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Débrouillardise : Moi, Cédric, pousseur

Posted by Admin on Jul 16th, 2010 and filed under Régions. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

Léopold Alfred Tchoya (Stagiaire)|16 Juillet 2010|Mutations|

Vêtu d’un jean bleu, d’une paire de babouche jaune et d’un T-shirt délavé, Cédric Mbezele, jeune garçon de 13 ans et élève dans un collège de la place en classe de 4e est depuis le début des vacances pousseur au marché du Mfoundi. Contrairement à plusieurs enfants de son âge qui passent leurs temps dans les salles de cinéma où sur des terrains de football, Cédric, lui, arpente à longueur de journées les artères du marché du Mfoundi. Sa journée, il l’a débute dès 5h du matin : «Je m’occupe au passage des tâches ménagères et vaque ensuite à mon occupation qui ne me reconduira à la maison que vers 18h. Mais avant, je mange un bout de pain haricot», raconte-t-il.
Et lorsqu’on lui pose la question de savoir pourquoi ce choix de vie, il répond : «je n’aime pas rester à la maison et me tourner les pouces. J’ai choisi de pousser afin d’aider mes parents à la rentrée scolaire», dit-il avant d’ajouter : «si je ne l’avais pas fait, je ne serais pas allé à l’école l’année scolaire dernière. La brouette a tout payé». D’après le jeune garçon, ce sont des amis qui l’ont initié à ce métier qui fait aujourd’hui la joie et le bonheur de bon nombre de ses clientes.

De temps en temps, il se laisse distraire par un véhicule qui gare à quelques centimètres de l’endroit où est immobilisé son engin. «Maman, maman un porteur», lance t-il à une ménagère. Le sourire innocent et le visage angélique du jeune garçon ne laisse personne indifférent. Ce qui lui vaut souvent des remontrances et des injures des plus âgés. «Il n’est pas facile de pousser ici au marche. Les autres qui sont là-bas (indiquant du doigt un groupe de jeunes jouant aux cartes sur le site de l’ancienne station à essence du marché du Mfoundi) voient en moi une menace car je prends tout. Je porte tout, je ne taxe pas. Raison pour laquelle les mamans me préfèrent aux autres». Ce que confirme Sandrine Nké, ménagère rencontrée audit marché : «Les enfants ici ont le vent en poupe. Il est plus facile de faire confiance à un enfant qu’à un adulte car ils sont encore innocents».

A la question de savoir combien il gagne, le jeune garçon hésite, avant de répondre «pas grand-chose. Après avoir retiré l’argent de la location de la brouette qui est de 250 Fcfa la journée, celui de mon déjeuner 125 Fcfa [en général, et un plat de riz, Ndlr] et du soupé 300 Fcfa, je rentre le soir avec une somme comprise entre 1000 et 1500fcfa». Cet argent, selon lui, est directement mis dans une caisse d’épargne qui lui permettra de payer ses fournitures et la pension scolaires dans le collège privé qu’il fréquente.
Jeune et pourtant assez mature pour son âge, Cédric Mbezele raconte que les moqueries de certains de ses camarades ne l’affectent plus. Ce fils de taximan et de ménagère dit avoir compris que la manne ne viendra jamais du ciel. Le soir tombé, après une journée de dur labeur, le jeune garçon de 13 ans s’en ira heureux d’avoir bouclé une autre journée dans son Mvog-Ada natal et certain de fréquenter l’année scolaire qui pointe à l’horizon.


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