Douala III : la sorcellerie gangrène les populations

Par lemessager | Mercredi 3 mars 2010 | Le Messager

La journée de dialogue public fait son bonhomme de chemin. Samedi 27 février dernier, Douala 3ème était à l’honneur. Organisées pour offrir aux habitants de Douala l’opportunité de contribuer à l’analyse des problèmes de la ville en les exposant tels qu’ils le ressentent au quotidien, l’étape de Douala 3è a drainé du beau monde. Pendant plusieurs heures, les populations, réparties en quatre commissions, ont recensé et hiérarchisé nombre de problèmes auxquels elles font face tous les jours. Parmi ceux-ci : la sorcellerie, l’absence de coopératives communales, l’aménagement des routes et l’éclairage public, l’adduction en eau potable, l’insécurité, les constructions anarchiques, le chômage, l’encombrement de la chaussée, la création des espaces de loisirs pour des personnes âgées, l’absence d’écoles publiques et de caniveaux, la délocalisation des décharges publiques…et l’insertion sociale des jeunes. Des problèmes qui ont été mis en priorité par les populations elles mêmes.

Selon Jean Yango, directeur des études, de la planification urbaine et du développement durable, qui a assisté aux travaux en qualité de représentant du délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala, « tout ce que nous faisons est très sérieux. Il y a un livre qui sera édité et qui va contenir tous ces problèmes que les populations viennent de recenser. Nous allons solliciter les pouvoirs publics qui voleront sans doute à notre secours. Vous avez noté que tous les problèmes sont importants et constituent une feuille de route pour le développement ».

Le pessimisme des populations

Dans l’ensemble, les travaux se sont déroulés dans la sérénité. Toutes choses qui n’ont pas empêché les populations d’être pessimistes quant à la réalisation des problèmes recensés. Pour nombre de ces populations, le fait qu’elles aient été invitées le jour même de la cérémonie est un manque de sérieux de la part des autorités. « C’est ce matin que j’ai été invité à prendre part aux travaux. Lorsqu’on nous appelle ainsi, nous sommes face aux faits accomplis. Nous avons l’impression que ce que nous sommes entrain de faire n’est pas important et relève de la moquerie. Je voudrais qu’à l’avenir que les initiateurs nous avisent quelques jours avant » déclare un participant. Et un autre de poursuivre « connaissant les principes de notre pays, j’ai peur que ces travaux que nous venons d’effectuer n’aillent mourir dans les coffres. Nous savons bien ce qui se passe dans notre pays. Est-ce que ce travail aboutira. Si c’est du théâtre, vous nous aurez assommé une fois de plus ». Face donc à ces appréhensions, Jean Yango rassure. « Nous vous assurons que tous les problèmes trouveront des solutions. Nous allons les étudier minutieusement. Nous ferons appel aux partenaires du développement » dira t-il à l’endroit des populations qui pensent que les mairies d’arrondissements doivent davantage travailler pour améliorer leurs conditions de vie.

En définitive, force a été de constater que de tous les problèmes répertoriés par les populations de Douala 3è au cours de ces journées de dialogue public, aucun n’a trait au réchauffement climatique.

Blaise-Pascal Dassié