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Insécurité : Policiers et gendarmes à couteaux tirés à Douala

Posted by Admin on Aug 23rd, 2010 and filed under Régions. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

Ils se disputent la gestion de l’enquête consécutive à un affrontement ayant opposé samedi dernier Camerounais et Nigérians au Camp Yabassi.

C’est une histoire peu ordinaire qu’ont vécue les riverains de Camp Yabassi dans la capitale économique, samedi, 21 août dernier. «Les policiers du 6e arrondissement ont une fois de plus démontré qu’ils sont de mèche avec les ‘’Biafrais’’ (Nigérians) qui ont les boutiques ici au Camp Yabassi. Ils ont quasiment refusé de remettre le suspect aux éléments de la gendarmerie de Mboppi qui étaient aussi sur les lieux», confie Alain, un riverain. «Le commandant de Mboppi était très courroucé contre les policiers. Parce qu’une fois qu’il a été informé de l’affrontement entre les deux communautés (camerounaise et nigériane), il est personnellement allé rencontrer M. Nkem. Mais ce dernier n’a pas voulu recevoir le commandant. Il a plutôt fait appel aux policiers du 6e qui sont immédiatement arrivés.

Et ils sont repartis», indique Jean-De-Dieu Dibango Kotto Essome, chef du Camp Yabassi. L’attitude, pour le moins curieux, de ces deux corps de nos forces de l’ordre, survient suite à un affrontement entre la communauté camerounaise et nigériane de ce quartier de la ville, célèbre pour la vente des pièces détachées de véhicules. « La population n’a pas digérer qu’ils libèrent Nkem après qu’il ait mortellement bastonné un autre vendeur », dit Jacques.
La scène remonte à vendredi, 20 août 2010. Selon les riverains, Serges Michel Kouaben, Camerounais, âgé de 28 ans, achète une pièce chez M. Nkem pour un de ses clients. Après négociation entre les deux hommes, ils s’accordent sur 11.000 francs Cfa. Mais seulement, Serges Michel Kouaben ne va remettre au vendeur que 10.000 francs Cfa. Il promet de verser le reste plus tard. « Mais dans la soirée, ne le voyant pas revenir comme promis, Nkem va se mettre à sa recherche. Il va le trouver en pleine discussion avec ses frères à quelques encablures », confie le chef de quartier.

Tripartite
Nkem va amener ce dernier à l’écart. Une fois en tête à tête, le Nigérian va lui administrer une sévère bastonnade, a-t-on appris. Alerté, les frères de la victime accourent à son secours. Le Nigérian Nkem va être extirpé des griffes des populations en furie par les éléments du 6e arrondissement qui le conduiront au poste de police. Serges Michel Kouaben est, quant à lui, abandonné, sans soin médical, à son domicile.

Une fois au commissariat du 6e arrondissement, les jeunes du Camp Yabassi vont se rendre compte que le suspect a été relaxé. « C’est la goutte d’eau qui a débordé la vase. Les jeunes disent que Nkem est de nature brutal et qu’il a l’habitude de les frapper », soutient Jean-De-Dieu Dibango Kotto Essome, le chef de Camp Yabassi. Furieux, les populations du quartier menacent de représailles tous les commerces appartenant aux « biafrais ». Toute la journée de samedi dernier, les boutiques de ce quartier vont rester fermées. L’intervention du chef du quartier ne va pas faire changer d’avis aux manifestants.

Une situation qui a forcé le sous-préfet de Douala IIe, Mohamadou Bachirou, le commissaire central, le commandant de la brigade de gendarmerie de Mboppi, les 1er et 2e vices consuls du Nigeria à descendre sur les lieux. Les représentants de ce pays voisin ont promis de réparer les préjudices causés par leur compatriote et de prendre en charge le blessé qui a été conduit à l’hôpital Laquintinie de Douala. En attendant de fumer le calumet de la paix, les boutiques ont été rouvertes samedi aux environs de 15 heures. Une réunion tripartite est prévue ce lundi matin.

Sandrine Tonlio |23 Aout 2010|Mutations|

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