Limbe : Braquage avec le pistolet d’un policier

Par Lazare Kolyang|21 juin 2010 | Mutations|

L’arme appartenant à l’Inspecteur Emmanuel Itoe a été retrouvée entre les mains d’un malfrat hier, 19 juin.

Le coup serait passé inaperçu, au regard de la multiplicité des agressions et autres opérations liées au port d’arme dans nos grandes villes. Mais le braquage manqué d’hier, 19 juin 2010 non loin de la base navale de la localité de Limbé est chargé de signification. Celle d’un trafic, souvent soupçonné, des armes appartenant à certains éléments de nos forces de défense et de sécurité. Autour de 14 heures hier, dimanche 19 juin, un individu a été rattrapé alors qu’il tentait de braquer dans un domicile non loin de la base navale de Limbé. « Le coup se déroulait non loin de la base navale. Ce sont les cris des riverains qui ont alerté les éléments de la marine. Et ce sont ces derniers qui vont mettre la main sur le présumé braqueur », confie une source militaire à Mutations. « Entre temps, un policier est arrivé sur les lieux du braquage et a proposé que le présumé malfrat doit être conduit au commissariat de sécurité publique. C’est ici que l’on va constater, après vérification faite dans le cahier des dotations en armes, que le pistolet utilisé est un pistolet attribué à un inspecteur de police de cette ville», poursuit notre source.

C’est fort de ce constat que les éléments de la marine vont exiger le transfert de l’homme, pour les besoins de neutralité et d’impartialité dans les enquêtes, du commissariat de sécurité publique pour la brigade de gendarmerie de la même ville. Mais le constat est devenu plus troublant lorsque l’identité du l’inspecteur de police, à qui revient cette arme, a été révélée. Selon la source militaire qui s’est confiée à Mutations, l’arme appartiendrait en effet à l’Inspecteur de police Emmanuel Itoe. Ce policier est connu à Limbé comme le garde du corps du procureur de la République de cette ville. Les soupçons de complicité entre certains ripoux de l’armée et de la police ont souvent alimenté les débats. Le Délégué général à la Sureté nationale, ainsi que le ministre Délégué à la présidence de la République en charge de la Défense ont souvent prononcé des sanctions lourdes contre ce type de personnels. Les avertissements, blâmes et autres radiations des effectifs de ces corps n’ont malheureusement pas freiné l’ardeur de ces brebis galeuses. Et renforcé les sentiments de méfiance des populations.