“If you have something to say, say it here on cameroonwebnews”

Cameroonwebnews| Site d’information et d’opinions sur l’actualité du Cameroun

Actualités, Opinions, Blogs et Videos sur le Cameroun

“Si vous avez quelque chose à dire, dites le sur cameroonwebnews”

Obala : pourquoi j’ai tué, découpé et bu le sang de mon enfant

Posted by Admin on Oct 25th, 2010 and filed under Régions. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

Efoumlessi – Dans la maison en terre battue qui a servi de lieu du crime est accrochée la photo du pape Jean-Paul II. Une photo qui résiste encore au temps et à la fumée qui l’a légèrement assombrie.

Efoumlessi - Ambiance sur les lieux du crime cinq jours après l’acte crapuleux. Photo - Le Jour

Le mur est également décoré par quelques calendriers et affiches d’une société brassicole. Au coin du salon, sur un petit tabouret, trône une statue de la Vierge Marie les bras ouverts. Mais Odile Ndzana Ndzié, 25 ans, chrétienne catholique, a fait fi de cet appel de la mère de Jésus et du regard de l’ancien saint père le 15 octobre 2010 aux environs de 20h. C’est sous les yeux de ces saints que cette chrétienne catholique, orpheline de mère, a, à coups de machette, tué, découpé et bu le sang de son enfant âgé de deux mois et demi seulement. La scène se déroule à Efoumlessi. Un village de 317 âmes situé à près de 30 Km de l’arrondissement d’Obala, département de la Lékié, région du Centre. Ici, les populations vivent essentiellement de la culture du cacao et des cultures vivrières, notamment le manioc.

Au village, le sujet continue d’alimenter les débats, surtout quand un étranger veut en savoir davantage. «Ce qu’elle a fait est un acte ignoble. Cela salit notre village », lance un villageois. « A présent, les populations sont même un peu apeurées. Car certains soupçonnent aussi la tante de la meurtrière, qui a disparu partie le même jour où le crime a été perpétré », lance Adolphe Tanga Ndzana,  le chef de village.

Ce jeudi 21 octobre 2010 à 13h, Germaine Bella, la tante d’Odile,  les deux sœurs d’Odile et quelques amies et voisines sont réunies sur les lieux du crime et méditent sur ce qui est arrivé à Odile et sur la conduite à tenir à présent.  Car la meurtrière se trouve actuellement à la prison principale de Monatélé où elle a été transférée vendredi dernier par la brigade de gendarmerie d’Obala. Toutes sont attristées. C’est une atmosphère de deuil. Ici, tous croient dur comme fer que c’est une histoire de sorcellerie, parce que  la meurtrière se plaignait toujours d’être possédée par sa marâtre, Elizabeth Omengue, elle aussi transférée à la prison de Monatélé. Ce dernier vit à Ngwomo, à une dizaine de kilomètres d’ Efoumlessi avec son père Athanase Ndzana.  C’est avec beaucoup de peine que Germaine Bella décline la proposition de faire le récit du drame. En fait, elle n’était pas là le jour du meurtre, parce que en déplacement hors du village. Elle propose donc à Pascaline Rufine Evengue, la voisine et amie d’Odile, de raconter ce qui s’est passé. Elle a notamment porté l’enfant pendant toute la journée.

C’est en présence des deux sœurs d’Odile venues de Monatélé pour récupérer ses affaires que Pascaline retrace le film des événements, sous le regard de deux autres voisins. La petite maison qui se trouve non loin du domicile du chef du village est devenue une curiosité. Son récit est de temps en temps interrompu par des voisins qui viennent encore s’interroger sur les lieux du crime. L’endroit est remarquable au cœur du salon où de l’argile a été appliqué pour couvrir le sang qui est resté au sol. Au village, la peur s’est emparée des esprits faibles.

Comment Odile Ndzana Ndzié a, de sang froid, abattu son bébé âgé de deux mois seulement.

Le récit du drame  tel que raconté par Pascaline Rufine Evengue, l’amie et voisine d’Odile Ndzana Ndzié, la meurtrière, est tout simplement effroyable. Nous sommes au cœur d’une histoire surréaliste.  La scène se passe à Efoumlessi près d’Obala, le 15 octobre 2010. D’après Pascaline qui a passé la journée avec l’enfant, ce jour-là, Germain Dieudonné Bella, le bébé de deux mois et deux jours, n’avait pas été allaité. Sa mère, non plus, n’avait rien mangé. Celle-ci a passé la journée à prier et à chanter des cantiques à l’Eternel derrière sa maison.

En fait, raconte Pascaline, lorsque Odile sentait qu’elle était possédée, cela se manifestait par une agitation extrême de jour comme de nuit. Immobilisée au sol, le regard fixé vers le ciel, elle se mettait, après sa période de transe, à prier et à chanter des louanges à l’Eternel.  Le matin, à 10h, Pascaline l’a d’ailleurs retrouvée couchée au sol. L’enfant esseulé pleurait. C’est alors qu’elle l’a emmené avec elle à l’église catholique pour assister à la prière habituelle du vendredi. Du retour de l’église, c’est la même situation. Prière, chants. Pascaline ne peut lui laisser l’enfant qui pleure. Elle décide de rentrer avec lui. A 18h30, un voisin passe par la maison. Odile est dans l’obscurité totale. Elle refuse qu’on allume la lampe. « Je veux des bougies », demande-t-elle. Elle se rend chez une voisine prendre des braises de charbon. C’est pour brûler l’encens que l’abbé Louis Mallard Ebella Nkou, le prêtre du village, lui avait donné après l’avoir bénie (un prêtre que nous n’avons pas pu rencontrer). Puis elle va chez Pascaline récupérer son enfant qu’elle n’allaite pas. Il est environ 19h.

Coups de machette
Quelques minutes plus tard, Pascaline se rend à nouveau chez Odile pour s’enquérir de la situation. A sa grande surprise, les deux portes de la maison sont fermées. L’enfant ne pleure plus. Elle frappe à la porte, en vain. Soudain, elle entend comme des coups de machette. Elle appelle à l’aide. A l’arrivée des voisins qui cassent la porte, le crime est perpétré. Une lampe est allumée à la hâte. Stupéfaction totale. Odile est couchée au sol au milieu de trois bougies éteintes. Une croix est également devant elle. Une petite bouteille d’huile d’olive aussi.  A côté, le bébé presque découpé. Elle lui a asséné quatre coups de machette au cou, un coup au bras et un dernier coup à la mâchoire. Le corps de l’enfant est méconnaissable. A côté d’elle, également,  le gobelet avec lequel elle a bu le sang de l’enfant. « Je me suis libérée. Ma marâtre qui me possède et qui est en moi m’a demandé de lui remettre son serpent qu’elle m’avait donné. C’est-à-dire mon enfant. C’était, d’après elle, la seule condition pour que je guérisse. Il fallait que je boive le sang de mon enfant», aurait-elle déclaré à la suite de son acte. Aujourd’hui qu’elle a retrouvé ses sens, elle se dit profondément meurtrie par son acte. « Tout ce que je disais et faisais ne venait pas de moi. Comment puis-je tuer mon propre enfant ? C’est ma marâtre qui l’a fait. Car quand j’étais enceinte et même bien avant, elle me disait toujours que je vais voir, qu’elle va me faire. Nous nous querellions chaque jour », accuse-t-elle.

Prison
Choquées, les populations du village vont la bastonner avant d’appeler la brigade d’Obala qui va emporter le corps de l’enfant et la meurtrière.  Le père d’Odile, Ndzana Athanase, récupèrera le corps l’enfant plus tard à la morgue d’Obala. Suite aux enquêtes de la brigade de gendarmerie d’Obala, la marâtre accusée est également mise aux arrêts et déférée à la prison principale de Monatélé, tout comme la meurtrière. Le directeur de l’enquête ne souhaite pas en donner de détails. Rencontrée, Elizabeth Omengue  accusée par Odile nie tout en bloc. « Elle ment. Tout ce qu’elle dit est mensonge. Est-ce que je vivais avec elle ? Nous sommes séparés par des kilomètres.  Je jure, au nom de Dieu, que je n’ai rien fait », clame-t-elle. Aujourd’hui, cette histoire continue d’alimenter les commentaires et débats dans le village.

Beaugas-Orain Djoyum |Lundi, 25 Octobre 2010|Le Jour|

Enhanced by Zemanta

Related posts:

  1. Lomié : Il découpe sa sœur à la machette Serge Boumdjel accuse sa sœur aînée de l'avoir ensorcelé et...
  2. Maroua : Un enfant débarqué d’un avion de Leasing Airlines Le passager qui présentait des signes du choléra s’est mis...
  3. Obala : Une poudrière aux portes de la capitale Jean Francis Belibi |12 Fevrier 2010 | Mutations Ville devenue...
  4. Obala : Une kalachnikov proposée aux enchères Jean Francis Belibi à Obala | Jeudi 25 février 2010|Mutations|...
  5. Polémique : Pourquoi les DTN n’ont pas été installés Ils sont venus par dizaines. Frères, fils, époux, pères, grands...

Related posts brought to you by Yet Another Related Posts Plugin.

Leave a Reply

Advertisement