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Deux Bangladeshis à New-Bell: Et si c’était un réseau d’immigration clandestine ?

Posted by Admin on Jul 7th, 2010 and filed under Régions. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

Par jacques.doo.bell | Mercredi 7 juillet 2010 | Le Messager|

L’un s’appelle Bahar Ullah et l’autre Abul Kalam. C’est le 16 juin qu’ils sont tombés dans les mailles de la police dans une opération de contrôle des papiers d’identité. Selon leurs déclarations, ils séjourneraient à Douala depuis un peu plus de deux ans. Contactés dans leur village par leur compatriote Rahman Mahbubur, les deux jeunes gens ont reçu des documents leur permettant de travailler au Cameroun avant de se rendre en Europe par la suite, moyennant une caution de 2 500 000 francs cfa chacun. La caution, selon eux, aurait été versée à la sœur de Rahman Mahbubur. Ce dernier leur aurait promi une ration alimentaire journalière, une prise en charge médicale et un salaire mensuel de 1 250 000 F cfa environ chacun. Au Bangladesh, un des pays les plus pauvres du monde, c’est plus que du beurre dans les épinards.

Arrivés à Douala, au bout de 30 jours, grande sera leur surprise quand leur employeur tourne casaque et met brutalement fin à ses mirobolantes promesses. Sans attache dans la ville, ils ont néanmoins continué de travailler dans la ferraille, à raison de …1000 francs cfa par jour et, de 8 heures à minuit. Ils n’étaient plus que des esclaves de Rahman Mahbubur. Du rêve au cauchemar, dirait-on.

Constatant que la validité de leurs cartes de séjour arrivait à expiration, les deux «métèques» se révoltent contre leur « maître » qui les jette dehors. Un voisin indien voyant le danger qui pesait sur eux les conduit à l’Antenne régionale de la Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés où ils révèlent les conditions de leur arrivée et de leur séjour au Cameroun. Face à ce flagrant délit de violation des droits de l’Homme, madame Konkombo Marie Claire, secrétaire permanente de l’antenne, entreprend une enquête.

Convoqué pour donner sa version de cette rocambolesque affaire, Rahman Mahbubur s’oppose d’abord fermement à toute négociation et conciliation, refuse de renouveler leurs cartes de séjour, de les faire rentrer dans leur pays et même de leur verser le moindre taka (unité monétaire du Bangladesh).

A l’analyse, on s’est rendu compte à la Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés que « les victimes, pauvres paysans qui ne savent ni lire, ni écrire, ni même s’exprimer en français ou en anglais, ont été embarqués, dans une aventure d’exploitation des êtres humains». Dans leur ignorance, ils ne pouvaient que se fier aux allégations de Rahman Mahbubur, leur «bienfaiteur» qui en profite pour les exploiter impunément.

L’arbre qui cache la forêt

Devant la secrétaire permanente de la CNDHL, Rahman Mahbubur nie sa responsabilité dans le séjour de ses compatriotes à Douala, refuse qu’on dise qu’il les a exploités. Alors même qu’il retenait leurs passeports. Usant de persuasion, madame Konkombo finira par obtenir que Rahman Mahbubur restitue les passeports qu’il confisquait.

Arrêtés et gardés à vue à la Police judiciaire à Douala, les deux jeunes Bangladeshis ont été entendus en même temps que leur « maître » et déférés devant le Tribunal de première instance de Douala-Bonanjo. Motifs : « immigration irrégulière et complicité d’immigration irrégulière sur le territoire camerounais ». Toutefois, le complice n’ira pas à New-Bell. Il est royalement en liberté à Douala pendant que ses victimes croupissent à la prison centrale de New-Bell. Ils seront à nouveau devant le tribunal le 12 juillet 2010. En attendant, quelques âmes de bonne volonté d’origines indienne et libanaise assurent leur pitance quotidienne, organisent une quête dans leur milieu pour leur obtenir des cartes de séjour sans lesquelles ils resteront en prison. Ils sollicitent parallèlement l’assistance de l’antenne locale de la CNDHL pour les sortir du trou.

A y voir de près, cette affaire révèlerait l’existence à Douala, voire ailleurs au Cameroun de réseaux d’immigration clandestine entretenus par des négriers d’origine asiatique. Par des papiers plus ou moins réguliers, ils font venir au Cameroun leurs compatriotes qu’ils viennent exploiter comme d’ailleurs ils le font des Camerounais dans des entreprises plus ou moins connues des services administratifs compétents. Avec des salaires dérisoires, des conditions de travail épouvantables. Les victimes ne les dénoncent pas, de peur de perdre ces miettes qu’on leur jette quotidiennement. Peut-on dire que les autorités compétentes ne sont pas informées ? Que nenni car des rapports arrivent parfois chez nos fonctionnaires qui font des constats, mais préfèrent rançonner les fautifs et les laisser en paix. Ainsi l’affaire Bahar Ullah, Abul Kalam et Rahman Mahbubur est un arbre qui cache la forêt d’un réseau d’esclavage moderne au Cameroun.


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