Douala : 300 étudiants sommés de quitter la cité universitaire

Les occupants récalcitrants vont être délogés à compter de ce jour, en prélude aux travaux de réfection qui dureront un an.

Les étudiants occupant encore les mini-cités, seront purement et simplement expulsés à compter de ce mercredi», a-t-on appris d’un responsable à la cellule de la communication de l’université de Douala.

Ce dernier annonce que la porte centrale sera fermée. Hier, mardi 2 novembre 2010, à un jour de la fermeture annoncée depuis le 23 août 2010 par le recteur, des étudiants étaient encore présents sur les lieux. Ceci, pour diverses raisons. «Je faisais ma dernière lessive. Je compte partir demain matin pour une mini-cité non loin du campus. Pour avoir cette chambre ça n’a pas été facile. Les coûts sont deux fois plus chers que ceux des chambres du campus. En plus, les bailleurs demandent entre 10 et 14 mois de loyer pour admettre les étudiants», affirme Nassere Baleng, étudiant en chimie. Dans sa chambre, il prépare son départ.

Christian est encore là. Lui, contrairement à Nassere, n’a pas encore trouvé de chambre qui corresponde à ses moyens. «Je continue de chercher la chambre. Les prix varient entre 25.000 et 30.000 francs Cfa le mois. Pourtant j’étais habitué à payer 10.000 francs Cfa ici. C’est difficile mais je vais partir demain me caser momentanément en famille à Bonamoussadi, en attendant de trouver mieux». Comme cet étudiant en Faculté des sciences économiques et de gestion appliquée (Fsega), nombre d’étudiants comptent libérer leur chambre demain. Certains réclament un mois de loyer à l’université de Douala. «J’ai signé un contrat de 9 mois avec l’université. Aujourd’hui je suis à mon huitième mois. On ne m’a rien dit concernant le dernier mois et on me demande de partir», se plaint Christian.

« On les a sommés de partir en août. Ces frais ne peuvent pas exister puisque chaque 31 octobre, les étudiants libèrent les chambres pour céder la place aux nouveaux étudiants. Ceci, après la session de la commission d’attribution des chambres. Le contrat de chaque étudiant dure deux ans non renouvelable», dément un responsable à la cellule de la communication. Cette fois-ci, la cité sera fermée pour une période d’un an. « Les cités de l’université ont été construites il y a 27 ans. Avec l’usure du temps, elles se sont considérablement détériorées. Il y a des problèmes d’étanchéité, les portes sont à refaire, l’électricité également. On a déjà eu plusieurs cas d’incendie». Les escaliers qui mènent à l’étage sont transformés en dépotoir. Les murs sont délabrés et les couloirs sombres.

La cité universitaire a été construite pour abriter 300 étudiants. A l’époque du centre universitaire, elle était destinée aux étudiants de l’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec), de l’Ecole nationale supérieure de l’enseignement technique (Enset) et de l’Institut universitaire de technologie (Iut). Elle rapporte chaque année 30 millions de francs Cfa.

Armelle Nina Sitchoma (Stagiaire) | 3 Novembre 2010| Le Jour|