une réunion de sécurité relative à cette question frontalière lundi dernier à Kribi. La situation est préoccupante dans l’arrondissement de Ma’an, département de la vallée du Ntem. Les autorités parlent d’unenlèvement récent de 12 personnes de la société des études systématiques par des militaires équatoguinéens. Ces personnes ont été relâchées, précise notresource, après l’intervention de Yaoundé. Autre fait d’invasion mis à l’actif de la Guinée Equatoriale, l’occupation de l’UFA ( Unité Forestière d’aménagement) 09024, qui devrait être exploitée par la Wijma, société forestière travaillant dans cette zone.

Les mototaxis claironnent dans la ville avec des fanions de la Repluca de Guina Ecuatorial, sans en être aucunement inquiétés. La plupart des familles de Ma’an tirent leurs de la Guinée, où leurs vivres se vendent bon marché. Certains y achète d’ailleurs du pétrole qu’ils revendent à Ma’an, avec un bénéfice de plus de 200% (frais de douane, exonéré).
La zone de Ma’an, située à 85km d’Ebolowa, a pour tout dispositif de sécurité trois gendarmes, dans une brigade dépourvue de moyen de locomotion, et un commissariat spécial qui ne compte que deux policiers. D’après nos informations, une mission militaire du 11ème bataillon de fusiliers marins de Campo a longé récemment le Ntem, pour se rendre compte de la situation réelle.

Ce qui est considéré comme une invasion est renforcé par le fait que la frontière, dans cette forêt n’est pas matérialisée. Des Equato guinéens, friands de la viande de brousse, vident progressivement la réserve de la biodiversité de Campo Ma’an.

Joseph Abena Abena|Lundi 4 Octobre 2010|Le Jour|