Pont sur le Wouri : Les travaux de réparation occasionnent un accident

Pierre Marie Noumbissi 49 ans et conducteur de moto taxi est sous soins intensifs à l’hôpital Laquintinie à Douala.

La salle des urgences de l’hôpital de district de Bonassama était en branle hier mercredi 28 juillet. Une douzaine de blouses blanches s’activait autour d’un patient qui n’arrêtait pas de se débattre. «Reste calme mon ami, nous allons bien prendre soin de toi, tout ira bien», lui murmure un infirmier. Mais Pierre Marie Noumbissi, 49 ans, conducteur de moto taxi, n’entend rien de ce qu’on lui dit. «Il n’est pas conscient. Il est dans un coma agité», explique l’infirmier.
Pendue au téléphone, une autre infirmière s’active à trouver la famille du blessé. Pierre Marie Noumbissi est couché sur la table du service des urgences de cet hôpital. Il a le front ouvert, et un bout de chair pend sur le coin droit de sa bouche. Des infirmiers, sous la direction de Emmanuel Kadira, l’infirmier major des urgences, s’activent à le nettoyer. Hervé Detchuissi, le frère cadet de la victime arrivé au bout d’une demi-heure, fait venir un taxi pour transporter son aîné à l’hôpital Laquintinie. Mais le chauffeur renonce à transporter le blessé.

«Il est plein de sang. En plus, comment vais-je traverser le pont, avec tout cet embouteillage ?» se plaint-il, lorsque les curieux et les infirmier s’en prennent à lui. Après avoir essayé d’obtenir une ambulance du Samu sans succès, la famille décide de faire appel à un autre taxi qui consent à transporter l’infortuné vers l’hôpital Laquintinie. Dans une autre salle, M. Ngatcheussi est entouré par sa famille. Une perfusion sur le bras droit, il attend de subir des examens de radiographie. «J’ai une fracture au dessus de mon coude gauche et des douleurs dans la poitrine. Les médecins ont dit qu’il faut d’abord que ma famille rassemble la somme nécessaire», explique-t-il, entre deux gémissements. Il trouve quand même la force de raconter sa mésaventure.
«J’ai pris la moto au niveau de la Total du Rond point Deido pour Bonabéri. Un peu avant l’endroit où on fait des travaux, une voiture a voulu sortir du rang ; c’est en se rabattant pour l’esquiver que le conducteur est entré en collision avec la moto qui venait en face. Nous nous sommes retrouvés par terre, dans une mare de sang. Le conducteur s’est cogné la tête sur les rails. Les gendarmes qui dirigeaient la circulation ont forcé le chauffeur d’une camionnette à transporter le conducteur qui était agonisant. J’ai emprunté une autre moto pour arriver ici à l’hôpital», se souvient-il.

Alfred Epacka (stagiaire)|29 Juillet 2010|Mutations|