Des écarts de chiffres à la Communauté urbaine de Douala | Cameroonwebnews| Site d’information et d’opinions sur l’actualité du Cameroun

Pour expliquer la différence entre le compte administratif et le compte de gestion, le receveur municipal révèle l’existence en 2009 de 21 comptes bancaires.

Avant l’examen et l’adoption du compte administratif clos au 31 décembre 2009, le préfet du département du Wouri a attiré l’attention des conseillers de la Communauté urbaine réunis vendredi dernier au cours d’une double session (ordinaire et extraordinaire) consacrée à l’évaluation à mi-parcours du budget de l’exercice 2010 et l’examen du compte administratif clos au 321 décembre 2009. Afin que les élus examinent avec un plus sérieux et de responsabilité les chiffres qui leur seront présentés, Bernard Okalia Bilai a rappelé qu’il s’agit d’un «compte pour lequel plusieurs personnes sont aujourd’hui privées de liberté». Avant d’affirmer qu’il a reçu, sans dévoiler le contenu, un mémorandum de six maires du département du Wouri.

Et de manière inhabituelle, le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala (Cud), président du conseil, a pris quelques minutes, lors de son allocution, pour expliquer les écarts observés dans les documents présentés aux conseillers.

«Sachez que la concordance n’est pas obligatoirement l’égalité», a souligné Fritz Ntoné Ntoné. Dans ses explications, ce dernier a affirmé qu’une partie des recettes de la Cud était systématiquement engloutie par certains comptes destinée au remboursement de l’emprunt obligataire lancé par la Cud Finance en 2005 et donc pas reconnue dans les caisses du receveur municipal. Dans son compte de gestion, ce dernier a aussi insisté sur ces écarts dont l’une des explications n’est autre que la multiplication des comptes bancaires de la Cud, dont 21 en 2009. Au niveau du cahier des recettes du budget principal, les chiffres ont montré un écart de plus de quinze milliards de francs Cfa, «correspondant essentiellement aux centimes additionnels communaux nantis à Ecobank et à la subvention de l’Etat à Hysacam relative à l’enlèvement des ordures ménagères».

Budget annexe
Ces écarts s’élèvent également à plus de 15 milliards au niveau du cahier de dépenses destiné au remboursement anticipé de l’emprunt obligataire et des spots d’une part, et au financement du budget annexe. Le délégué du gouvernement a indiqué qu’au niveau du budget annexe, l’écart s’élève à la somme de près de 7 milliards. Ce montant correspond à la fois aux ressources et aux réalisations de ce compte.

De même, le cahier de dépenses de ce budget dégage un écart d’environ 2 milliards de francs Cfa. Toutefois, explique le délégué du gouvernement, après «consolidation avec les chiffres du poste comptable», le compte administratif de l’exercice 2009 dégage un résultat positif global de 1.385.627.613 Fcfa.

Même si ce compte a finalement été adopté, le préfet a souhaité que le conseil vote prochainement un «budget réaliste et réalisable». La programmation des travaux devrait aussi tenir compte des intempéries. «La pluie fait partie de notre environnement », a indiqué le préfet, en réponse aux arguments avancés pour justifier le niveau bas constaté dans la réalisation des travaux d’investissement dans la ville de Douala.

Lazare Kolyang|27 septembre 2010 |Mutations|